Revue de presse du 27 juillet 2003

20 fév 2009

Revue de presse du 27 juillet 2003

La presse kinoise parue ce mardi évoque la question du financement des prochaines élections générales prévues en juin 2005. Elle planche aussi sur plusieurs autres sujets de l'actualité dont la question de nationalité débattue au Sénat.
280 millions de dollars pour organiser les élections en RDC : C'est le titre à la Une du journal L'OBSERVATEUR qui cite le Président de la Commission Electorale Indépendante (CEI), l'Abbé Apollinaire Malu-Malu. L'Union Européenne avait annoncé le mois dernier son appui financier avec un montant de 80 millions d'euros et la France « une aide de 5 millions d'euros, en plus de 30 millions d'euros déjà disponibilisés », note le quotidien. Sur les 250 millions d'euros qui correspondent à 280 millions de dollars, estime LE PALMARES, 115 millions d'euros sont déjà disponibles. Il reste à trouver 135 millions d'euros, note le journal. « Où allons-nous dénicher ce pactole ' », s'interroge le quotidien. « La CEI attend du Gouvernement congolais des moyens financiers nécessaires pour son fonctionnement », a souligné l'Abbé Malu-Malu, cité par L'OBSERVATEUR. A en croire ce journal, il se dit confiant en l'avenir : « jusqu'à présent, il n'y a pas de retard. C'est le résultat de la session extraordinaire en cours du Parlement qui déterminera si réellement il y a du retard », a-t-il dit. Il a renchérit qu'une prolongation du processus de la transition en cours peut intervenir « si les lois attendues pour accompagner les élections, dont la loi portant sur le recensement et celle sur la nationalité encore sous examen au Parlement, ne sont pas adoptées et promulguées à temps », ajoute le journal. Le Président de la CEI a saisi l'occasion pour « pointer du doigt tout comportement tendant à retarder l'organisation des élections en République Démocratique du Congo », indique le quotidien. « Comme la machine parlementaire est en marche, a-t-il ajouté, le Gouvernement de transition n'a pas d'alibi. Le Parlement non plus. Ils doivent travailler nuit et jour comme nous aussi », écrit le journal.

LE POTENTIEL titre sur les Premiers accrochages au Sénat et parle des doutes qui planent sur l'authenticité du document de travail reçu par les honorables sénateurs. « Le texte sur lequel planchaient les sénateurs serait un faux et récent. Le vrai est antérieur à ce dernier et a été amendé au niveau du Conseil des ministres », écrit le journal. Il rapporte cependant le démenti du rapporteur du bureau du Sénat, Lambert Mende : « le document reçu par les sénateurs était bel et bien le vrai et non le faux. Il a rejeté l'idée selon laquelle il existerait deux documents », écrit le quotidien qui rapporte la séance de lundi 26 juillet au Palais du Peuple de Kinshasa qu'il qualifie de « débat houleux ». Le Gouvernement a été accusé par la majorité des sénateurs d'avoir élaboré une loi taillée sur mesure dans le but de brader la nationalité congolaise ; d'autres sont allés jusqu'à exiger le renvoi du texte à son expéditeur, souligne le journal. « Il faut éviter de faire du Congo un dépotoir qui risque d'être envahi par tous les pays du monde », a dit un sénateur, cité par LE POTENTIEL. Il précise que vingt-huit intervenants s'étaient fait enregistrer. Le débat va se poursuivre aujourd'hui avant d'être renvoyé en commissions, ajoute-il.

Les sénateurs divisés autour de la double nationalité, titre de son côté FORUM DES AS. Il rend compte de l'intervention du ministre congolais de la Justice, Maitre Kisimba Ngoy, qui a présenté, lundi, « la philosophie et l'économie générale du projet de loi sur la nationalité », en rappelant les résolutions du Dialogue Intercongolais aux termes desquelles les délégués avaient décidé de mettre fin à la fracture sociale créée par la question de la nationalité afin d'élargir la coexistence pacifique de toutes les couches sociales sur l'ensemble du territoire national. Citant le délégué du Gouvernement, le journal écrit : « la loi sous examen entend intégrer dans ses différentes articulations des normes modernes du droit à la nationalité et des conventions internationales ».

Le Sénat dit non au projet de loi du Gouvernement sur la nationalité, titre L'AVENIR. « Le souhait des sénateurs est de voter cette loi seulement pour la transition vu le flou et l'ambiguïté qu'elle renferme », écrit le quotidien.

LE PHARE estime que « la transition est en péril » car la démobilisation est un pari risqué pour le Gouvernement. Il rappelle et salue la décision de l'Exécutif de plafonner les effectifs de l'armée nationale à 100.000 hommes au lieu de 300.000 unités, voire plus que d'aucuns souhaitaient. « Hélas, la difficulté demeure car il se pose le problème de la démobilisation de 200.000 soldats et officiers. Sur base de quels critères ces compatriotes en uniforme vont retourner à la vie civile ' », s'interroge le journal qui parle de « l'opération de disqualification des dizaines d'hommes en uniforme qui provoque des frustrations dans le chef des démobilisés » et fait état des craintes du Vice-président en charge de la Commission Défense et Sécurité et du Chef d'état-major Général des Forces Armées de la RDC. Ils pensent que la transition serait sans avenir « si la noble intention de mettre sur pied une armée républicaine se soldait par un échec », souligne le journal. Le quotidien déplore la précipitation avec laquelle le contentieux politique a été réglé par les délégués au Dialogue Intercongolais au détriment de la question de l'armée. « Le bon sens aurait dû leur commander de vider avant tout celui (le contentieux) de la multitude d'armées et de milices se réclamant de tel ou tel seigneur de guerre. Pour avoir cru que le règlement de la crise politique allait entraîner celui du domaine militaire, les politiciens et les membres de la Société civile se sont foutu le doigt dans l''il », écrit LE PHARE. Il qualifie de « bombe sociale » les milliers d'hommes et de femmes à sortir des rangs de l'armée régulière qui ne cherchent qu'une chose, selon le journal : avoir le pain quotidien, un logement décent, une activité productive, etc. et surtout ne pas tomber dans les tiroirs de l'oubli. « La plus grosse erreur à éviter par les gestionnaires de l'opération de démobilisation serait de détourner à leur profit, les fonds colossaux mis à leur disposition dans le cadre du reclassement social des ayant-droit », recommande le journal. Il souhaite, en outre, que le pardon soit accordé aux milliers de déserteurs « qui se cachent dans nos cités comme à l'intérieur du pays pour les uns et en dehors des frontières nationales pour les autres (') Sinon, le pays va continuer à vivre sous la hantise des milliers de marginaux capables de mettre un coup d'arrêt à la transition comme on a failli le vivre le 28 mars 2004 avec les insurgés de la Pentecôte et du 2 au 9 juin à Bukavu et Kamanyola ».

Joseph Kabila fâché contre sa famille, indique en première page L'AVENIR. Ce journal, qui cite RADIO OKAPI, évoque la mise en garde du chef de l'Etat congolais, le 25 juillet dernier à Lubumbashi lors d'une rencontre familiale, aux membres de sa famille biologique « qui profitent de leur qualité pour commettre les délits de toutes sortes, se croyant à l'abri de la justice ». Selon LA TEMPETE DES TROPIQUES qui titre la famille présidentielle rappelée à l'ordre, le président congolais, « a fait comprendre aux membres de sa famille qu'ils ne sont pas appelés à se comporter comme des princes dans un royaume », mais à « s'organiser et travailler pour gagner leur vie, autant que le font tous les Congolais et comme le recommande d'ailleurs la Bible. ».

LA REFERENCE PLUS revient sur l'éboulement de la mine d'uranium de Shinkolobwe au Katanga et titre : Des risques de radiation planent. « Une équipe d'enquête de la MONUC dépêchée sur place a été empêchée d'accéder à Shinkolobwe », écrit le journal.

La MONUC sévèrement critiquée au Congrès américain, titre encore LE POTENTIEL qui évoque la question orale, intitulée : « Accord de paix en République Démocratique du Congo : un an après » et soulevée par le Président de la Sous-Commission de la chambre Afrique, le Républicain Ed Royece, le 22 juillet dernier. Selon ce journal, il accuse la MONUC d'avoir échoué dans la protection des civils lors des récents événements de Bukavu et dans le désarmement et la réintégration des forces rebelles. « Des voix se sont élevées pour la réforme de la MONUC », rapporte le journal.

La presse kinoise rend un dernier hommage au journaliste de RADIO OKAPI, Jérôme Ngongo, décédé le 23 juillet 2004, foudroyé par une crise cardiaque à l'âge de 35 ans. Elle rend compte de la cérémonie officielle organisée au quartier général de la MONUC en sa mémoire lundi, par le personnel de la Mission, les chevaliers de la plume, plusieurs personnalités du monde politique, les amis et la famille du défunt. Jérôme Ngongo sera conduit à sa dernière demeure cet après-midi, annonce L'OBSERVATEUR. « A l'arrivée et à l'exposition du corps au quartier général de la MONUC, ses confrères de Radio Okapi, le personnel de la MONUC et ceux qui l'ont connu n'ont pas pu retenir leurs larmes », écrit LE PHARE qui présente ses condoléances à la radio onusienne et à la famille du disparu.