Revue de presse du 12 janvier 2006

24 fév 2009

Revue de presse du 12 janvier 2006

La publication des résultats provisoires du référendum constitutionnel, la guéguerre entre partisans de l'UDPS, le différend entre le président et le secrétaire général du MLC, sont les divers sujets qui font la Une de la presse kinoise parue ce jeudi à Kinshasa.
L'OBSERVATEUR annonce la publication, mercredi, des résultats du référendum constitutionnel. Le "oui" l'emporte avec 84,31%, titre cette parution en manchette. Le "non" n'atteint que 15,69% et le taux de participation est de 61,97%, souligne le quotidien. Au total, 25.021.703 Congolais ont été inscrits, a précisé le président de la Commission Electorale Indépendante (CEI), l'Abbé Apollinaire Malu-Malu. Les résultats seront transmis à la Cour suprême de justice (CSJ) dans les prochaines heures pour validation, a-t-il indiqué, cité par le journal.

LA REFERENCE PLUS juge « bien maigres les 1677 irrégularités signalées, pour un pays désarticulé et vaste ». Elle ne s'étonne guère de la victoire remportée par les « Ouistes » et se demande si les « Nonistes » vont relancer la bataille juridique. La réponse, les lecteurs la trouvent dans LE PALMARES qui titre : La requête en annulation des résultats du référendum rejetée. En effet, la CSJ a déclaré « irrecevable » cette requête des partisans du "non" introduite fin décembre 2005. Elle a signifié aux requérants que « leur requête était introduite prématurément du fait que la CEI n'avait fait état que de tendances, qui n'étaient que des estimations et non des résultats attendus », rapporte le quotidien. « Le collectif des avocats du Rassemblement Pour le Non (RPN) dit qu'il ne va pas baisser les bras. Il promet de revenir à la Cour suprême de justice quand la CEI aura publié les résultats provisoires, ce qui a d'ailleurs été fait hier dans la soirée », écrit le journal. La Cour suprême de justice a désormais matière à trancher, indique pour sa part LA TEMPETE DES TROPIQUES.

Pour L'AVENIR, les résultats du référendum prouvent « la maturité du peuple congolais qui est resté réfractaire aux manipulations et autres intoxications dont il est constamment l'objet ». Le "oui" des Congolais constitue aussi une « interpellation à ces politiciens qui ont toujours fui les élections tout en clamant (hypocritement) haut et fort qu'ils les voulaient ».

Depuis sa cellule de prison où il est incarcéré depuis quelques semaines, le porte-parole du RPN et président du parti Congo pour la Justice (C. Just.) a réagi à la décision prise par la CEI de ne pas répondre affirmativement à la requête de réouverture des bureaux d'enregistrement formulée par l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Le pasteur Théodore Ngoy pour un règlement politique de l'implication de l'UDPS, annonce LA TEMPETE DES TROPIQUES. Il a appelé le Comité International d'Accompagnement de la Transition (CIAT) et tous les signataires de l'Accord global et inclusif à « accorder à tous les Congolais, membres ou non de l'UDPS, et qui n'avaient pas pu se faire enrôler pour une raison ou une autre sur toute l'étendue de la RDC, de le faire », rapporte le journal.

UDPS, la case en feu, titre L'AVENIR en première page. Il commence d'abord par critiquer les « parlementaires debout », ces membres de l'UDPS que l'on retrouve « aux points de vente des journaux », qui selon L'AVENIR, ne sont pas différents des fanatiques des équipes de foot kinois que les supporters soutiennent, que leurs équipes « gagnent ou perdent ». Le quotidien les compare aussi aux fanatiques des artistes musiciens congolais célèbres comme Werra Son, JB Mpiana ou Kofi Olomide dont les raisons de soutien à leurs idoles sont « subjectives ». « Il n'y a rien de plus dérisoire que de fonder l'avenir d'un parti politique sur ce genre de militants fanatiques, sans aucune formation politique », note le journal. « Le parti de Tshisekedi achève sa descente aux enfers », estime-t-il. Il rapporte la crise qui sévit en ce moment au sein du parti, après l'annonce de l'implication de l'UDPS dans le processus électoral. A en croire le quotidien, cette décision avait été prise par le Etienne Tshisekedi, celui-ci « enfermé dans sa chambre ». Au sein de l'UDPS, « Tshisekedi agit et le parti s'organise pour transformer ses faits et gestes en décisions du parti. Pas de réunion pour analyser ensemble les événements politiques et prendre les décisions », souligne L'AVENIR. » Mais deux proches collaborateurs du sphinx de Limete, le président du Conseil national de l'UDPS, Valentin Mubake, et le secrétaire général, Rémy Massamba, sont aujourd'hui dans le collimateur des combattants du parti et seraient aussi à couteaux tirés entre eux. Il serait reproché au premier d'avoir « aidé Tshisekedi à prendre une mauvaise décision » et au second, on attribue « la dernière mauvaise décision », celle de l'implication au processus. Selon le journal, M. Massamba « aurait convaincu M. Tshisekedi de s'impliquer en le rassurant que la CEI rouvrirait les bureaux d'enregistrement. Mais la décision de la CEI a soulevé l'UDPS contre son secrétaire général ». Ainsi donc, M. Mubake serait d'abord passé « du saint au diable (...). A l'UDPS, ça change vite, selon le bon vouloir du leader », ironise cette parution. Puis, des dizaines de militants du parti « appelés combattants » ont « envahi la résidence du secrétaire général qu'ils ont voulu saccager ».

D'après LE PALMARES qui parle de « guerre de courants à l'UDPS », MM. Mubake et Massamba seraient « en conflit ouvert ». Ils recourraient « à des personnes ou groupes interposées pour se régler les comptes ». « Ça barde à l'UDPS », Remy Massamba a fait arrêter les partisans de Mubake hier !, fait savoir cette parution. Ce serait en représailles à la mise au cachot, lundi, de 7 membres du parti qui « feraient partie des Forces du progrès de l'UDPS ».

UDPS : arrêtez donc le désordre !, tonne LE PHARE. Il déplore le « spectacle offert par certains cadres et sympathisants de l'UDPS avec des invectives, des initiatives individuelles et antagonistes, des quolibets et des agressions ». Pour le quotidien, « l'UDPS n'est plus que l'affaire de quelques farfelus dont les ambitions nuisent à la lutte et à l'image de leur parti plus qu'ils ne contribuent à les rendre efficaces et séduisants. (...) Ils se disent meilleurs collaborateurs d'Etienne Tshisekedi, mais ils en sont les pires ennemis, passant leur temps plus dans les combines et les chancelleries qu'à exécuter loyalement la ligne de leur parti (...) Ils ignorent que si le peuple est à ce point attaché à l'UDPS, c'est moins à cause de leurs qualités discutables qu'en raison du combat exceptionnel d'Etienne Tshisekedi ». Ce qu'il faut à l'UDPS aujourd'hui, pense le journal, c'est « une équipe inédite, disciplinée, polyvalente, soudée et dynamique, déterminée à faire triompher son candidat (...), capable de (...) monter pas à pas le scénario de la victoire ».

L'UDPS n'est pas le seul parti à connaître la tension. Au sein du Mouvement de Libération du Congo (MLC), ce n'est guère la lune de miel entre le président du parti et vice-président de la République, Jean-Pierre Bemba, et son secrétaire général et président de l'Assemblée nationale, Olivier Kamitatu. Jean-Pierre Bemba et Olivier Kamitatu devant le Tribunal de Grande Instance hier !, indique LE PALMARES. Le TGI a été régulièrement saisi de l'affaire qui oppose les deux hommes, sur plainte de M. Kamitatu. Ce dernier a adressé au TGI une « requête en annulation de la mesure de radiation prise contre lui par le collège des fondateurs du MLC ». Le TGI a renvoyé l'affaire à la huitaine, note le journal. Il rappelle l'origine du différend : l'annonce de la candidature à la présidentielle de Pierre Pay Pay, de la Coalition des Démocrates Congolais (CODECO), soutenue par 17 partis politiques. Jean-Pierre Bemba, lui aussi candidat, aurait découvert que le secrétaire général de son parti « avait des atomes crochus avec le tout nouveau candidat président de la République. D'où sa colère ». Une demande « d'éclaircissement », puis un ultimatum, s'en seraient suivis. Mais devant le mutisme de M. Kamitatu, il avait été décidé de sa « radiation pure et simple du MLC ». Le président de l'Assemblée nationale, « clamant que l'on est dans un Etat de droit », a saisi l'organe judiciaire pour réparation, relate le quotidien. « Entre temps, les deux anciens amis se regardent en chiens de faïence. Pour qui va sonner le gals ? », s'interroge le journal.

L'ONU demande l'envoi des troupes de l'Union européenne, titre LA TEMPETE DES TROPIQUES, sur un autre registre. La demande a été faite par le Secrétaire Général, Kofi Annan, afin d'assurer la sécurité pendant la période électorale en RDC. La requête est à l'étude à l'Union Européenne, à Bruxelles, précise le quotidien. « L'Union européenne envisagerait l'envoi de 700 à 800 hommes de troupes de la France et de l'Allemagne en RDC », écrit le journal.