Revue de presse du 27 décembre 2005

24 fév 2009

Revue de presse du 27 décembre 2005

Les combats de l'armée congolaise, appuyée par les Casques bleus de la MONUC contre les rebelles ougandais, l'alliance entre le RCD et l'UDPS, sont les principaux sujets qui font la Une de la presse kinoise de ce mardi.
L'OBSERVATEUR consacre sa Une à l'opération militaire en Ituri et au Nord-Kivu. Environ 4000 soldats pour chasser les rebelles ougandais, titre cette parution. « L'attaque dirigée contre les positions des rebelles ougandais et les miliciens congolais a pour objectif de chasser les derniers groupes armés qui opèrent encore sur le sol congolais », écrit-elle. Il s'agit de trois opérations : l'une au nord de Bunia contre le groupe armé de Peter Karim de l'ex-FNI ; l'autre dénommée « Ituri Edifice » se déroule sur l'axe Boga-Bukuringi et vise l'ex-milice FRPI ; enfin la troisième baptisée « North night final » est menée dans le secteur de Erengeti et Ruwenzori, à 250 km de la ville de Goma. « Trois mille éléments congolais et 600 casques bleus indiens poursuivent les rebelles ADF/NALU, groupe ougandais spécialisé dans le braconnage et le trafic d'armes », écrit le quotidien. Bilan provisoire : 35 morts côté rebelles, 3 morts et 16 blessés parmi les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), 1 mort et 3 blessés dans les rangs des Casques bleus, fait savoir le journal. Le quotidien rappelle la genèse de la présence des rebelles ougandais sur le sol congolais : ils y seraient depuis les années 1990, « disposeraient entre 1500 et 2000 hommes et ont installé leur camp entre la ville de Beni et la localité de Kasindi ». Selon L'OBSERVATEUR, ce groupe armé ougandais a déclaré son opposition au régime du président Museveni, « ce qui a servi de prétexte à Kampala pour attaquer la RDC en 1998 ». Cette offensive intervient, renchérit LE PALMARES, « pour consolider la paix (...) et couper court aux velléités des voisins ougandais qui prennent comme prétexte la présence de ces forces négatives pour envahir la RDC ».

Les populations de plusieurs localités de l'Ituri et du Nord-Kivu ont passé la Noël et vivront le passage de l'an 2005 à l'an 2006 « sous le choc des crépitement des armes. Sécurisation du territoire national oblige », souligne pour sa part LA TEMPETE DES TROPIQUES. A en croire LE PALMARES, « le pays de Joseph Kabila fait donc d'une pierre deux coups pour s'assurer de la bonne tenue des échéances électorales prochaines dont le référendum constitutionnel a donné le ton ».

Ruberwa révèle sa détermination à ramener Tshisekedi dans le processus électoral, titre le même journal. Le vice-président de la République en charge de la commission Politique, Défense et Sécurité et président de l'ex-mouvement rebelle, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), a, jeudi dernier, « laissé entrevoir la possibilité d'une alliance entre sa formation politique et l'UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social) pour la prochaine présidentielle », indique LE PALMARES. Selon la déclaration d'Azarias Ruberwa qui se dit satisfait de la victoire du "oui" au référendum du 18 décembre dernier, « l'UDPS, fille aînée de l'opposition politique en RDC, n'a cessé, à l'instar du RCD, de dénoncer les antivaleurs, en prônant la bonne gouvernance ». Cette bonne gouvernance sera, selon le leader du RCD cité par le journal, le thème principal de la campagne électorale, car « seule cette approche permettra de réduire l'écart entre l'extrême richesse du sol congolais et l'extrême pauvreté de la population ». Le quotidien rappelle l'alliance entre le RCD et l'UDPS dans le cadre de l'Alliance pour la Sauvegarde du Dialogue Intercongolais (ASD) qui visait à ramener à la table des négociations tous les Congolais. « C'est grâce à cette alliance que l'Accord global et inclusif a été signé en Afrique du Sud. Les objectifs de l'ASD ayant été atteints, l'UDPS a considéré que l'alliance avec le RCD n'avait plus sa raison d'être », écrit le journal.

Le ticket « Tshisekedi-Ruberwa », serait-ce déjà pour contrer le candidat de la CODECO, Pay Pay Wa Siagasige (soutenu par 17 partis politiques), ou encore Joseph Kabila du PPRD ? s'interroge de son côté LE POTENTIEL. Il se demande également « à qui profite ledit ticket ? », aussi pourquoi Ruberwa a choisi Tshisekedi, alors que le président de l'UDPS « est en marge du processus électoral ». LE PALMARES rappelle, en effet, que « Tshisekedi n'est ni électeur, ni éligible (...) alors que le RCD est candidat à tous les échelons ». « Pourquoi le RCD tient-il à conclure une alliance avec un parti supposé hors course », s'interroge encore LE POTENTIEL qui voit peut-être une explication à cela dans « la main tendue des Nations Unies à Tshisekedi. La diplomatie secrète, rapporte-t-on, continue à déployer des efforts pour convaincre le leader de l'UDPS à s'impliquer dans le processus électoral en cours ». Pour LE PALMARES, « Ruberwa, qui sait toujours convaincre, doit mettre les bouchées doubles pour persuader Tshisekedi qui a appelé au boycott du processus électoral (...), à adhérer à sa logique ».

« Il nous revient que les Nations Unies seraient prêtes à accorder des facilités logistiques et sécuritaires pour permettre l'implication d'Etienne Tshisekedi dans le processus électoral », révèle LE POTENTIEL. Il annonce aussi que le leader de l'UDPS pourrait se prononcer « aussitôt que la Commission Electorale aura donné le résultat final du référendum constitutionnel ».

Pour L'AVENIR, en attendant les élections, c'est La dernière carte de l'UDPS qui refuse de « disparaître, faute d'avoir réussi à faire requalifier la transition ». « L'UDPS a fait sienne la désinformation, faute d'un discours politique et idéologique accrocheur. On peut remonter jusqu'aux origines de ce parti politique et l'on constatera qu'il n'évolue que dans la diabolisation. Jamais l'UDPS et son leader n'ont eu à présenter un programme économique, politique, socioculturel cohérent », déplore le quotidien.

Sous le titre UDPS : comment chasser le fantôme, LE PHARE épingle quelques déficits au sein du parti de M. Tshisekedi : le manque de communication au sein même du parti, avec une multiplicité de porte-parole dont certains « ont signé des déclarations à voter non alors que l'UDPS prônait le boycott », avec aussi le fait que l'on retrouve côte à côte dans le parti « des enrôlés et des non enrôlés, des votants et des non votant, des partisans du "oui", du "non" et du boycott ». Ce qui, selon le journal, est révélateur du « flottement » dans les rangs de l'UDPS. Autre déficit, l'absence de débat au sein du parti qui pourtant, aurait pu faire barrage aux « initiatives solitaires » et qui plancherait sur l'après Tshisekedi au cas où le sphinx de Limete, comme d'aucuns le surnomment, viendrait à disparaître. « Quelle direction prendraient tous ces comportements hypocrites qui consistent à tout attendre de lui (de M. Tshisekedi) avant de se répandre dans les jérémiades du type "on ne nous écoute pas", "on ne nous consulte pas" "on nous bouche tous les horizons" qui fragilisent le parti ?», se demande le journal. « Il était frustrant de constater que face à une machine qui se mettait en place avec l'appui de la Communauté internationale, l'UDPS ne réussirait pas à démontrer qu'elle pouvait disposer d'une solution de rechange à même de remobiliser les masses et d'apporter la preuve de son efficacité », écrit le journal, parlant du processus électoral. « L'UDPS semble manquer de courage politique pour se regarder elle-même dans le fond des yeux », déplore-t-il encore. « Faute d'un congrès, pensent aujourd'hui de nombreux combattants, une convention du genre de celle de Bondeko (dans) les années 90, devrait permettre d'évacuer cette épine (...) et de remobiliser l'ensemble des énergies », souligne LE PHARE. L'UDPS, dénonce encore cette parution, a sombré dans une incroyable léthargie dans l'Est de la RDC, le Bandundu et une partie de l'Equateur. « C'est en effet trop facile de compter sur l'extrême politisation de Kinshasa (...) ou le Kasaï (province d'origine de M. Tshisekedi)», écrit le quotidien qui estime qu'il est temps que chaque cadre du parti, issus de différentes provinces, apporte « la preuve qu'il est populaire chez lui ». Il est temps de mettre fin à tout cela « grâce à une ligne politique claire » ; il est urgent de « remobiliser la grande famille de l'UDPS, de moderniser son fonctionnement et de revisiter ses stratégies », conclut le journal.

Le même quotidien donne les récents résultats partiels du référendum constitutionnel. Le oui mène la barque avec 83,08% contre 16,92% pour le non, annonce LE PHARE.