Revue de presse

20 fév 2009

Revue de presse

Alors que les ministres issus du dernier remaniement du gouvernement de transition ont prêté serment hier mardi, le Mouvement de Libération du Congo (MLC), qui n'avait procédé à aucun changement, envisagerait de limoger le ministre des Affaires étrangères, Antoine Ghonda. C'est ce qui ressort des commentaires de la plupart des journaux parus à Kinshasa ce mercredi 14 juillet 2004.
Hier mardi 13 juillet, ''le Président de la République, le Général Major Joseph Kabila a reçu hier le serment de 8 ministres, 8 vice-ministres et 4 vice-gouverneurs'', rapporte L'Observateur qui note ainsi que ''le gouvernement est au grand complet'' et il doit maintenant ''entamer la dernière ligne droite conduisant vers les élections de juin 2005''.

Pourtant, Le Potentiel révèle que le remaniement du gouvernement n'a pas encore fini de livrer ses secrets. Le quotidien évoque en effet l'intention du leader du MLC, Jean-Pierre Bemba, de faire partir du gouvernement le ministre des Affaires étrangères, Antoine Ghonda et de le remplacer par M. Bagbeni Adeito. A la base, indique ce journal, '' M. Bemba ainsi que d'autres cadres du MLC reprochent au chef de la diplomatie congolaise de s'inscrire pleinement dans la continuité de la politique étrangère de l'ex-gouvernement de l'époque de la guerre''. Pour sa part, écrit le même quotidien, ''Ghonda répond qu'il n'est pas ministre du MLC, mais d'un gouvernement qui a un chef dont il applique la politique au niveau international''. A en croire ce quotidien, le décret portant nomination de Bagbeni Adeito, serait déjà signé, et n'attendrait que le retour de Ghonda au pays.

Le Phare précise que c'est ''à la suite d'un ultimatum pressant du Chef de l'Etat ougandais, Yoweri Museveni'', que le MLC a envisagé le limogeage du ministre des Affaires étrangères. Le quotidien explique que tout serait parti du récent sommet de l'Union africaine tenu à Addis-Abeba, où ''les prises de position du ministre Antoine Ghonda ont mis mal à l'aise le Président ougandais''. Le journal mentionne trois prises de position du ministre qui ont ''choqué le chef de l'Etat ougandais, irrité du fait d'avoir été contrarié sinon mis en échec devant l'opinion africaine et le secrétaire général de l'ONU, par un ministre issu de la composante dont il a été et reste le parrain''. Il s'agit d'abord ''de la question de la nationalité que d'aucuns avaient souhaité inscrire à l'ordre du jour de la Conférence internationale sur la paix et le développement dans les Grands Lacs, mais fermement rejetée par le ministre Antoine Ghonda''. Il y a ensuite, poursuit le quotidien, la proposition du Président Museveni consistant à demander un retour à l'Accord de Lusaka comme fondement d'une solution durable, mais que M. Ghonda aurait également rejetée, arguant que ''l'Accord de Lusaka obéissait à une logique des composantes et était négocié sur la base du principe de la belligérance. Aujourd'hui en revanche, les Congolais sont en présence d'un gouvernement d'union nationale chargé de promouvoir la paix aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur des frontières nationales''. Le troisième casus belli concerne le Mécanisme de vérification auquel Antoine Ghonda aurait proposé la participation de l'Angola comme élément de stabilisation mais se serait opposé, selon Le Potentiel, '' à la demande de l'Ouganda d'être admis dans ce Mécanisme de vérifications des frontières orientales de la RDC''.

Evoquant ''les injonctions'' de Museveni à l'endroit du MLC, Le Palmarès estime qu'on est en présence ''d'un petit scandale que l'on peut occulter''. Car, fait-il remarquer, ''Jean-Pierre Bemba, le protégé de Museveni est déjà mort par la dynamique du temps. Il est aujourd'hui un homme d'Etat, de surcroît vice-président. A ce titre, il ne peut afficher des réflexes de béni-oui-oui ou de mouton de Panurge''. D'autre part, note le quotidien, ''le jeune ministre Ghonda ne mérite pas d'être sanctionné'' pour avoir accusé le Rwanda et L'Ouganda. ''Il n'a fait que répercuter les sentiments profonds du peuple congolais'', écrit le quotidien qui souligne que ''si on le sanctionne, c'est l'immense volonté du peuple congolais qui est ainsi crucifiée''.

Le bras de fer entre Bemba et Ghonda aurait porté ''le virus de la division à la porte du MLC'', rapporte Forum des As. Selon le journal, dans les rangs du MLC, le départ de Ghonda est considéré comme une manière de fragiliser la cohésion au sein du parti où ''d'aucuns redoutent qu'il ne subisse le sort du RCD avec ses divisions internes''.

La Tempête des Tropiques revient sur la décision de huit députés du RCD-Goma de suspendre leur participation aux activités de l'assemblée nationale, et considère qu'en quittant le Parlement pour se retrouver à Goma, Bizima Karaha et compagnie prennent une option dangereuse. Le quotidien croit savoir qu'il est '' probable que ces députés se soient retranchés à Goma pour préparer une nouvelle rébellion''. Il appelle dès lors les gouvernants à prendre au sérieux ''ce repli à Goma de Bizima Karaha et de plusieurs notables banyamulenge''.

Le lien entre le départ de Bizima Karaha de l'assemblée et la menace de Laurent Nkundabatware qui veut assiéger Goma, est vite fait par La Référence Plus. Selon ce quotidien, face à l'ultimatum lancé à Laurent Nkundabatware par le Général Mbuja Mabe, le prévenant que s'il ne quitte pas Minova d'ici la fin de la semaine, il l'attaquerait, ''Nkunabatware dit que si Mbuja Mabe s'en prend à lui, il va assiéger la ville de Goma''. Le journal pense que ''cette arrogance du rebelle se justifie par la présence, ces jours-ci à Goma, du général James Kabarebe, chef d'Etat major rwandais''' et confirme ''le signal donné par les parlementaires banyamulenge purs et durs qui avaient quitté Kinshasa sur la pointe des pieds pour Goma''.