Revue de presse

23 fév 2009

Revue de presse

Les journaux parus à Kinshasa ce lundi 18 octobre 2004 font un large écho de la tournée, à l'Est du pays, du Président de la République, Joseph Kabila. Ils reviennent également sur les blocages enregistrés dans le partage des responsabilités au sein des entreprises publiques.
Sous le titre : Joseph Kabila triomphe à Kisangani, L'OBSERVATEUR relate les péripéties du voyage du chef de l'Etat congolais à l'Est du pays. La ville de Kisangani a constitué la première étape de ce périple tant attendu par les populations de cette partie du pays, indique le quotidien, notant que l'accueil du chef de l'Etat dans la capitale de la Province Orientale était plus que chaleureux. ''La population est venue nombreuse à l'aéroport, le long du parcours et à la place de la poste où le chef de l'Etat s'est adressé en swahili à la population'', rapporte le journal.

Résumant le discours de Joseph Kabila à Kisangani, L'AVENIR indique qu'il a abordé la situation politique du pays, expliquant la mise en place des institutions de la transition depuis un peu plus d'une année. Il a estimé que sa présence à Kisangani est un '' signal que notre pays est réunifié d'Est à l'Ouest, du Nord au Sud''. Sur le plan économique, indique le quotidien, ''Joseph Kabila s'est refusé toute démarche démagogique'' et a promis que ''tout sera mis en 'uvre pour que la solution soit trouvée.'' Le chef de l'Etat a en outre rappelé que le gouvernement est resté compatissant, face à l'agression que cette partie du pays a connue, martelant que ''jamais, jamais plus on ne parlera d'occupation de Kisangani, ni d'une quelconque partie de notre pays''. Le quotidien note qu'en guise de message ultime, Joseph Kabila a déclaré que ''le gouvernement est décidé à organiser les élections et à apporter la stabilité dans la province Orientale''.

Au-delà de l'accueil triomphal, c'est un lourd cahier de charges qui attendait Joseph Kabila à Kisangani, rapporte LE PHARE. Le quotidien fait état d'une ''montagne de memoranda'' apprêtés par les forces vives de la place. Selon le journal, ''les préoccupations sociales gravitent autour de la faible desserte en énergie électrique et en eau suite au déficit de fonctionnement du barrage de la Tshopo, des arriérés des salaires des fonctionnaires impayés depuis 1998, des unités de production pillées et fermées, de la précarité des circuits d'approvisionnement en denrées de première nécessité et en biens d'équipements, des routes locales comme périphériques complètement délabrées'de l'insécurité entretenue surtout par des hommes en uniforme, de la paralysie des systèmes éducatif et sanitaire, etc''. Le chef de l'Etat regagne Kinshasa ce lundi, indique LE PHARE, citant l'Agence France Presse, qui relève qu'il avait pourtant été annoncé que Joseph Kabila se rendrait également à Kindu, Bukavu et Goma. Le journal précise que ''les autres étapes ne sont pas annulées et le Président devrait les effectuer en plusieurs fois''.

Depuis Kisangani, Joseph Kabila s'est ''fâché contre le ministre belge des Affaires étrangères'', rapporte LE PALMARES. A la base de la sainte colère, les propos ''coupe-gorge'' tenus par M. Karel De Gucht, à l'endroit de la classe politique congolaise. Selon le quotidien, à propos des dirigeants congolais, M. De Gucht a déclaré : '' J'ai rencontré au Congo peu de responsables politiques qui m'ont laissé une impression convaincante''. Le ministre belge aurait enfoncé le clou en faisant une comparaison avec Kigali, affirmant qu'au Rwanda, ''il y a au moins un Etat et on s'efforce de gérer le pays de manière correcte''. Mais le quotidien ne donne pas de détails sur la réaction du président Joseph Kabila. Il se contente de citer un ambassadeur occidental qui aurait manifesté son indignation, déclarant ''qu'un ministre des Affaires étrangères est tenu au devoir de réserve et ne peut en aucun cas vilipender les dirigeants d'un pays ami''.

LE POTENTIEL revient sur le dossier des entreprises publiques, notamment sur le rapport de contrôle d'une vingtaine d'entreprises publiques effectué conjointement, il y a quelques mois, par la Cour des comptes, l'Inspection générale des finances, le Conseil permanent de la comptabilité au Congo et le Conseil supérieur du Portefeuille. Le verdict est accablant, écrit le quotidien soulignant que ces entreprises pataugent dans l'anarchie. ''La plupart sont gérées sans normes comme des biens sans maître ou comme des biens privés des mandataires placés à leur tête'', indique le journal qui publie l'intégralité du rapport d'audit. Il estime que pour y remédier, des reformes s'imposent, notant que pour les accompagner, de nouveaux mandataires attachés au respect du bien public et à la transparence, devraient être désignés de toute urgence.

A cet effet, LE PHARE annonce que l'on s'achemine vers la mise en place d'une commission pour la sélection des mandataires, au vu du rapport d'audit ''qui illustre de manière éclatante le pillage en règle des entreprises publiques''. Parlant des critères de sélection de ces mandataires, le journal fait remarquer que la Constitution de la transition a fixé des règles de bon sens, mentionnant les critères de moralité, de compétence et d'honorabilité comme devant guider les mises en place dans le Portefeuille. ''Ainsi, l'appartenance politique et toutes les autres formes d'affiliation et d'affinité, fussent-elles politiques, ne peuvent servir de clé à la mise en place dans les entreprises'', note le quotidien, estimant que ''cela reviendrait à un bradage et une dilapidation inacceptable du patrimoine public et de l'outil de production''.

LA REFERENCE PLUS semble être du même avis, car ce journal invite le chef de l'Etat à ''refuser la politisation des entreprises publiques''. Il estime que ''la position du Président Joseph Kabila constitue le meilleur moyen de protéger les agents et cadres des entreprises des pressions et autres intimidations partisanes et politiques dans l'accomplissement de leurs tâches''. Le quotidien rappelle que Joseph Kabila s'oppose à tout partage des entreprises entre composantes et entités évoluant au sein du Gouvernement de transition.