Revue de presse du 28 juillet 2004

20 fév 2009

Revue de presse du 28 juillet 2004

La presse kinoise s'interroge ce mercredi sur le respect du calendrier électoral en RDC. Elle évoque aussi divers sujets comme la question de nationalité débattue au Parlement et le compte rendu de la réunion extraordinaire du Gouvernement tenue mardi à Kinshasa.
« Le 30 juin 2005, date de la fin de la transition tombe dans onze mois. Les douze premiers mois s'étaient écoulés en douceur sans que le Gouvernement n'ait posé aucun acte dans le sens de la préparation des élections. Plusieurs organisations n'ont cessé de tirer la sonnette d'alarme pour dénoncer ces retards », écrit LE PHARE qui titre : L'optimisme béat de Malu-Malu inquiète. Le journal trouve curieux que le Président de la Commission Electorale Indépendante (CEI), Apollinaire Malu-Malu, ait fait état, lors d'une interview avec la radio privée TOP CONGO le 26 juillet, « d'un optimisme inexplicable sur la tenue des élections dans les délais ». Le journal va plus loin : « Pire encore, le Président de la CEI prend à contre-pied les observateurs lucides et le CIAT (Comité International d'Accompagnement de la Transition) disant que jusqu'à présent, il n'y a pas de retard ». Pour le journal, « il n'y a pas matérialisation du programme électoral pour que l'on puisse dormir sur ses lauriers ».

« Echéances électorales » : Feuille de route : exécution mitigée, titre pour sa part LE POTENTIEL. « A la fin du mois de juillet, les tâches prévues d'avril à ce jour ne sont pas totalement exécutées (') Au Parlement, sénateurs et députés brillent par des man'uvres dilatoires (') Le pari a peu de chance d'être gagné », écrit-il. Le quotidien estime que « tout le monde en parle, les réclame, mais personne ne semble vraiment vouloir des élections ».

En première page, L'AVENIR parle de Plénière explosive hier au Sénat et indique que le projet de loi du Gouvernement sur la nationalité examiné dans la chambre haute du Parlement ne cesse d'alimenter des polémiques. Les Sénateurs dénoncent « le flou et l'ambiguïté dans le chef du Gouvernement », note le quotidien. « Pour les Sénateurs, ce projet de loi n'est pas opportun en cette période transitoire, mais puisqu'il faut aller aux élections, il est nécessaire de le voter uniquement pour la durée de la transition en laissant la latitude de vider la question sur la nationalité à la prochaine législature », rapporte le journal.

Nationalité : Le Sénat divisé entre légiférer pendant ou après la transition, affirme LE PHARE. Selon ce quotidien, le Gouvernement tient à faire voter son projet de loi. Il révèle cependant l'aveu du ministre congolais de la Justice, Kisimba Ngoy : « Si cela ne dépendait que de lui, la loi sous examen devrait attendre l'après transition pour être édictée », écrit le journal. « Je n'aime pas les réformes pendant les temps de crise », a-t-il dit, cité par le quotidien.

Minorités ethniques : Z'Ahidi Ngoma met fin à la polémique, titre FORUM DES AS. Pour le Vice-président de la République chargé de la Commission Socioculturelle, « aucune entité ne peut se prévaloir d'une quelconque majorité, d'une quelconque suprématie ou supériorité sur les autres ». Cette thèse d'une minorité à protéger en République Démocratique du Congo a même gagné la Communauté Internationale, souligne le journal. « Or la RDC est une mosaïque de 450 tribus qui cohabitent sans aucune prétention de se dominer les unes et les autres », écrit le quotidien qui pense qu'« en marge du débat sur la nationalité au Parlement de transition, on peut dès lors considérer que la question de minorités est une affaire classée ».

Le Vice-président Ngoma a fait sa déclaration lors de la présentation du rapport mondial 2004 sur le développement humain lancé mardi à Kinshasa par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). La RDC s'enfonce de plus belle : 168e sur 177 pays, constate amèrement LE PHARE qui rapporte les chiffres donnés par le Représentant du PNUD, Herbert MCleod : la RDC a un Indicateur du Développement Humain (IDH) évalué à 0,367 cette année alors qu'en 2003, il était de 0,363, ce qui plaçait le pays à la 167e place sur 175 pays. La RDC ne dépasse que la République centrafricaine, (169e), l'Ethiopie, le Mozambique, la Guinée Bissau, le Burundi, le Mali, le Burkina-Faso, le Niger et la Sierra Léone (177e ), note le journal. « Le Rwanda est 159e, l'Ouganda 146e tandis que l'Afrique du Sud occupe la 119e place », écrit le quotidien.

Le Gouvernement auto-satisfait de son programme économique, indique en première page aussi LE POTENTIEL. Le journal rend compte de la séance extraordinaire du Conseil des ministres tenue mardi à Kinshasa. Des chiffres précis et vérifiables par les instances internes et internationales démontrent que la RDC a enregistré une croissance de 5,6 %, un taux d'inflation de 4,4 % à la fin 2003 et au premier semestre 2004 ; le taux de change est stabilisé à 388 Francs Congolais pour 1 dollar US, rapporte le quotidien. « Cette stabilisation économique s'est traduite également par l'augmentation des chiffres d'affaires au niveau économique des entreprises. Tous ces éléments rassurants de la prestation du Gouvernement augurent des possibilités de relance évidentes », indique le compte-rendu du Conseil, publié par LE POTENTIEL. Pour LE PALMARES qui qualifie ce compte-rendu de « scandaleux », le Gouvernement se jette une tonne de fleurs alors que le peuple croupit dans la misère. « Les chiffres enchanteurs présentés par l'Exécutif sont peut-être vrais, mais quel est leur impact sur le vécu quotidien des populations congolaises ' », s'interroge le journal. « Que rappelle à nos gouvernants la fameuse formule 1+4 =0 entonnée avec fracas lors des émeutes du 2 au 4 juin dernier ' » se demande-t-il. Le quotidien conclut : « Qu'on cesse de se moquer de nous (') à moins que le pays dont il est question dans le compte-rendu soit une république de la planète mars et non la RDC ».

Au début du Conseil des ministres d'hier, le tout nouveau ministre des Affaires Etrangères, Ramazani Baya, a prêté serment devant le Chef de l'Etat congolais. Le chef de la diplomatie congolaise entend réactiver tous les grands dossiers de la coopération, s'engager en vue d'attirer les investisseurs, souligne L'OBSERVATEUR. « Le ministre a cependant reconnu que la mise en chantier de ce programme nécessite des moyens », écrit le journal qui se demande si l'Exécutif congolais dispose de ces moyens.

Le même journal consacre sa première page aux propos du nouveau ministre belge des Affaires Etrangères : Karel De Gucht : « la Belgique poursuivra son soutien au processus de transition en RDC». Le nouveau patron de la diplomatie belge est attendu en Afrique centrale en Octobre prochain, précise le quotidien.


Cour pénale internationale : les enquêteurs consultent à Kinshasa, titre LA TEMPETE DES TROPIQUES. L'opinion publique est persuadée que cette équipe vient redresser les torts faits aux milliers de victimes de crimes de guerre et autres commis sur le territoire national depuis le génocide rwandais de 1994 jusqu'aux récents événements sanglants du Kivu, en passant par la fameuse guerre de libération conduite par l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre en 1996, souligne le journal.