Revue de presse

23 fév 2009

Revue de presse

La décision du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) de se retirer de toutes les institutions de la Transition constitue le principal sujet développé par la majorité des journaux parus à Kinshasa ce mardi 24 août 2004.
Le RCD suspend sa participation à la Transition, annonce, sans surprise, LE PHARE, indiquant qu'on s'y attendait un peu, ''depuis qu'à la faveur de l'oraison funèbre de lundi 16 août dernier, lors des obsèques des 161 réfugiés congolais sur le site de Gatumba au Burundi, Me Ruberwa avait parlé d'un temps d'arrêt du processus de transition pour évaluer le chemin déjà parcouru''. Citant le Vice-président de la République et président du RCD, Azarias Ruberwa, le quotidien indique que la goutte qui semble avoir fait déborder le vase serait ''le refus opposé par Joseph Kabila de répondre à l'invitation adressée par le médiateur Thabo Mbeki le samedi dernier, aux fins de se concerter avec les principaux acteurs de la transition au lendemain des évènements tragiques de Gatumba''. Il précise que ''le RCD suspend seulement sa participation aux institutions de la Transition et non dans les forces armées qui d'essences demeurent apolitiques''. Le RCD estime en outre ''qu'à dater de ce jour, la médiation sud-africaine et les Nations Unies devraient reprendre le dossier congolais en mains, organiser des réunions avec les principaux acteurs de la transition en vue de procéder à l'évaluation de la transition et prendre ensemble des mesures urgentes qui puissent permettre la continuation de la transition en vue de la tenue des élections libres, transparentes et démocratiques dans les délais fixés''.

L'OBSERVATEUR souligne, pour sa part, que pour Me Ruberwa, ''les évènements actuels, notamment le massacre des réfugiés congolais au camp de Gatumba, la tension actuelle dans l'Est du pays montrent bel et bien la nécessité d'observer une pause durant la transition''.

Pour L'AVENIR, cette décision du RCD ''est l'aboutissement logique d'un processus visant à arrêter cette transition par de nombreuses provocations''. Selon le quotidien, ''après moult provocations pour obtenir l'arrêt du processus de transition en cours, Me Azarias Ruberwa est essoufflé''. Et pour cause ' ''Ses multiples provocations n'ont pas trouvé de répondant du côté de certaines personnes, notamment le Président Joseph Kabila'', indique le quotidien. Le journal considère la démarche de Ruberwa comme ''une man'uvre visant plusieurs objectifs'', notamment à ''brouiller les pistes de l'enquête internationale initiée pour faire la lumière sur les massacres de Gatumba''.
Tout en reconnaissant au Vice-président Ruberwa le droit de revendiquer ses droits ou de s'opposer à tout ce que lui et son mouvement trouvent intolérable, LA TEMPETE DES TROPIQUES note cependant que le cadre utilisé par le Vice-président n'était pas approprié. ''Il y a plusieurs cadres indiqués où Ruberwa pouvait exposer ses plaintes et trouver des solutions, plutôt que prendre des décisions unilatéralement pour manifester son mécontentement'', estime le quotidien.

La suspension de la participation du RCD de la Transition n'a pas été favorablement accueillie par tous ses membres. LA REFERENCE PLUS rapporte qu'au terme d'une réunion pour débattre de la décision qualifiée de ''grave'', des ministres, vice-ministres, députés, sénateurs et autres hauts cadres du RCD, restés à Kinshasa ''ont décidé d'ignorer purement et simplement la décision du Vice-président Ruberwa''. Ces personnalités, indique le quotidien, ''refusent de porter la responsabilité de bloquer la marche de la transition pour des motivations obscures''. Ils estiment que ''le groupe qui s'est réuni dans le chef-lieu du Nord Kivu n'a pas compétence de prendre une aussi grave décision qui relève du ressort et de la compétence du Congrès du parti''.

Dans un article intitulé le RCD vole définitivement en éclats, LE PALMARES livre une déclaration des membres du RCD restés à Kinshasa, dans laquelle ils ''décident de poursuivre leur participation dans toutes les institutions de la Transition''. La déclaration porte notamment les signatures de 11 personnalités, parmi lesquelles Crispin Kabasele Tshimanga, Secrétaire général adjoint du RCD, le sénateur Emile Ilunga, premier vice-président du bureau du Sénat, le ministre de la Défense Jean-pierre Ondekane, le ministre de l'Economie Emile Ngoy Kasongo et le ministre de l'Education supérieure et universitaire Joseph Mudumbi.

FORUM DES AS parle des retombées de la décision du RCD avec une pointe d'humour, en titrant : Ondekane, Lola Kisanga, Lauent Batumona' contraints au chômage. Le journal explique que cette suspension ''soumet plusieurs dirigeants politiques du RCD à embrasser le chômage''. Il cite en exemple le ministre de la Défense, Jean-Pierre Ondekane ''qui vient à peine d'être propulsé au rang de Général Major et qui sera contraint de rester à domicile et de laisser son poste vacant''.

En décrochant des institutions de la Transition, ''le RCD apporte le péril en la demeure'', estime LE POTENTIEL qui en appelle à une ''mobilisation générale dans le but de défendre la patrie''. Il est impérieux, écrit le quotidien, ''de créer une union sacrée de toutes les sensibilités du pays pour contrer ce genre d'initiatives, qu'elles viennent de Ruberwa ou du Rwanda''. Dans cet élan de mobilisation générale, le quotidien invite ''le Conseil de Sécurité des Nations Unies, l'Union européenne, l'Union africaine, la SADC et le CIAT à accompagner la volonté des Congolais de disposer d'un pays pacifié''.

C'est dans ce contexte que le même quotidien annonce l'arrivée à Kinshasa, le 30 août prochain, du Président sud-africain, Thabo Mbeki, dans le cadre d'une visite de travail.