Revue de presse du 9 décembre 2004

23 fév 2009

Revue de presse du 9 décembre 2004

La réaction du Conseil de Sécurité des Nations Unies suite aux actions militaires du Rwanda en RDC, ainsi que celle des étudiants congolais constituent les principaux thèmes développés par les journaux parus à Kinshasa ce jeudi 9 décembre 2004.
Le Conseil de sécurité exige le retrait des troupes rwandaises, annonce L'OBSERVATEUR, se faisant l'écho de la déclaration faite à New York, le 8 décembre, par laquelle le Conseil a condamné les actions militaires menées par le Rwanda dans l'est de la République Démocratique du Congo. Le Conseil a exigé que ''le Rwanda retire sans délai toutes les forces qu'il pourrait encore avoir sur le territoire de la RDC'', rapporte le quotidien. Le journal rappelle que la semaine dernière, la Mission des Nations Unies au Congo (Monuc) a annoncé disposer d'indices sérieux selon lesquels les forces rwandaises auraient traversé la frontière et seraient entrées dans l'est de la RDC pour y poursuivre des rebelles hutu rwandais.

Au sujet de la présence des troupes rwandaises en RDC, LE PHARE parle du ni oui ni non de la Monuc. Il rapporte qu'hier, la Mission onusienne a déclaré qu'elle n'était pas encore en mesure de confirmer la présence des soldats rwandais à l'est de la RDC. Citant le colonel Patrick Colas des Francs, le chef d'Etat-major Plan des forces de la Monuc, le journal souligne ''qu'après plusieurs opérations journalières de patrouilles terrestres et aériennes menées depuis le 24 novembre 2004 en vue de vérifier la présence des troupes rwandaises, la mission onusienne ne dispose que des indices et non des preuves concrètes sur la présence des troupes rwandaises en RDC''. Ces indices, sont, précise le quotidien, ''des traces de bivouacs fraîchement abandonnés qui montrent qu'un nombre important d'hommes étaient passés par-là''.

Même si la présence rwandaise n'est pas certifiée par la Monuc, LA TEMPETE DES TROPIQUES annonce que des renforts des troupes des FARDC sont en route pour le Nord Kivu. L'annonce a été faite par le ministre de la Défense, Jean-Pierre Ondekane, indique le quotidien, notant que pour le ministre, ''les unités dépêchées dans la province du Nord Kivu n'ont pas mission de massacrer les populations civiles, encore moins d'engager les hostilités avec le Rwanda''. Ces troupes ont pour mission de ''traquer et neutraliser les Interahamwe'', a déclaré le ministre de la Défense cité par le quotidien.

Cependant, LE PALMARES, annonce la naissance d'une nouvelle rébellion au Kivu, dont ''les stratégies secrètes'' seraient développées par le Président rwandais Paul Kagame. Selon le quotidien, la nouvelle rébellion serait chapeautée par un Congolais, Moto Mupenda, ancien gouverneur du Nord Kivu. Le commandement militaire en serait confié au général Paul Rwakabuje, l'ancien commandant des Fdlr qui s'était rendu volontairement aux autorités de Kigali. Sous son commandement se trouvent, selon le quotidien, ''les éléments issus de l'ancienne armée du RCD-Goma, la milice ''local défense'' appartenant au gouverneur actuel du Nord Kivu, Eugène Serufuli, des éléments de l'armée rwandaise déployés aux frontières et les hutu et tutsi démobilisés''.

Devant la menace rwandaise à l'est, une délégation du collectif des étudiants est descendue hier mercredi au quartier général de la Monuc. L'AVENIR rapporte que dans un mémorandum remis à la Monuc, ces étudiants exigent, ''la condamnation formelle et sans équivoque par le Conseil de Sécurité des Nations Unies de la nouvelle agression barbare et sauvage de l'armée rwandaise et son retrait sans condition du territoire congolais, ainsi que le démantèlement de toutes les colonies rwandophones implantés par les armes dans le Masisi, Walikale, Rutshuru, Kanyabayonga, Minova, Kalehe, Minembwe, Vyma'''. Ils exigent également le déploiement des troupes de la Monuc à la frontière entre le Rwanda et la RDC et demandent au Conseil de Sécurité des Nations Unies de mettre en place une nouvelle commission d'enquête internationale en vue de déterminer l'ampleur des massacres perpétrés et les villages brûlés par l'armée rwandaise. Par ailleurs, les étudiants ont lancé un ultimatum de 72 heures pour que toutes leurs revendications soient exécutées, rapporte le quotidien, notant qu'ils promettent de descendre dans la rue, comme ce fut le cas le 2 juin dernier. ''Les choses risquent de tourner au pire si la Monuc ne prend pas au sérieux les menaces des étudiants'', estime le quotidien.

LE POTENTIEL aborde, pour sa part, le dossier des entreprises publiques, rapportant que la justice est aux trousses des mandataires suspendus pour mégestion. Le quotidien rapporte que des réquisitions d'informations ont été établies pour que les mandataires de certaines entreprises publiques soient entendus et que, si les griefs mis à leur charge s'avéraient exacts, ils soient mis en accusation. Le quotidien estime que ce dossier met la magistrature à l'épreuve de son indépendance. Il souligne que dans ce dossier, les juges ont le devoir de ''raffermir la confiance des Congolais en la justice de leur pays, en pilotant des procès justes et équitables, empreints de sérénité et de légalité''.

Par ailleurs, réunis pour leur première convention nationale, les leaders des mouvements associatifs et de la société civile congolaise ont ''disqualifié'' la classe politique congolaise. C'est ce que rapporte LA REFERENCE PLUS. Pour la société civile congolaise, ''l'échec est patent dans tous les domaines, la misère et la pauvreté sont devenues le lot quotidien de la quasi-totalité des Congolais qui sont encore loin de voir le bout du tunnel''. Les membres de la société civile entendent arrêter ce ''gâchis en mettant définitivement un terme au règne des acteurs politiques affameurs de la population'', indique le quotidien. Ils promettent au peuple congolais ''un nouveau contrat social et un nouveau projet de société'' dont la charte sociale sortira de la convention en cours, rapporte le journal.