Revue de presse

23 fév 2009

Revue de presse

Les titres des journaux parus à Kinshasa ce jeudi 19 août 2004 sont particulièrement alarmants, au regard des évènements de Gatumba et des menaces qu'ils posent au processus de transition en République Démocratique du Congo.
L'heure est grave, titre LE PHARE, indiquant que ''des nuages sombres s'accumulent au-dessus du Kivu et menacent dangereusement la transition en RDC''. Pour ce journal, après le massacre des réfugiés congolais au camp de Gatumba au Burundi le 13 août dernier, ''plus rien ne sera comme avant''. Le quotidien note ''une ambiance de rupture ou de veillée d'armes'' justifiée par le fait que ''la plupart des cadres du Rassemblement Congolais pour la Démocratie ( RCD) ont rejoint Goma où les avaient précédés les 8 députés dissidents''. Le journal dit avoir décelé les ''accents de rupture'' dans les déclarations officielles du vice-président Azarias Ruberwa et dans son oraison funèbre à Gatumba, lorsqu'il insiste sur ''la nécessité de réévaluer la transition''. Le même journal s'interroge également sur le sens du deuil d'une semaine décrété mardi par le leader du RCD en mémoire des réfugiés de Gatumba. Selon le quotidien, ''Azarias Ruberwa a souhaité que ce deuil s'étende partout où vivent les Banyamulenge de par le monde'' et a émis l'idée de la construction d'un mémorial sur les hauts plateaux de Minembwe au Sud-Kivu, ''un peu sur le modèle du mémorial rwandais pour le génocide de 1994''. Fustigeant la ''tribalisation'' de ce deuil, le journal affirme qu'il ne s'imaginait pas que ''les Tutsi congolais pousseraient leur victimisation jusqu'à ressembler point pour point à ceux du Rwanda''.

Ruberwa : rebelle ou danger pour la RDC ' s'interroge LA REFERENCE PLUS. Revenant sur les déclarations du Vice-président Azarias Ruberwa, le journal indique que ''de nombreuses réactions entendues ces derniers jours n'approuvent pas du tout les prises de position du Vice-président''. Selon le quotidien, il est reproché à Me Ruberwa le fait '' de prendre seul des initiatives trop osées'', à l'instar du deuil qu'il a décrété unilatéralement à Goma. '' Ce deuil devrait pourtant être une affaire nationale'', estime le quotidien qui ne comprend pas que le RCD puisse s'approprier cet évènement, en invitant le gouvernement, les autres institutions de la Transition ainsi que le Chef de l'Etat à s'associer à lui à l'occasion de la clôture du deuil à Goma.

Les déclarations du Vice-président Ruberwa ont suscité une réaction d'un autre Vice-président, Jean-Pierre Bemba qui, à en croire LA TEMPETE DES TROPIQUES, a ''balayé'' deux propos tenus par Me Ruberwa, à savoir l'arrêt du processus de transition et le deuil national qu'a décrété le RCD. Le Vice-président en charge des questions économiques et financières estime que malgré le drame que traverse la RDC, ''ce n'est pas le moment de s'arrêter ni de reculer. Il faut, au contraire, continuer les engagements pris à Sun City vis-à-vis du peuple congolais'', rapporte le quotidien. S'agissant du deuil d'une semaine décrété par le Vice-président Azarias Ruberwa, son collègue Jean-Pierre Bemba, ''tout en reconnaissant qu'on ne peut empêcher quelqu'un de faire le deuil lorsqu'il se sent affecté'', pense que ''la meilleure option est de ne rien faire sans s'être concerté'', indique le journal, pour qui ''cette divergence de vues au sommet de l'Etat laisse entrevoir une autre crise qui risque d'entacher une fois de plus le processus de transition en RDC''.

LE PALMARES qui partage cette analyse, fait remarquer qu'au niveau de l'espace présidentiel, les notes discordantes sont devenues la règle. ''Un pays ainsi divisé en son sein ne saurait fonctionner au mieux des intérêts de son peuple'', estime ce quotidien.

Le Vice-président Jean-Pierre Bemba a réagi aux propos de Me Azarias Ruberwa, lors d'une tournée qu'il effectue à Lukala au Bas Congo où FORUM DES AS croit savoir qu'il est allé ''courtiser les notables Kongo''.

Le massacre des réfugiés congolais a été au centre de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo, relève LA TEMPETE DES TROPIQUES. Citant la Directrice de l'Information publique de la MONUC, le journal indique qu'une enquête s'effectue déjà sur le terrain en vue d'éclairer l'opinion sur le massacre de Gatumba. Les résultats de cette enquête préliminaire du Haut Commissariat aux Droits de l'Homme, de l'opération des Nations Unies au Burundi et de la MONUC, seront connus au courant de la semaine prochaine, précise le journal.

L'OBSERVATEUR constate qu'environ une semaine après le massacre des réfugiés congolais, ''la tension ne cesse de monter dans la région des grands Lacs, au point où beaucoup d'observateurs craignent un nouvel embrasement de la sous région''. Le journal fait ainsi allusion aux ''déclarations de guerre'' du Burundi et du Rwanda qui menacent de lancer une offensive militaire en RDC afin de pourchasser les auteurs du massacre de Gatumba qui seraient venus du territoire congolais. Le quotidien rapporte une réaction du ministre des Affaires étrangères de la RDC, M. Ramazani Mbaya, qui dénonce les menaces d'une nouvelle agression de son pays et souligne que ''les FARDC sont prêtes à faire face à une éventuelle agression contre le Congo''.

L'AVENIR qui abonde dans le même sens, souligne que ''les choses risquent de s'envenimer au rythme des déclarations qui cachent à peine les intentions malveillantes des voisins de la RDC''. Le quotidien rapporte que la MONUC, à l'instar du Comité International d'Accompagnement de la Transition (CIAT), s'inquiète de l'escalade verbale entre les trois pays. ''Elle condamne également la tentative de déstabilisation du processus de paix tant au Burundi qu'en RDC. Elle encourage toutes les initiatives tendant à ramener le calme dans la région des Grands Lacs'', indique le journal qui cite la Directrice de l'Information publique de la MONUC, s'exprimant mercredi dernier, au cours du point de presse de la Mission onusienne.