Revue de presse de lundi 6 juin 2005

23 fév 2009

Revue de presse de lundi 6 juin 2005

Les déclarations de M Aldo Ajello, envoyé spécial de l'Union européenne pour la région des Grands lacs sur le processus électoral en RDC et la décision de dépolitiser les milieux universitaires font la une de la presse parue ce matin à Kinshasa.
Le Potentiel a consacré sa manchette au «constat d'Aldo Ajello sur la RDC », et titre « la classe dirigeante a peur des élections». Selon le quotidien qui reprend l'interview donné par l'Envoyé spécial de l'Union européenne dans la région des Grands Lacs, il « existe réellement un malaise au sein des populations devant les retards accumulés face aux objectifs de la transition». Néanmoins, le diplomate européen est optimiste pour l'organisation des élections. « Il y a des signaux importants qui démontrent que les choses se mettent en marche». Parmi ces signaux, il y a «les opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs qui vont commencer à Kinshasa le 20 juin», affirme Le Potentiel qui précise que « c'est le Président de la CEI, l'Abbé Malu Malu qui l' a annoncé samedi à l'occasion du séminaire sur la sécurisation des élections».

Pour L'Avenir : « à propos du 30 juin, Aldo Ajello enfonce le clou ». Ce journal relève que l'Envoyé spécial de l'Union européenne estime que « la date du 30 juin est fatidique par la volonté d'un individu», et que Aldo Ajello demande aux « Congolais d'avoir un comportement rationnel afin de ne pas répondre à ceux qui les poussent à la violence».

Sur ce débat au tour de la fin de la transition, Le Phare titre à la une : « 30 juin : le compte à rebours a commencé». Selon ce quotidien, très proche de l'UDPS, « il y a une demande générale d'un leadership renforcé pour un aboutissement acceptable de la transition». Le Phare observe que « l'évaluation proposée par le Président de la République est de plus en plus tournée en dérision par les composantes» alors que La Référence Plus titre sur la lettre du chef de l'Etat adressée, le samedi 4 juin, « aux responsables des composantes et entités pour lui communiquer les conclusions de l'évaluation». Selon La Référence Plus, « le PPRD, le parti du Président Kabila et le MLC du vice-Président Jean Pierre Bemba ont presque bouclé leurs dossiers » tandis que précise ce quotidien, « l'opposition politique est doublement minée par la lutte de positionnement et l'appel d'Etienne Tshisekedi» pour la fin de la transition au 30 juin 2005.

En prévision des événements annoncés à cette date et « pour éviter que les étudiants fassent les frais des règlements de comptes entre politiciens, les territoires des universités et des instituts supérieurs sont déclarés apolitiques » écrit Le Phare. «Lola Kisanga (le ministre de l'Enseignement Supérieur et Universitaire) interdit les activités politiques sur les campus universitaires», écrit La Référence Plus. La décision communiquée aux autorités académiques interdit « l'implantation des comités ou cellules des partis politiques et la tenue des activités ou réunions politiques» et demande au personnel des universités de « s'interdire tout propos de nature à promouvoir la compétition politique et à provoquer des tensions» au sein des communautés universitaires.

«L'Ituri replonge dans la violence » observe L'Avenir. « L'attaque meurtrière contre l'ONU et l'enlèvement de deux employés de Médecins sans Frontières par un groupe armé, replongent de nouveau le district de l'Ituri dans la violence» explique ce quotidien. Le journal rapporte que pour un responsable d'une ONG allemande qui travaille en Ituri depuis des années, « les employés de Médecins sans Frontières (MSF) ont emprunté une route dangereuse qui se situe dans une zone de repli pour les miliciens de l'UPC récemment chassés d'une localité située plus au sud». Mais chez MSF, on pense plutôt que « le problème c'est que ces miliciens ont désarmé mais la réinsertion ne vient pas », rapporte le quotidien.

Le Potentiel et La Référence Plus ont publié, in extenso, un reportage de Joëlle Sabella de la MONUC sur le trafic d'armes qui affirme que «depuis leur déploiement à l'aéroport de Kavumu, les observateurs n'ont jamais trouvé d'armes illégales à bord des avions qu'ils surveillent." Néanmoins, ils savent que « les trafiquants préfèrent recourir à d'autres voies de contrebande comme le lac Kivu qui constitue le point de transit le plus utilisé».