Revue de presse

20 fév 2009

Revue de presse

Les exigences du Mouvement de Libération du Congo (MLC) risquent de provoquer une crise au sein du Gouvernement de transition, estime la presse kinoise, qui revient à nouveau ce mardi 10 février sur ''l'affaire Olenghankoy''. Quelques journaux évoquent le bilan de la tournée européenne du président Joseph Kabila, la grève générale enclenchée par les fonctionnaires et agents de l'Etat et la baisse de la tension à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, au lendemain de la suspension du gouverneur (RCD) Xavier Chiribanya.
« Le MLC durcit le ton », titre Le Potentiel, en première page, à propos de ''l'Affaire Olenghankoy'' ministre des Transports et Communications. Selon ce journal, « la mission de bons offices confiée dimanche par la composante Opposition politique aux sénateurs Cléophas Kamitatu et Cyprien Rwakabuba pour réconcilier le Vice-Président Jean-Pierre Bemba et le ministre des Transports Joseph Olenghankoy risque de tourner court. Le MLC, qui dispose d'une cassette vidéo où le ministre des Transports tient des propos outrageants à l'endroit du Vice-Président Bemba à Londres, se veut intransigeant. »
Pour le MLC, « le ministre des Transports a violé le principe de solidarité et de cohésion du gouvernement ainsi que la dignité de ses fonctions. Estimant que par ses propos outrageants, le ministre Olenghankoy a porté atteinte à l'honneur du Vice-président Jean-Pierre Bemba, le MLC maintient sa décision de boycotter tout conseil des ministres auquel prendrait part le ministre des Transports, et invite, par conséquent, la composante Opposition politique à faire partir ce dernier du gouvernement. »
Conclusion du quotidien : « Nous allons assister dans les tout prochains jours à une véritable confrontation au sommet de l'Etat dont l'issue encore incertaine conduira soit au blocage de la transition, soit au départ du gouvernement du ministre des Transports qui semble encore jouir de la confiance de plusieurs responsables de sa composante. »

Dans un communiqué de presse publié par Le Potentiel, le MLC rappelle la conférence-débat organisée à Londres par le ministre des Transports, au cours de laquelle Joseph Olenghankoy aurait entre autres : « accusé Jean-Pierre Bemba de corruption dans l'affaire de la construction d'un nouvel aéroport (à Kinshasa), dénoncé l'attitude hostile du Vice-Président de la République à l'importation des bus qui permettraient de soulager la misère de la population ; dénoncé le soutien de la Banque Mondiale qui, selon lui, n'a jamais contribué au développement d'un quelconque pays africain. » Et enfin, le MLC reproche à M. Olenghankoy « d'avoir mis directement en cause tout le gouvernement qui, selon lui, ne pourrait assurer le transport des bus qu'il aurait obtenus de la Région Wallonne, au motif que ce serait consacrer son succès personnel. » Des « accusations » que le MLC qualifie de « gratuites, mensongères, infamantes. »

« Ce mardi au siège de son parti, Joseph Olenghankoy apporte les éclaircissements sur la cassette (contenant ses propos) », présentée hier à la presse par le Secrétaire général du MLC, Thomas Luhaka, annonce Le Phare. « M. Olenghankoy attend qu'on lui oppose non pas des propos tenus lors d'un meeting avec la communauté congolaise de Londres, mais une interview en bonne et due forme... » précise le journal.

Séjournant en Belgique, le Président Joseph Kabila, achève, quant à lui, sa tournée européenne demain, affirme le quotidien L'Avenir. « Le chef de l'Etat congolais a appelé hier les opérateurs belges de plusieurs secteurs à venir investir en République Démocratique du Congo. Le Premier Ministre belge, Guy Verhosftadt, a félicité le Président Kabila pour le parcours réalisé au cours de ces derniers mois et années. Au cours d'un déjeuner avec les hommes d'affaires, Joseph Kabila a expliqué que la situation s'améliorait en RDC en dépit de certains problèmes, comme la corruption, qui persistaient », écrit le journal.

Un autre problème, évoqué par Forum des As, c'est le non-paiement des salaires des fonctionnaires et agents de l'Etat, qui « décident de sceller les cabinets des ministres. Les agents et fonctionnaires de l'Etat ont, depuis hier, décidé de fermer les portes de leurs services pour réclamer au gouvernement de transition la révision de leur situation sociale particulièrement les salaires. »

A Bukavu, cependant, la tension observée a baissé après les mesures de sécurité prises par le gouvernement, annonce L'Avenir. Cependant, à en croire La Tempête des Tropiques, « 65 militaires commis à la garde du gouverneur (limogé) du Sud-Kivu, Xavier Chiribanya, sont portés disparus, alors qu'ils devaient être mis, hier, à la disposition de la 10ème région militaire. »