Revue de presse du 28 décembre 2005

24 fév 2009

Revue de presse du 28 décembre 2005

La presse parue à Kinshasa ce mercredi planchent sur divers sujets, notamment : la requête du Rassemblement pour le NON en annulation du référendum constitutionnel, la publication du calendrier électoral prévisionnel et la position de l'UDPS quant à la proposition d'une alliance avec le RCD.
Une requête en annulation du référendum constitutionnel a été déposée hier auprès de la Cour Suprême de Justice (CSJ) de Kinshasa par le Rassemblement Pour le Non (RPN), une plate forme qui, selon LE POTENTIEL, « a vu le jour au gré de la conjoncture politique et qui est composée de forces politiques et sociales libres, démocratiques et républicaines ». Le RPN a également déposé une plainte pour « violation de la loi référendaire à charge de quelques personnalités de la transition ». Il accuse la Commission Electorale Indépendante (CEI) d'avoir, entres autres, violé les articles 2, 6, 19, 37 et 42 de la loi référendaire ainsi que le vote secret des partisans du "oui". Les requérants reprochent également à la CEI, poursuit le quotidien, d'avoir violé l'article 1er amendé de la même loi, en étendant sur deux jours l'opération de vote alors que le texte prévoyait le scrutin en la seule journée du 18 décembre 2005. Autre griefs, « la dérogation illégale accordée à des électeurs enrôlés dans un bureau déterminé de voter ailleurs, le 19 décembre » ; la diversité des versions du projet de constitution soumis au référendum.

Le RPN relève qu'il n'a pas joui de l'égalité des droits pour accéder aux médias officiels comme cela était garanti aux partisans du "oui", rapporte encore LE POTENTIEL. Les requérants accusent aussi les partisans du "oui", notamment le Président et les vice-présidents de la République ainsi que certains membres du gouvernement et des leaders de partis politiques d'avoir « continué à véhiculer à travers les médias officiels, le message du "oui" jusqu'au jour du scrutin, le 18 décembre 2005 ». Le journal se demande si la CSJ « dira recevable la requête qui a tout l'air de ramer à contre-courant ». C'est cette même Cour qui donnera son avis conforme sur les résultats définitifs du référendum et qui devra, par la même occasion, examiner d'éventuelles contestations.

Peur et panique après le référendum, indique L'AVENIR en première page. Il accuse les partisans du "non" de faire de la « comédie de mauvais goût ». « Quand on suit les arguments post-référendum des tenants du "non" ou du boycott, on comprend que leur objectif n'était pas d'amener les Congolais à voter pour un "oui" ou pour un "non", mais de se faire connaître à travers la campagne référendaire », estime cette parution.

Pour LE PHARE, Le 2ème référendum confirme la victoire du "non"car la population dans son ensemble est restée indifférente à la victoire du "oui" et elle n'a pas confirmé, par une explosion de joie, « l'enthousiasme populaire claironné par les communiqués triomphalistes », conformément à la « grande chaleur populaire » que l'on reconnaît au peuple congolais lors des grands événements de la vie nationale, comme par exemple l'indépendance de 1960, la victoire de la RDC à la Coupe d'Afrique des Nations en 1968 et 1974, « l'élection du premier ministre (Etienne Tshisekedi, le leader de l'UDPS) à la CNS (Conférence Nationale Souveraine) », l'entrée à Kinshasa de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo, dirigée par feu Laurent Désiré Kabila. Selon LE PHARE, au lieu de la liesse populaire, on a assisté plutôt à « des conciliabules, des sourires jaunes et des échanges sans relief ». « Le deuxième référendum vient ainsi de se dérouler et de manière éclatante devant les observateurs médusés. (...) Ce résultat croisé (le "oui") avec les chiffres du "non" et de l'abstention, suggère ainsi que les Congolais ne sont pas du tout contents de la manière dont le pays est géré. Aussi, tout porte à croire qu'ils confirmeront et amplifieront ce résultat, notamment lors de la prochaine élection présidentielle », écrit le journal.

La convocation de cette élection aura lieu 1er février 2006, précise le quotidien qui cite la CEI. Celle-ci vient de publier un calendrier prévisionnel qui fixe la date limite des dépôts de candidature au 7 février, la publication de la liste définitive des candidats, le 20 février, la fin de l'impression des listes électorales, le 11 mars. Ce calendrier prévoit aussi, souligne LE POTENTIEL, les élections présidentielle et législatives au 9 avril 2006, la proclamation des résultats provisoires et définitifs, respectivement les 17 et 27 avril 2006. « Même si beaucoup de critiques ont été formulées autour de ces prévisions au niveau du parlement où beaucoup de députés les ont qualifiées d'irréalistes, la CEI retient la date du 25 juin 2006 comme celle de l'entrée en fonction du nouveau président élu », écrit LE PALMARES.

La même parution consacre sa Une à la présumée alliance entre le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) du vice-président et l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Fâché, Tshisekedi dit non à Ruberwa, titre le journal qui rapporte la réaction du directeur de campagne du leader de l'UDPS, Gaston Dindo. « Les affaires de l'UDPS ne concernent pas le RCD », précise-t-il. « L'UDPS ne traite qu'avec le CIAT (Comité International d'Accompagnement de la Transition) et la MONUC (Mission de l'Organisation des Nations Unies en RDC) sur la question de son retour au processus électoral », rapporte le quotidien. Selon M. Dindo, ces négociations au niveau des instances internationales précitées concernent l'enregistrement de l'UDPS unique avec son logo et son drapeau (plus d'un parti dénommé UDPS se sont fait enregistrer au ministère congolais de l'Intérieur) ainsi que la prise en compte de certaines anomalies du processus électoral, « sans oublier la réouverture des bureaux d'enrôlement pour ceux-là qui ne se sont pas faits enrôler, y compris les cadres et les combattants de l'UDPS ». « Tout ce que Ruberwa a dit (...) n'a pas de sens. S'il a le désir de devenir allié de l'UDPS dans le processus électoral, il doit suivre les démarches officiellement reconnues auprès des instances du parti », a tenu à préciser le directeur de campagne de l'UDPS, tout en rappelant qu'Azarias Ruberwa faisait partie des institutions de la transition et du schéma 1+4 « dont le peuple dit qu'il est égal à zéro ». M. Dindo appelle le vice-président en charge de la commission Politique, Défense et Sécurité à « se limiter à défendre son bilan de transition », au lieu de chercher à « se blanchir aux côtés de l'UDPS ». M. Gaston Dindo : « Faire une alliance avec Ruberwa, c'est vraiment le cadet de nos soucis... », titre LE POTENTIEL.

Pour LA TEMPETE DES TROPIQUES qui publie un article intitulé Etienne Tshisekedi fixera bientôt l'opinion sur l'après-référendum, Azarias Ruberwa et Etienne Tshisekedi ne « partagent plus la (même) lecture des enjeux politiques, après la signature de l'Accord global et inclusif ». Cette parution révèle l'existence d'une division au sein du CIAT concernant la question de l'UDPS : « un camp voit d'un mauvais œil l'organisation des élections sans l'UDPS et tient à l'implication d'Etienne Tshisekedi dans ce processus », un autre « se range du côté du PPRD et entonne le slogan du parti de Joseph Kabila : "le chien aboie, la caravane passe"».

Sur un autre registre, LA REFERENCE PLUS annonce la Fin d'une offensive musclée contre les rebelles ougandais. L'armée congolaise a annoncé la chute du dernier bastion des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées / Armée nationale de libération de l'Ouganda (ADF/NALU), basés au Nord-Kivu, après quatre jours de combats, avec l'appui des forces de la MONUC, fait savoir le journal qui publie une dépêche de l'AGENCE FRANCE PRESSE. Il ne donne pas de bilan de la dernière offensive mais rappelle celui des affrontements du 24 décembre 2005 : « 54 morts du côté des rebelles, 6 morts et 16 blessés parmi les militaires congolais, et un mort et 4 blessés parmi les Casques bleus ». Selon le Général Eugène Mbuy qui dirige les opérations depuis Goma, « les opérations d'attaque sont terminées. Il reste des opérations de ratissage pour dénicher les fuyards et sécuriser la zone ».