Revue de presse

20 fév 2009

Revue de presse

La décision de huit députés du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) de suspendre leur participation à l'Assemblée nationale continue de faire couler beaucoup d'encre, comme en témoignent les commentaires de la plupart des journaux parus à Kinshasa ce jeudi 15 juillet 2004.
Ca chauffe au Rassemblement Congolais pour la Démocratie, lance Forum des As qui évoque ''un climat malsain au sein de ce parti menacé d'éclatement''. Le journal précise ''qu'après la révolte du courant rénovateur attribué au richissime Katebe Katoto, aujourd'hui c'est la réaction de Bizima Karaha et sept autres députés du RCD qui semble troubler le sommeil d'Azarias Ruberwa''. Le quotidien rappelle que ces députés, ''tous rwandophones, ont suspendu leur participation au Parlement de transition le week-end dernier, estimant que la transition en cours est déjà un échec''.

Les huit députés du RCD réclament également ''que la lumière soit établie sur les massacres des Banyamulenge dans la guerre menée par Mutebutsi et Nkunda contre le général Mbuja Mabe en envahissant la ville de Bukavu'', rapporte L'Avenir, notant que la première réaction à cette décision prise par Bizima qui s'est retiré de Kinshasa pour résider à Goma, émane du RCD. Le journal cite à cet effet le porte-parole du mouvement, Lola Kisanga, qui a qualifié cette attitude de ''lâcheté politique''. M. Kisanga aurait fait savoir qu'un ultimatum de cinq jours est lancé à la bande à Bizima pour regagner Kinshasa en vue de participer aux débats de l'Assemblée nationale. '' Passé ce délai, ce groupe de députés sera suspendu du RCD et remplacé par d'autres'', a-t-il dit.

L'Avenir s'indigne également du fait que Bizima Karaha se sert de ''la protection des Banyamulenge par la communauté internationale'' pour '' jouer de sales tours aux Congolais à qui on a ainsi imposé la thèse de minorité''. Le journal estime qu'en jouant sur la fibre Banyamulenge, ''Bizima Karaha se trompe de discours, de cible voire d'époque'', car, indique t-il, ''on ne peut pas vivre dans une République des Banyamulenge, des Ngbandi, des Baluba ou des Babembe alors que l'on est en RDC''. Cette analyse semble être partagée par un autre responsable du RCD, Crispin Kabasele, qui, cité par L'Observateur, estime ''qu'instrumentaliser les Congolais rwandophones est dépassé''. Pour M. Kabasele, le fait que les députés dissidents aient choisi de se rapprocher du Rwanda est la preuve ''qu'ils n'ont rien compris'', car ''aujourd'hui, le contexte n'est plus le même et que le Rwanda ne continuera pas à soutenir des groupes armés dans notre pays''.

Par ailleurs, Le Phare évoque un ''nouvel accrochage'' entre Kabila et Ruberwa au sujet de la loi sur l'amnistie. Selon ce quotidien, le projet de loi sur l'amnistie portant la signature du chef de l'Etat, ''exclut du bénéfice de l'amnistie toutes les personnes condamnées dans le cadre du procès de l'assassinat de feu le président Laurent Désiré Kabila''. Le journal indique que ce détail a suscité ''une vive réaction'' d'Azarias Ruberwa, qui a écrit au Bureau de l'Assemblée ''pour s'étonner du dépôt du texte querellé sans qu'il ait été discuté au préalable au niveau du Gouvernement''. En fait, souligne le quotidien, le leader du RCD reproche à l'initiative présidentielle de n'avoir pas pris en compte les cadres de l'ex-rébellion cités dans le procès de l'assassinat de Laurent Désiré Kabila.

Comme tout le monde le sait, le mandat de la Monuc s'achève le 31 juillet 2004, rappelle Le Phare, qui note que dans cette perspective, ''le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la RDC, William Swing, quitte Kinshasa aujourd'hui, pour New York, pour des consultations dans le cadre d'un nouveau mandat de la Monuc''. Le Représentant spécial va examiner avec ses interlocuteurs des ressources additionnelles pour la Monuc, souligne le quotidien. Sur cette même question, La Tempête des Tropiques estime que ''le problème de la prorogation du mandat de la Monuc sera aisément résolu'', mais, poursuit-il, '' la question de dotation des moyens supplémentaires à cette mission exigera des explications de la part de William Swing et des contacts diplomatiques''. Citant le porte-parole de la Monuc, le journal indique qu'à New York, ''William Swing, Kofi Annan et d'autres personnalités impliquées dans ce dossier tâcheront d'harmoniser les vues en tenant compte non seulement des besoins de la Monuc mais également des possibilités des pays membres de l'ONU''.

D'autre part, Le Palmarès annonce que Swing passe à la vitesse supérieure. Le journal fait ainsi allusion au ''cinglant avertissement'' lancé au général Laurent Nkunda, par la Monuc. Il cite le porte-parole militaire de la mission onusienne, faisant le compte rendu d'une rencontre entre une patrouille de la brigade des Kivu et Laurent Nkunda, a déclaré que ''la Monuc combattra tout élément qui tenterait de rentrer à Bukavu militairement''.

''Le général dissident de l'armée congolaise, Laurent Nkunda, a fait savoir à la patrouille de la Monuc qu'il n'a plus de velléités belliqueuses et qu'il se tient désormais à la disposition du gouvernement'', indique, pour sa part, La Référence Plus. Selon la Monuc, indique le quotidien, ''Nkunda dit ne pas avoir d'agenda caché, il veut rentrer chez lui et vivre avec sa famille'', précise le journal.