L'implication ou non de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) dans le processus électoral est la principale actualité des journaux parus ce vendredi 13 janvier 2006 à Kinshasa. La presse de ce jour consacre quelques unes de leurs colonnes au prochain congrès du PPRD, le parti présidentiel.

La classe politique congolaise continue de « palabrer », sur l'implication ou non de l'UDPS dans le processus électoral. A titre illustratif, après s'être mis d'accord sur l'appel à voter Oui lors du dernier référendum constitutionnel des 18 et 19 décembre 2005, « le Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD) et le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) n'arrivent plus à parler le même langage sur l'opportunité d'accorder une mesure de grâce à l'UDPS au sujet de l'enregistrement ou non de ses membres, dans un processus électoral inclusif », observe Le Potentiel. En effet, alors que le PPRD soutient que « l'UDPS est un parti politique comme tous les autres et qu'on peut s'en passer [dixit Vital Kamerhe, secrétaire général du PPRD] », le RCD, pour sa part estime que « la CEI doit absolument résoudre le problème de l'UDPS afin que le parti s'implique dans le processus électoral...Cela permettrait d'éviter la spirale des contestations lors des élections [propos d'Azarias Ruberwa, président du RCD] », développe Le Potentiel, publication proche de l'opposition.

Ailleurs, le son de cloche n'est semble pas être différent. Tenez vous bien, « le dossier UDPS a occupé l'essentiel de la réunion de l'espace présidentiel qui s'est tenu mardi...Les clivages traditionnels se sont reproduits entre d'un côté le camp dit de la patrie et de l'autre l'alliance pour la sauvegarde du dialogue inter congolais », croit savoir Le Phare. Si pour le premier clan, « il n'est pas du tout question de rouvrir les bureaux d'enrôlement », pour le second « le statut d'homme d'Etat exige de dépasser ses propres sentiments pour privilégier uniquement l'intérêt de la nation », détaille Le Phare. Conséquence de cette divergence de point de vue : « les regards sont tournés encore et toujours vers New York », fait remarquer Le Phare. La raison ? « les observateurs se demandent notamment si le secrétaire général de l'ONU ainsi que le Conseil de sécurité qui ont exigé l'inclusivité dans le processus congolais vont se dédire ou en revanche, confirmer leur option par des engagements plus concrets », explique Le Phare, pro opposition.

Reste toutefois que « tous ceux qui se sont engagés dans le processus électoral n'ont pas le droit d'une marche arrière selon les convenances personnelles de Thisekedi », juge L'Avenir, éditorialisant sur le sujet. En clair, il revient « au contraire à Thisekedi à s'impliquer en prenant ce qu'il trouve. Car personne ne lui avait demandé de prendre la position qui était la sienne avant la prétendue implication », estime L'Avenir, quotidien proche du PPRD. D'ailleurs, « comment va-t-on reprendre une opération pour un parti politique qui avait dénoncé le coût faramineux du processus et qui fait de la surenchère sans fournir des pistes de solutions », se demande L'Observateur, [proche du PPRD] dans un éditorial, sous le titre « revirement ».

Toujours sur le champ politique, dans la perpective des futures échéances électorales, le PPRD, le parti du Président Kabila sera bientôt en congrès. « Le premier congrès est fixé au 06 février 2006 à Kinshasa », annonce l'Observateur. Au cours de celui ci, le PPRD prendra « le pari de soutenir la candidature du président Joseph Kabila et sa victoire au premier tour de l'élection présidentielle », précise La Référence Plus.