Revue de presse
Explication des faits, dans le quotidien Le Potentiel : « Tout avait commencé (à Bukavu) dans la matinée de samedi 21 février. Ce jour-là à 13 heures locales, le général Nabyolwa organise la perquisition des résidences de deux de ses officiers que l'on soupçonne de cacher les dépôts d'armes de guerre. Dans la première maison habitée par le colonel Bahati, le commandant de la région militaire et ses enquêteurs découvrent effectivement un lot d'armes et de munitions de guerre. Mais le maître des lieux est introuvable.
La seconde perquisition est aussi positive, le général trouve également un dépôt clandestin d'armes et de munitions, mais il met la main sur l'occupant de la résidence, un certain major Kasongo dont il ordonne l'arrestation immédiate... Dans la matinée de lundi, un jet spécial viendra de Kinshasa, à l'insu du gouverneur de province, prendre le major Kasongo pour l'amener dans la capitale, où selon un porte-parole du RCD, il sera écroué dans un cachot de la Demiap, les services de renseignements militaires. Lorsque la nouvelle du transfert du major Kasongo se répand à Bukavu, l'agitation s'empare des casernes. Pour les compagnons d'armes du major, il s'agit d'un enlèvement, d'un véritable acte de banditisme, indigne d'un Etat de droit. D'où l'expédition punitive et les coups de feus tirés contre la résidence du général Nabyolwa, depuis lors disparu, après avoir perdu deux de ses hommes... »
« Les armes ont parlé à Bukavu : le général Nabyolwa (est) porté disparu », confirme Le Phare qui indique par ailleurs : « Alors qu'il était convoqué hier après-midi, le Conseil des ministres est renvoyé sine die. » Selon La Tempête des Tropiques : « A la place du Conseil des ministres, c'est l'espace présidentiel qui s'est réuni. » Le major Kasongo a été remis en liberté et mis, hier soir à la disposition de la MONUC. « En laissant ses proches et alliés s'en prendre au chef de l'Etat, Azarias Ruberwa cautionne le chantage contre Joseph Kabila », estime Forum des As.
C'est donc toute la presse qui s'est alarmée : « La transition en danger », écrit L'Avenir. « La transition en panne », titre de même La Référence Plus. « La crise ! », s'exclame Le Phare.
« Le pire est-il devant ou derrière nous ? », se demande L'Observateur, à propos de la situation de l'Ituri. « En effet, rapporte le journal, en Ouganda où ils étaient réunis en conclave la semaine dernière, les seigneurs de guerre ituriens ont décidé de créer une coalition politico- militaire pour faire entendre leur revendication, à savoir la participation à la gestion de la transition. » Pour le journal, « le conclave de l'Ouganda doit être considéré comme une nouvelle donne qui pourrait contribuer à améliorer ou à aggraver la situation de l'Ituri.
D'après les sources concordantes, l'UPC ( Union des patriotes congolais) de Thomas Lubanga ne fait pas partie de cette coalition. De ces mêmes sources, l'on apprend également l'imminence au sein de ce mouvement d'une probable scission qui donneraient lieu à deux ailes antagonistes de l'UPC : une aile dans les mains de Thomas Lubanga, visiblement plus porté à la négociation politique. Une autre plus radicale dans les mains d'un certain Bosco. »
Et pour conclure ses analyses : « Il semble que dans les tout prochains jours, M. Swing, le patron de la MONUC, pourrait aller s'installer pendant trois mois dans cette partie du pays. Si cela se confirme, ce déplacement sera une grande décision par laquelle M. Swing compte faire savoir à tous ceux qui veulent, en Ituri ou ailleurs, en saisir le message que rien ne sera plus comme avant. Attendons voir », souligne L'Observateur.