Revue de presse
Abordant le même sujet, L'Avenir estime que les questions relatives à l'amnistie et à la nationalité font peur. Sans autre précision, le journal cite le président de la Chambre basse, Olivier Kamitatu, qui a rappelé que ''ces questions sont hautement délicates et sensibles, puisqu'il y a la nécessité de lutter contre l'impunité et la souveraineté de l'Etat qui sont engagées''.
La Référence Plus annonce que Bizima Karaha, ''à la tête d'un groupe de huit députés rwandophones du RCD-Goma'', a suspendu sa participation à l'Assemblée nationale. Le journal précise que M. Bizima a déposé hier au siège de la Monuc à Goma, ''en compagnie de huit autres de ses collègues, un document de 36 pages dénonçant la situation sécuritaire dans la région du Kivu et particulièrement le calvaire qu'ont endurés les membres de sa communauté, les Banyamulenge, lors des récents affrontements de Bukavu''. Le journal rapporte une complainte du député qui, intervenant sur les antennes de la Radio Okapi, a déclaré : '' Trop c'est trop. Nous refusons de mourir comme des poules. Les Banyamulenge ne sont pas des Congolais de seconde zone que l'on peut tuer comme des poules. Nous voulons que cela cesse et cela doit cesser''.
Le Phare, qui a obtenu une copie de cette lettre, précise que ses signataires ''dénoncent les menaces sur le processus de paix du fait d'un nationalisme outrancier et à fleur de peau, agité par les extrémistes ; la diabolisation, le racisme, la xénophobie, les peurs irraisonnées visant une certaine communauté, les marchands de la haine et de la mort dans les médias et les palais nationaux de la capitale, la présence des Interahamwe et des ex-Far dans l'Est''. Comme solution, indique le quotidien, ''Bizima Karaha et ses compagnons insistent d'abord sur le fait qu'il faut rassurer les populations de l'Est'', et proposent ''une sorte de pause destinée à organiser une évaluation du processus de paix''. Raison pour laquelle, poursuit le journal, ils suspendent leur participation aux travaux de l'Assemblée nationale, tout en réclamant ''la tenue à Goma, dans les plus brefs délais, d'une session des instances du parti (RCD) consacrée à l'évaluation de la Transition''. Le Phare veut croire que ''la fronde Bizima Kahara et de ses compagnons'' est un ''épisode supplémentaire dans le débat qui se déroule au sein du RCD , où certains Congolais contestent la suprématie des Rwandophones '''. Il reste que, note le quotidien, ''la tendance à la communautarisation, sinon à la sectarisation du débat, de même que le repli à Goma des signataires exclusivement rwandophones, confère à la démarche de Bizima Karaha une connotation particulière dans une région en proie à des soubresauts réguliers''.
Sur un autre registre, Le Potentiel fait état de la ''déception'' des Congolais depuis la publication, dimanche dernier, du décret présidentiel portant remaniement du gouvernement. Pour ce quotidien, ''le bilan du remaniement est bien maigre'', étant donné que seuls ''cinq ministres et sept vice-ministres ont fait leur entrée, en remplacement, pour moitié, de ceux nommés dans la territoriale et au secrétariat général du parti présidentiel, le PPRD''. Le quotidien estime que les changements attendus par la population n'ont pas eu lieu parce que le chantage l'a emporté sur la raison d'Etat. Selon ce quotidien, ''le déballage annoncé des dossiers sales semble avoir fait peur à tout le monde''. Ce faisant, explique le quotidien, ''personne ne se sentant virtuellement propre des mains'', il a été procédé à un simple remaniement technique. Dès lors, ''les Congolais, déçus, observent impuissants la gangrène poursuivre son oeuvre destructrice'', note le journal.
Par ce remaniement technique, Joseph Kabila perpétue l'inefficacité gouvernementale, indique, pour sa part, La Tempête des Tropiques. Le journal souligne que ''l'équipe gouvernementale s'est révélée, en majorité, inefficace et donc pas à la hauteur des enjeux de l'an II de la Transition dont l'organisation des élections libres, démocratiques et transparentes dans un climat social serein''. Il reste sceptique quant à ''la capacité du gouvernement réaménagé, où l'on retrouve les mêmes têtes moins inspirées à relever les défis de l'an II de la transition''.
Le Palmarès évoque, de son côté, les raisons cachées de l'absence de Joseph Kabila à Addis-Abeba, où s'est tenu la semaine dernière le sommet de l'Union Africaine. Le quotidien cite comme raison, le fait que la RDC doit 10 millions de dollars à l'UA en guise d'arriérés de contributions, ainsi que ''la présence de M. Patrick Mazhimpaka, l'ancien conseiller spécial du président Rwandais, Paul Kagame, comme adjoint de Konare à la tête de la Commission africaine''.