Revue de presse

23 fév 2009

Revue de presse

La presse kinoise continue de réagir à la situation sécuritaire dans la province du Nord-Kivu, dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Elle réserve également ses commentaires à ''l'affaire'' des ministres suspendus du gouvernement et au partage des responsabilités au sein des entreprises d'Etat.
Sous la manchette, « FARDC et APR nez à nez à Kanyabayonga », le quotidien L'AVENIR indique que «la situation a très peu évolué à l'Est de la République Démocratique du Congo concernant le retrait des troupes d'invasion rwandaises' Ces éléments ont pris le contrôle de la localité de Bueremana dans la province du Nord-Kivu' La localité qui vient d'être prise par les troupes rwandaises s e trouvait avant cela sous le contrôle des résistants Maï-Maï' ».
Selon le même journal, « les troupes annoncées par Kinshasa pour sécuriser la frontière progresseraient vers le nord de la ville de Goma. C'est à Kanyabayonga qu'elles auraient marqué un arrêt à la suite de l'opposition des troupes présentées comme étant celles de la 8ème région militaire' Cela fait qu'actuellement, Kanyabayonga connaît deux forces militaires qui ne regardent pas dans la même direction. »
D'après L'AVENIR : « Les soldats rwandais qui sont entrés en République Démocratique du Congo portent la tenue des militaires du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), uniforme en vigueur dans la 8ème région militaire. Ainsi, la confusion est consommée et on ne saurait plus distinguer qui est soldat rwandais et qui est soldat de la 8ème région militaire. »

Pour le journal Le Phare, la situation est des plus préoccupantes. « Au lieu de faire face à l'ennemi, les Congolais s'entretuent à l'Est », ajoute le quotidien, faisant état « de plusieurs morts enregistrés samedi lors des accrochages entre les factions des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), près de la ville de Goma' Les troupes issues de l'ancien mouvement rebelle du Rassemblement congolais pour la Démocratie (RCD) avaient été envoyées pour déloger les ex-combattants Maï-Maï d'une position à la périphérie de Goma », lorsqu'elles se sont attaquées à un groupe de résistants Maï-Maï.

« L'heure est très grave », alerte, de même LA TEMPETE DES TROPIQUE. Le journal met en garde contre « des frustrations susceptibles d'amener la guerre à Kinshasa. » Selon ce quotidien : « En plus de la guerre à l'Est de la RDC où les soldats rwandais ont fait une autre incursion avec le fallacieux prétexte de mater les Interhamwe, la ville de Kinshasa est aussi menacée. Des menaces fusent de partout. Certains ministres n'acceptent pas de voir leur honneur souillé si jamais l'occasion ne leur est pas donnée de s'expliquer. » Allusion au dossier des ministres suspendus, dont le remplacement pose problème au sein de certaines composantes.

A ce propos, LE PHARE estime « Joseph Kabila face à des choix mortels ». « Alors que nous entamons la troisième semaine depuis la suspension, le 25 novembre dernier, de 6 ministres du gouvernement de transition, aucun fait nouveau n'est venu éclairer un dossier qui tend de plus en plus à s'enliser'Personne n'imagine les six ministres suspendus en train de s'expliquer dans le box des accusés pendant que le directeur de cabinet du chef de l'Etat (ndlr, Evariste Boshab-qui a démissionné de ses fonctions) continuerait quant à lui à se promener normalement », écrit le journal, ajoutant : « Autant dire que dans un cas comme dans un autre, c'est à Joseph Kabila et à lui seul de trancher en âme et conscience. »

Aussi, « le tour de table n'est pas encore terminé en ce qui concerne le partage des responsabilités entre les composantes et entités. Après l'armée et la police nationale, il reste en lice les services de sécurité et les entreprises publiques dont le rapport d'audit suscite encore de nombreux commentaires », souligne Le Potentiel. « Après avoir pris le contrôle de l'armée et de la police nationale, les ex-belligérants ont accepté de laisser à d'autres composantes le choix de désigner des responsables au niveau de la Direction générale de migration (DGM) et de l'Agence nationale de renseignements (ANR) », indique le journal. L'Agence nationale des renseignements (ANR) reviendrait à la composante opposition politique et la Direction Générale de Migration (DGM) à la société civile.