Revue de presse

23 fév 2009

Revue de presse

Tous les journaux parus ce lundi à Kinshasa relayent avec force détails la polémique sur la prolongation de la transition, avec en toile de fond la déclaration du président de la Commission électorale indépendante (CEI) projetant les élections générales pour le mois d'octobre 2005. Les principaux quotidiens kinois ont dû boucler leurs éditions avant l'organisation, par les étudiants, des manifestations sanglantes ce matin dans plusieurs quartiers de la capitale.
« Malu Malu s'attire la colère de la population », titre en Une LA TEMPETE DES TROPIQUES, à propos de « l'idée de l'abbé- président de la CEI de reporter les élections ». « Une idée difficilement accueillie », indique le journal qui rapporte que « les propos tenus par le président de la Commission électorale indépendante le jeudi 6 janvier dernier sur les antennes de RFI ne cessent d'alimenter les conversations dans plusieurs milieux de la capitale. » De plus, souligne ce quotidien, « en envisageant de son propre chef d'organiser les élections avant fin octobre alors qu'elles sont attendues (') avant juin, M. l'abbé Malu Malu ne pensait pas en tout cas soulever cette vague de protestations contre lui à travers le pays. » Selon LA TEMPETE DES TROPIQUES, « l'UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès social- d'Etienne Tshisekedi), par le biais de ses officiels ne soutient pas la démarche de M. l'abbé Malu Malu... Le Parti Lumumbiste Unifié (PALU) par la voie de son Secrétaire général et chef du parti Antoine Gizenga se demande si Malu Malu veut sauver Joseph Kabila qui s'est déjà déclaré publiquement démissionnaire avec son gouvernement au cas où les élections n'arriveraient pas à être tenues avant le 30 juin 2005. » Conclusion du journal : « Le Président de la CEI se disqualifie »

C'est « Une tempête signée A. Malu Malu », titre de même Le Phare. « C'est un cadeau plutôt surprenant que l'abbé Apollinaire Malu Malu a décidé d'offrir aux Congolais pour les fêtes de la St Sylvestre », commente le journal. « L'abbé Malu Malu a pêché au moins par précipitation. D'abord parce qu'au regard des dispositions de la Constitution, c'est devant les deux chambres réunies du Parlement que le président de la Commission électorale indépendante doit motiver le report des élections pour obtenir de la représentation nationale, la décision d'une éventuelle prolongation de la Transition' », estime Le Phare qui tente de conclure : « En tout état de cause, face à des retards colossaux accumulés au niveau du dispositif législatif ou à cause de la mauvaise foi des animateurs de la Transition dans l'intégration de l'armée ou la disponibilisation des moyens financiers, on est pour le moins surpris de l'angélisme naïf affiché par le président de la Commission électorale indépendante, lequel semble ainsi décidé à faire l'impasse sur la nonchalance des opérations politiques pour privilégier les raisons qui n'ont rien à voir avec la lettre et l'esprit des dispositions pertinentes de la Constitution ».

La Référence Plus donne la parole à Apollinaire Malu Malu « face à Tshisekedi et Gizenga' Le président de la Commission électorale invite à un débat responsable sur la combinaison des scrutins et reprouve des attitudes des ''casseurs''. » Le journal rappelle, pourtant, que « le président de la CEI avait fait savoir au cours de son interview à RFI qu'il n'était pas évident que les scrutins soient organisés avant juin 2005. Au regard de l'immensité de la tâche, lui prévoyait que ces élections se tiennent un peut plus tard. Il estimait qu'elles pouvaient être combinées et se dérouler au plus tard fin octobre afin d'éviter les mois pluvieux de novembre et de décembre. » Pour le journal, « la tâche à accomplir est si immense que la prolongation est inévitable »

Répondant aux différents critiques, l'Abbé Malu Malu cité, également, par Le Potentiel, pense « que les hommes politiques ont peur des élections. Dans la foulée, il a fait part des pesanteurs qui freinent encore son institution et l'empêchent d'atteindre la vitesse de croisière. C'est notamment les problèmes logistiques et la non libération de sa quote- part par le gouvernement. »

Dans Le Palmarès, une interview du Président Joseph Kabila qui estime, pour sa part, qu' « il serait illusoire d'envisager les élections sans la paix et la stabilité, particulièrement à l'Est du pays. »

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la République Démocratique du Congo, William Swing, cité par Le Potentiel, se veut, plutôt rassurant. « En dépit de la situation préoccupante dans l'Est du pays, des progrès importants ont été accomplis en République Démocratique du Congo », a déclaré vendredi à New York, le chef de la MONUC, pour qui « l'extension de l'autorité de l'Etat sur tout le territoire reste une priorité avec le retour des réfugiés et personnes déplacées. »

La situation prévalant dans l'Est du pays occupera une bonne place dans les échanges du Conseil de l'Union africaine qui va réunir plusieurs chefs d'Etat ce lundi à Libreville au Gabon, annonce L'Observateur.