Revue de presse

20 fév 2009

Revue de presse

Les journaux parus à Kinshasa ce vendredi 9 juillet 2004 évoquent les conclusions du troisième sommet de l'Union Africaine (UA), dont l'un des principaux points à l'ordre du jour concernait la crise en République Démocratique du Congo. Ils font également état d'une tension signalée au Nord Kivu, suite à l'arrestation de plusieurs personnes à Goma par la police militaire.
Le sommet de l'Union Africaine organisé à Addis-Abeba du 6 au 8 juillet 2004 a vécu, rappelle L'Observateur qui rapporte qu'au terme de cette ''grande messe'', l'UA a renouvelé sa confiance au gouvernement de transition de la République Démocratique du Congo. Le quotidien note que ''cette position est plus conciliante et consensuelle que celle présentée antérieurement par le président de la Commission de l'UA, Alpha Oumar Konare, au Conseil de paix et de Sécurité de l'organisation africaine''. Le journal ajoute que l'UA a invité la RDC et le Rwanda à normaliser leurs relations bilatérales. ''Cette exhortation est justifiée par la persistance de vives tensions observées dernièrement entre les deux pays après l'attaque de la ville de Bukavu par des soldats dissidents bénéficiant de l'appui de Kigali'', explique le quotidien.

A Addis-Abeba, les questions concernant la crise en RDC ont été traitées dans le cadre d'un mini-sommet en marge des travaux du sommet de l'UA. Lors de ce mini-sommet sur la RDC, le Secrétaire Général des Nations Unies, Kofi Annan, aurait tapé du poing sur la table, à en croire Le Palmarès. ''A la base de cette sainte colère, les comportements de Kagame tendant à perturber la transition dans notre pays'', écrit le quotidien qui cite M. Kofi Annan disant : ''Je ne veux plus qu'on tente de déstabiliser la République Démocratique du Congo''. Rappelant qu'entre Annan et Kagame ça n'a jamais été ''ni le grand amour ni l'amour tout court'' depuis l'époque du génocide au Rwanda, le journal estime ''qu'au vu du coup de gueule d'Addis-abeba, Annan a pris sa revanche sur le présomptueux Kagame''.

La Tempête des Tropiques titre : L'Union Africaine responsabilise la Monuc et la communauté internationale en faveur de la RDC. Le quotidien indique en effet que ''les participants à ce sommet ont appuyé la position des Congolais relative à l'application du chapitre VII de la charte des Nations Unies par la Monuc, en vue de rétablir et de maintenir la paix et la sécurité sur le territoire de la RDC''.

A ce sujet, l'Observateur rapporte les propos de l'Envoyé spécial de l'Union européenne pour la région des Grands Lacs, Aldo Ajello, qui était présent au sommet de l'UA. M. Ajello s'est prononcé en faveur du renforcement du pouvoir des institutions de transition en RDC, afin ''d'éviter sur place des institutions parallèles qui finissent par créer un climat malsain'', ainsi que pour ''le renforcement de la Monuc qui doit être plus qualitatif que quantitatif '' ; l'objectif étant, selon M. Ajello, ''de faire de la Monuc un élément de dissuasion vis-à-vis de ceux qui gênent le processus de transition''. Au sujet des événements de Bukavu, l'Observateur rapporte par ailleurs que l'Envoyé spécial de l'Union européenne a dit ne pas être en mesure ''de confirmer ni d'infirmer une implication du Rwanda à côté des soldats dissidents''.

C'est dans ce contexte que La Référence Plus publie un mémorandum de la Société civile du Sud Kivu qui donne les preuves de l'implication du Rwanda dans la prise de Bukavu. Selon ce document repris intégralement par ce journal, ''les chars de combat de l'armée rwandaise sont encore visibles sur le front de Kamanyola'et les moyens logistiques et humains offerts à Nkunda et Mutebutsi portent des traces de l'armée rwandaise''.

Panique à Goma ! titre L'Avenir, Alerte à Goma, renchérit Le Potentiel. A travers ces titres alarmants, les deux quotidiens évoquent ''l'opération de contrôle des irréguliers'' menée par des éléments de la police militaire afin de ''dénicher particulièrement les malfaiteurs, les criminels et les voleurs à main armée''. Le Potentiel cite un porte-parole de la Monuc qui, interrogé par l'AFP, a déclaré avoir été ''informé de l'interpellation d'un groupe de 42 personnes et de la saisie, lors d'une opération menée par le commandant de la police militaire, de dix armes et d'une vingtaine de tenues militaires''. Selon L'Avenir, cette opération de recherche des armes et de brigands a été interprétée comme ''un recrutement forcé'' et a semé le doute dans l'opinion. ''La population a soupçonné le commandant de la police militaire de procéder à une tentative de recrutement forcé des combattants pour le compte des agresseurs'', indique le quotidien qui note qu'il est ''curieux que les militaires qui ont opéré ces arrestations ont débarqué sur les lieux à bord de quatre véhicules d'immatriculation rwandaise''.