Revue de presse du jour

23 fév 2009

Revue de presse du jour

L'ouverture, mardi à Kinshasa, de la réunion du Comité préparatoire de la Conférence internationale sur la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs, les réactions aux propos jugés déplacés du ministre belge des Affaires Etrangères sur les animateurs de la Transition, le partage des entreprises publiques, constituent les principaux titres d'actualité vue par la presse kinoise de ce mardi.
LE POTENTIEL annonce l'Ouverture de la 2e réunion préparatoire du Comité préparatoire régional de la Conférence internationale des pays des Grands Lacs, du 19 au 23 octobre 2004. A en croire LE PHARE, le Chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila, en visite à Kisangani, a dû regagner la capitale congolaise parce qu'il doit prendre part, mardi à Kinshasa, à l'ouverture de cette réunion préparatoire.

« Le Chef de l'Etat, le Général-major Joseph Kabila, a regagné Kinshasa après trois jours de séjour à Kisangani, chef-lieu de la Province Orientale où il est arrivé depuis samedi dernier », rapporte L'OBSERVATEUR. Le journal annonce les nombreuses audiences accordées par le numéro un congolais à diverses délégations et personnalités dont l'Archevêque de Kisangani et ancien président de la Conférence Nationale Souveraine, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya. Les problèmes qui concernent la population boyomaise ont été au centre de leurs discussions. Dans un mémorandum remis au Président congolais, les signataires ont exprimé le v'u de voir le processus de transition aboutir « en dépit des difficultés qui jalonnent sa marche », indique le quotidien. « Pour Mgr Monsengwo, les objectifs de la Transition ne peuvent être atteints que s'il y a un minimum de choses qui sont faites dont la remise en état des infrastructures routières, fluviales, aéroportuaires, de la voirie urbaine de la ville de Kisangani », écrit le journal. « L'homme de Dieu a indiqué que le Chef de l'Etat s'est montré très attentif et a estimé que le document était suffisamment étoffé et qu'il allait s'y pencher pour analyser les différents problèmes qui y sont soumis », note pour sa part L'AVENIR.

Pour ce journal, « le Président Kabila qui vient de rétablir le pont rompu entre lui et la population du Congo profond, a, par cette visite de réconfort, redonné confiance aux forces vives de la Province Orientale ». Le quotidien précise que Joseph Kabila est préoccupé par les problèmes spécifiques qui se posent dans d'autres coins de l'Est. « Voilà pourquoi, il reprendra prochainement à partir de Kindu, une ville mythique, le périple qu'il a entamé dans l'Est du pays », souligne le journal.

Joseph Kabila demande des explications au ministre belge des Affaires Etrangères, titre LE PALMARES qui revient sur les propos décriés par les autorités congolaises de Karel De Gucht, en visite en RDC et dans la sous-région. Le chef de la diplomatie belge a « dressé un bilan impitoyable sur les dirigeants de notre pays », souligne le journal. Mais « Karel De Gucht a eu pour le Rwanda les yeux de Chimère : ''Ici, il y a au moins un Etat au Rwanda, on s'efforce de gérer le pays de manière correcte''. Et d'ajouter que le Rwanda est un pays où règne l'ordre et qui n'est pas ruiné par la corruption », écrit le quotidien. Fâché à la suite des propos proférés par M. De Gucht, « Joseph Kabila a dépêché un émissaire auprès de ce dernier à l'étape de Bujumbura, afin qu'il s'explique sur ses déclarations », souligne le journal. FORUM DES AS confirme cette information et titre: Le parler cru de Karel De Gucht soulève des vagues à Kinshasa. « Dans le microcosme politique kinois et dans les cercles dirigeants de Bruxelles, la première sortie congolaise du nouveau chef de la diplomatie belge n'est plus perçue qu'à travers ses déclarations pour les moins ''imprudentes'', du moins sur la forme », écrit le quotidien qui estime qu'au nom du devoir de réserve, un homme d'Etat, de surcroît un patron de la diplomatie, « ne peut s'exprimer n'importe comment ». De plus, poursuit le quotidien, « le jugement de valeur établi par Karel de Gucht n'est pas de nature à renforcer le rôle de médiateur de Bruxelles dans la crise de Grands Lacs ». FORUM DES AS enfonce le clou : « Dénigrer Kinshasa et louer Kigali n'est certainement pas la posture appropriée pour un ministre en début de mandat. D'autant qu'au fond, la Belgique est une puissance moyenne essentiellement du fait de son influence sur le Congo-Zaïre ». Le journal rapporte le « choc » causé par les déclarations de M. De Gucht à Bruxelles, tant dans les milieux politiques de la « Rue Quatre Bras » où se trouvent « les têtes couronnées du Desk RDC , la section la plus importante de la direction Afrique du ministère belge des Affaires étrangères », qu'au sein de la communauté congolaise de Belgique. « D'après nos sources, l'ancien ministre Louis Michel n'a pas été particulièrement content. Pour sa part, la Secrétaire générale Ecolo, Isabelle Durant, a jugé maladroites et désastreuses ces déclarations », écrit de son côté LE PALMARES qui note que des observateurs préfèrent dédramatiser en soulignant les traditionnels excès de l'actuel ministre belge des Affaires Etrangères « dus à son indépendance d'esprit ».

« Karel De Gucht assume », écrit ce journal, qui s'étonne qu'au regard de la tempête provoquée par ses propos, l'homme ne recule pas. « En politique, il faut être diplomate mais il est également important qu'un homme politique dise ce qu'il pense. La diplomatie ne suffira pas pour faire avancer les affaires au Congo », a dit De Gucht, cité par le quotidien qui estime que ces propos « enterrent la diplomatie admirative de Louis Michel ».

« Les propos du ministre belge, avec ses allusions à peine voilées sur la corruption, viennent relancer le débat en cours dans notre pays sur la gestion des entreprises », indique pour sa part LE PHARE. Le journal estime que ce qui intéresse les acteurs politiques congolais favorables au partage des entreprises publiques, « c'est moins de faire de ces entreprises le moteur de la croissance, du développement et de la création des emplois que de profiter des avantages que leur gestion offre pour se constituer une cagnotte pour les élections ou pour des besoins d'enrichissement personnel ». Le journal soutien l'ouverture d'un débat sur le rôle et la vocation d'une entreprise dans un pays en développement.

« Pour noyer les mandataires publics en place », des rapports d'audits biaisés sont en circulation, indique en première page FORUM DES AS. Selon LA REFERENCE PLUS, le vrai rapport contradictoire est bien différent. LE POTENTIEL précise dans son éditorial intitulé Tous des prédateurs, que le rapport d'audit dressé au terme d'un contrôle effectué pendant quelques mois dans une vingtaine d'entreprises publiques, est accablant, non seulement pour les gestionnaires attitrés, mais aussi pour la tutelle. « Les entreprises publiques sont gérées comme des biens privés. Il s'ensuit un enrichissement illicite pour les uns et un appauvrissement accentué de l'ensemble de la collectivité nationale (') Des privilèges indus s'octroient et se partagent chaque jour, sans se soucier le moins du monde de la santé des entreprises en question ».

Sous le titre Partager les entreprises pour payer la facture de la guerre, L'AVENIR s'interroge sur ce qui fait courir les animateurs de certaines composantes dans le dossier du partage des entreprises publiques. « Les politiciens sont en quête des moyens financiers. La fin de la transition leur met des fourmis dans les jambes. Plus les jours passent, mieux leurs intentions s'éclaircissent », écrit le quotidien.

LE PALMARES relate le film de la reprise, par les troupes loyalistes, de la localité de Kilwa dans le Katanga, occupée par des mutins, anciens gendarmes katangais refoulés des zones minières d'Angola et qui auraient rallié les Maï-Maï. « Les Forces armées congolaises ont repris vendredi dernier la localité de Kilwa, à 400 km au nord-est de Lubumbashi. L'offensive a été lancée à partir de la localité de Pweto, à environ 100 km au nord-est de Kilwa, à une centaine de kilomètres de la Zambie », écrit le journal. LA TEMPETE DES TROPIQUES souligne que Près de 3000 Congolais ont traversé la frontière zambienne, à cause des affrontements à Kilwa. Ils connaissent une situation humanitaire déplorable et ne bénéficient d'aucune assistance en nourriture ni en couverture, note ce journal.