Revue de presse du 24 janvier 2006

24 fév 2009

Revue de presse du 24 janvier 2006

La mort de huit casques bleus guatémaltèques dans le parc de la Garamba, et la réunion du CIAT et de l'Espace présidentiel font la Une de la plupart des journaux parus à Kinshasa ce mardi.
« Venant du Soudan, les rebelles ougandais ont attaqué les positions des FARDC et de la MONUC commis à la pacification de cette région » affirme L'AVENIR, au sujet de l'attaque, lundi 23 janvier, au cours de laquelle huit casques bleus guatémaltèques ont trouvé la mort. Plus circonspect, LA REFERENCE PLUS indique que la région du Haut-Uele, près de la frontière congolaise avec l'Ouganda et le Soudan, est aussi régulièrement fréquentée par un groupe de nomades Mbororo, et se demande si ces derniers, « constitués de plusieurs nationalités (libyenne, tchadienne...) », et « lourdement armés » sont liés à cette affaire.

Les populations regagnent timidement leurs villages au Nord-Kivu, titre Le POTENTEL en pages intérieures, évoquant les affrontements le week-end dernier entre des troupes loyalistes et des éléments dissidents des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Des sources officielles citées par ce quotidien ont indiqué que « les assaillants serait des hommes de l'ex-général Nkunda, un Tutsi Congolais, placé sous mandat d'arrêt international ». Pour L'AVENIR, il faut voir, derrière l'attaque contre les casques bleus et les affrontements du Nord Kivu, la main des dirigeants ougandais et rwandais, tant ces derniers « utilisent ces mouvements rebelles pour s'offrir l'occasion de mettre le bâton dans les roues du processus de la transition et surtout du processus électoral ». La situation à l'est, fait de la RDC « un géant aux pieds d'argile » estime LE PALMARES dans son éditorial, soulignant que « n'importe quel aventurier peut mettre un terme au processus électoral en cours (...) à moins que l'on s'occupe sérieusement de la question de l'intégration de l'armée ». Au-delà des affrontements, la presse kinoise s'inquiète de la sécurisation des scrutins prévus entre mars et juin 2006, et l'option de l'envoi de troupes de pays européens, évoquée par certains quotidiens, qui a pris du plomb dans l'aile. En effet, L'Allemagne dit non à la RDC, titre en Une, LE PALMARES au sujet de l'envoi éventuel en RDC de troupes de pays européens pour sécuriser élections. Berlin ne veut pas envoyer de soldats, indique aussi LA TEMPETE DES TROPIQUES, qui précise que le gouvernement de la Chancelière Angela Merkel « ne considère plus l'Afrique comme une zone d'intervention ».

« Force est de noter que les nouveaux troubles dans l'Est surviennent à un moment où le processus électoral était censé franchir un pas décisif avec l'implication pleine et entière de l'UDPS », écrit Le PHARE, pour qui, Les hypothèques sont de retour ! sur les échéances électorales. Pour ce quotidien, c'est le principal point à retenir de la réunion, hier, du Comité international d'accompagnement de la Transition avec l'Espace présidentiel. Une réunion, qui, selon LE PHARE, « n'a pas répondu aux questions de fond que se posent les Congolais ». Pour LE POTENTIEL, au contraire, la réunion a été décisive, puisqu'elle a permis de lever « des options déterminantes ». Des solutions seraient à l'étude, notamment, au sujet de la requête de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) pour la réouverture des bureaux d'identification et d'enregistrement. Le principal parti d'opposition en RDC pourrait se voir demander d'indiquer les localités dans lesquelles il souhaiterait que ces bureaux soient rouverts, à moins que le Président ne prenne l'initiative de demander à la Commission électorale indépendante (CEI), de permettre la réouverture de ces bureaux. Cette dernière option aurait l'avantage de « sauver la face de tous les acteurs institutionnels qui n'auraient pas le sentiment d'avoir agi sous la dictée de la communauté internationale », estime LE PHARE.

S'il subsiste des divergences profondes sur les réponses à apporter à l'UDPS, LE POTENTIEL souligne que « l'on s'approche lentement et sûrement de la date fatidique » des échéances électorales, tandis que LE PALMARES rappelle l'importance du projet de loi électorale, qui doit être adopté et promulgué rapidement « pour éviter de prendre en otage le calendrier et le processus électoral ». Alors que le projet de loi électorale est toujours en discussion au Parlement, LA TEMPETE DES TROPIQUES révèle que les discussions achoppent sur le montant de la caution que les candidats auraient à verser pour chaque scrutin. La société civile propose de couper la poire en deux ! titre ce quotidien. Le gouvernement a proposé une caution de « 20,000 dollars américains » pour la participation des candidats au scrutin présidentiel – proposition qui « ne résiste à aucune analyse dans la situation (...) économique de l'immense majorité du peuple congolais paupérisé par la mauvaise gouvernance ». La société civile non alignée du Congo propose donc que la loi électorale inclue « des critères d'éligibilité » basé sur « la formation intellectuelle et l'expérience politique ».