Revue de presse de mardi 14 juin 2005

24 fév 2009

Revue de presse de mardi 14 juin 2005

Les initiatives politiques pour la gestion de la date du 30 juin, les avancées du processus électoral, et la recrudescence de l'insécurité dans la ville de Kinshasa et dans l'est du pays font l'essentiel des manchettes de la presse de ce matin
Le Phare consacre sa manchette à l'audience accordée, lundi 13 juin, à un groupe d'étudiants par le leader de l'UDPS, M. Etienne Tshisekedi. Sous le titre « 30 juin : Tshisekedi lève le tabou», ce quotidien rapporte que pour le leader de l'UDPS il n'y a «pas d'amalgame entre des manifestations pacifiques, la rébellion, le chaos et le pillage». Selon Le Phare, Etienne Tshisekedi « ne comprend pas par quels mécanismes des manifestations pacifiques peuvent être assimilées à la rébellion, au chaos et au pillage. Il se demande pourquoi ces expressions populaires sont acceptées ailleurs où elles ont conduit à la chute des pouvoirs décriés et pas en RDC». Au sujet de la rumeur sur les machettes, le leader de l'UDPS se pose la question de savoir ce « que valent les machettes devant des chars et des blindés». Etienne Tshisekedi ne voit pas « un congolais trancher la tête de son voisin. Cette culture n'est pas congolaise» néanmoins, rapporte Le Phare, pour Etienne Tshisekedi, si quelqu'un a acheté une machette c'est un « symbole de la résistance contre les chars et non pour couper les têtes des autres congolais».

Par ailleurs, La Référence Plus annonce que «Joseph Kabila reçoit les forces vives» pour «s'entretenir de la marche du pays». «La question de la date du 30 juin qui mobilisent depuis deux mois l'ensemble du pays sera sans nul doute au rendez-vous» croit savoir ce quotidien.
L'Avenir affiche à la une que « l'évaluation fait des dégâts à la société civile» où le Président de la Commission d'éthique et de la lutte contre la corruption est "accusé de tentative de corruption, de mauvaise gestion et d'incompétence».

Pour sa part, Le Potentiel parle de l'évaluation au gouvernement et estime que ces travaux ne pourront se clôturer au plus tôt que le week-end prochain. Ce journal rappelle qu'à l'ouverture de ce séminaire, le Président Kabila en avait fixé les objectifs en ces termes : « relever les réalisations du gouvernement, dégager ce qui reste à faire au regard des objectifs de la Transition, déterminer les ressources disponibles, inventorier les contraintes et enfin élaborer un chronogramme d'actions à entreprendre dans les délais constitutionnels».

Pour La Tempête des Tropiques, « le séminaire d'évaluation du gouvernement se mue en fourre-tout». «On y parle de l'échec de programmes mais sans oser citer les hommes et les femmes qui les ont utilisés pour transformer le pays en écurie d'Augias», explique le quotidien
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Parmi ces programmes figure en bonne place l'unification et l'intégration des forces armées. Le Potentiel qui y consacre sa manchette estime qu'il y a un «vrai faux brassage». Ce journal qui reconnaît qu'il y a effectivement des brigades intégrées qui sont opérationnelles, souligne néanmoins que « ce n'est pas encore le brassage attendu pour disposer d'une armée dissuasive». A ce sujet, La Référence Plus cite Nickel Rumb, président d'une structure politico militaire constituée par les ex-Tigres et une frange des durs de la garde prétorienne du maréchal Mobutu qui a affirmé sur Radio Okapi que « le brassage des FARDC est un échec parce que les meilleures troupes des ex-belligérants restent toujours au service de leurs chefs respectifs». Selon La Référence Plus, il est clair que Rumb dénonce le fait que « Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba et Azarias Ruberwa gardent chacun leur armée, et que le peuple n'a pas d'armée pour le protéger». Le Potentiel note « que la méfiance demeure, tout peut arriver, le danger est par conséquent réel». Pourtant, selon La Référence Plus, «si nous avons une armée qui protège le pays, Kabila, Bemba et Ruberwa seront aussi protégés», poursuit Rumb.

La presse de ce matin rend également compte de l'avancée du processus électoral. La Référence Plus rapporte les propos du Directeur Afrique au Département de maintien de la paix des Nations Unies, M. Dimitry Titov, reçu en audience au Parlement. Selon ce journal, M. Titov a déclaré que « la communauté internationale et la MONUC sont déterminés à assister la RDC dans l'organisation des élections». Par ailleurs, «le PNUD confirme l'organisation de l'enregistrement des électeurs le 20 juin», rapporte La Tempête des Tropiques.

L'Observateur affirme que «les 1134 centres d'inscription de Kinshasa sont connus». Le quotidien affirme que les chefs des quartiers et des avenues de Kinshasa, réunis hier lundi 13 juin par le Bureau de la Commission électorale indépendante, ont reçu la liste de ces centres. Le journal précise que l'opération d'indentification et d'enregistrement des électeurs prendra fin à la mi-juillet pour la ville de Kinshasa.

L'insécurité fait encore la une de la presse d'aujourd'hui. Pour La Tempête des Tropiques, « les kinois sont dans l'engrenage de l'insécurité». L'Observateur écrit à la une : « Beni Butembo sous la terreur des bandes armées». Exploitant une dépêche de l'Agence catholique MISNA dans laquelle l'Evêque de Butembo-Beni dénonce la situation dans le sud de son Diocèse qui est fortement militarisé, ce journal affirme que « plusieurs familles fuient l'insécurité entretenue par des militaires dans la zone de Kibirizi, Rutshuru et dans le parc national de Virunga». Mais l'Evêque de Butembo note qu'il « est difficile de connaître l'appartenance des éléments armés dans cette région où s'affrontent des militaires de l'armée régulière et des ex-rebelles alliés à des Maï-maï.
En Ituri, «la réinsertion des miliciens retarde la paix», écrit Le Potentiel. Selon ce journal qui rapporte les propos d'un officier des FARDC, le processus de démobilisation et réinsertion communautaire ne va pas aboutir aux résultats escomptés à cause de l'état d'« impréparation de la CONADER et de la lenteur du PNUD à débloquer les fonds et à coordonner des projets viables». Selon un responsable d'une ONG à Bunia, «les miliciens démobilisés n'ont rendu que la moitié de 30.000 armes estimées en circulation dans la région», écrit Le Potentiel.