Revue de presse

23 fév 2009

Revue de presse

Les graves désordres d'hier à la mi -journée, dans plusieurs quartiers de la ville de Kinshasa, contre le risque de report des élections, ont marqué tous les journaux qui s'en font l'écho ce matin. Ils évoquent notamment le bilan des affrontements entre manifestants et forces de la police, les réactions du Gouvernement et la position de l'Eglise catholique.
Le Potentiel montre en une, en photos, un homme tué par balles et un autre, blessé à la bouche et à la main gauche, dans la rue' « Des morts de trop », titre ce journal rapportant que « la ville de Kinshasa a frôlé la catastrophe hier lundi. La circulation a été perturbée. Des barricades ont été dressées dans plusieurs quartiers de la capitale, surtout ceux de l'Est' Bilan provisoire officiel : 4 morts, plusieurs blessés et des dégâts matériels importants. »

Selon des sources de l'agence catholique Misna, citée par La Référence Plus, « l'agitation populaire (de lundi) s'est soldée par 6 morts tués dans des affrontements entre manifestants et forces de la police. Des milliers de personnes ont envahi des quartiers populaires de la capitale, comme Masina, Kingasani et Limete, en réactions aux récentes déclarations du président de la Commission électorale indépendante (CEI), l'abbé Malu Malu, concernant un possible renvoi des élections générales théoriquement prévues en juin prochain. » D'après Misna, « la colère s'est emparée de plusieurs milliers de Congolais, issus de secteurs non représentés au gouvernement d'unité nationale, comme les partis d'opposition tels que le Parti Lumumbiste Unifié (PALU) d'Antoine Gizenga, l'Union pour la Démocratie te le Progrès social (UDPS) d'Etienne Tshisekedi, mais également des étudiants et autres habitants. »

« Les retombées de l'imprudente déclaration de l'Abbé Malu Malu a fait 4 morts et 74 personnes écrouées selon le gouverneur de la ville ; 19 morts selon l'UDPS, des véhicules et une station service saccagés ; un colonel et un major des FARDC (Forces armées de la République Démocratique du Congo), aussi dans le coup, aux arrêts, l'Eglise Saint Boniface de Kisangani pillée », indique, pour sa part Le Palmarès.

Au chapitre des réactions à ce que Le Phare qualifie d' « un avertissement clair à toute la classe politique », Le Palmarès publie les déclarations du Gouvernement, de Monseigneur Monsengwo Pasinya, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), et la position du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD).
« A la suite des actes qui ont été posés par des inciviques instrumentalisés par certaines forces politiques, l'autorité urbaine a décidé de traduire les soixante quatorze personnes qui ont été arrêtées en justice », a annoncé Jean Kimbunda, gouverneur de la ville de Kinshasa.

Pour Mgr Monsengwo Pasinya, « Prétendre que l'Eglise catholique soit opposée aux élections, ça s'appelle la désinformation, la confusion. » De plus : « Il y en a qui parlent de ce qu'aurait dit le président de la CEI qui, pourtant ne parle pas au nom de la Conférence épiscopale du Congo. C'est un prêtre, bien sûr ! Il parle au nom de la Commission électorale indépendante' Ce n'est pas la position officielle de l'Eglise catholique. »
« L'Eglise catholique s'en tient au délai constitutionnel pour les élections », indique L'Observateur, qui cite les propos du prélat catholique (Mgr Monsengwo) au cours d'un point de presse tenu lundi à Kinshasa.

« Bien que les manifestations publiques de ce jour n'aient pas été autorisées par l'autorité compétente, leur répression s'est effectuée cependant dans une violence visiblement disproportionnée au point qu'il a été porté atteinte à des vies humaines. Le Rassemblement congolais pour la Démocratie condamne en conséquence la répression brutale de ce matin qui trouve sa raison dans l'intolérance' », déclare le Secrétaire général du RCD, Barthélemy Mumba Gama.

« Désavouant Malu Malu, le parti de Jean-Pierre Bemba s'en tient à la date du 30 juin 2005 », écrit Le Phare, qui relaye la position du Mouvement congolais pour la libération (MLC) sur la tenue d'élections.

« Dans une déclaration rendue publique hier par Olivier Kamitatu, Jean-pierre Bemba adresse un double ultimatum à Joseph Kabila », titre Le Palmarès, « Le MLC accuse le camp Kabila de complicité sur le report en gestation en ce qui concerne l'organisation des élections, le retard non seulement dans la formation d'une armée et d'une police intégrée, mais aussi dans la mise en place dans la territoriale et dans les entreprises publiques et d'économie mixte... Jean Pierre Bemba a promis de transmettre au Président de la République la liste des membres devant représenter le MLC au sein du gouvernement. Cette liste devra être prise en compte avant la prochaine réunion du Conseil des ministres. C'est la seule condition pour que le MLC prenne part au Conseil. C'est le premier ultimatum. L'autre ultimatum dont l'expiration est prévue pour le 31 janvier 2005, concerne la répartition des responsabilités au sein de la territoriale, de la diplomatie, des services de sécurité, des directions et de grandes unités de l'armée et de la police nationale, des entreprises publiques et d'économie mixte. Passé ce délai, Jean Pierre Bemba, les instances dirigeantes du MLC tireront toutes les conséquences de cette situation. Et cela à tous les niveaux des responsabilités dans les institutions de la transition ».