Revue de presse du 29 juillet 2004

20 fév 2009

Revue de presse du 29 juillet 2004

Le séjour en RDC d'une délégation de la Cour Pénale Internationale (CPI), la prorogation de l'embargo sur les armes à l'Est de la RDC par le Conseil de Sécurité, la question de la double nationalité discutée au Parlement, l' « affaire Diomi Ndongala », constituent les points forts de l'actualité parue ce jeudi dans la presse kinoise.
« Une délégation de la CPI séjourne à Kinshasa depuis le début de la semaine. Le but de son séjour consiste à jeter les bases de l'enquête visant à dénicher et à sanctionner les auteurs des crimes odieux commis sur les populations civiles, après le 1er juillet 2002 », écrit LE POTENTIEL dans son éditorial intitulé Redresser les torts. Le journal annonce que la CPI « larguera, à partir du mois de septembre prochain, des équipes d'enquêteurs sur le terrain en RDC pour constituer des dossiers à même d'éclairer sa lanterne ». Le quotidien espère un jour voir punis ceux dont la responsabilité aura été dûment rétablie. Il regrette que la CPI ne s'occupe pas de crimes qui ont marqué la période antérieure à son avènement. « En effet, la RDC n'a pas été ébranlée que par la guerre de 1998. (') Tout cela, c'est comme si rien n'a été fait durant la guerre dite de libération de 1996. Si le génocide rwandais a été monté en épingle, qu'est-ce qui fait qu'on accorde si peu d'attention aux trois millions cinq cent mille morts congolais annoncés par des sources plus que crédibles ' », écrit le quotidien. Pour le journal, il demeure fondamental que les décisions du juge de la CPI soient prises dans le respect de la loi.

« Venus de Kinshasa et preuve en mains », des pygmées sont à Kinshasa pour rencontrer les inspecteurs de la CPI, annonce en première page LE PHARE. Selon lui, les pygmées de l'ethnie Bambutsi ont été victimes de massacres perpétrés par des forces armées rebelles en 1998 lors de la guerre déclenchée contre le régime de feu Laurent-Désiré Kabila. « Méprisés à cause de leur morphologie et leur taille ('), ces Bambutsi ont aussi été tués pour leur chair sensée transmettre des pouvoirs magiques permettant d'être invulnérables aux balles des fusils. De même, ils ont été massacrés parce qu'ils habitent dans une région riche en ressources naturelles qui intéressent les chefs de ces groupes armés soumis à des dépenses énormes pour leur survie », écrit le quotidien. Le journal rappelle que plusieurs enquêtes ont été menées sur les massacres des pygmées par différentes instances dont la MONUC, à Mambassa et ses environs situés en Ituri. « Selon un rapport de la MONUC, plusieurs personnes interrogées à Mambassa, Erengeti, Beni et Utsha ont déclaré avoir vu des hommes de Jean-Pierre Bemba massacrer de simples pygmées avant de les manger crus ou grillés au feu », souligne LE PHARE. « Tout semble conduire les inspecteurs de la CPI vers des révélations qui mettront à coup sûr certains mouvements ex-rebelles dans un embarras aux conséquences inédites sur le processus de transition », écrit-il.

LE POTENTIEL qui cite RDIO OKAPI, révèle la découverte d'une cache d'armes au Katanga aux environs de Pweto. « Il s'agit de deux chars, de lance-roquettes et d'une importante quantité de munitions. Tout était enfoui sous terre », écrit le journal qui précise que cette zone était, durant deux ans, sous contrôles des forces zimbabwéennes qui combattaient aux côtés des ex-Forces Armées Congolaises.

L'embargo sur les armes contre les groupes armés à l'Est de la RDC prorogé, titre L'OBSERVATEUR. LE PHARE précise que le Conseil de Sécurité vient de décider de reconduire cet embargo jusqu'au 31 juillet 2005. Il s'agit, selon le journal, d'une décision consécutive au rapport établi par le groupe d'experts mis sur pied à cet effet qui accuse le Rwanda, tout comme certains acteurs de politiques de la RDC d'avoir violé cet embargo.

« C'est dans ce contexte précis que va intervenir aujourd'hui jeudi 29 juillet 2004 à New York au Conseil de Sécurité, le débat sur le prolongement pour deux mois du mandat de la MONUC », souligne L'OBSERVATEUR. « Il est, entres autres, prévu une amélioration du dispositif de la présence de plus ou moins 10.000 casques bleus présents en RDC », ajoute-t-il. A en croire LE PHARE, entre temps, la Mission onusienne est inquiète de la situation à Kalehe où règne une forte tension. Le journal restitue la conférence de presse hebdomadaire de la MONUC et fait état de tirs sporadiques échangés entre les éléments de la 10e région militaire commandée par le Général Mbuja Mabe et les hommes du dissident Laurent Nkunda. « Cette situation perdure depuis le retrait de la ville de Bukavu des troupes de Laurent Nkunda au début du mois de juin », rapporte le journal. Selon l'AVENIR, Mbuja Mabe invite la population à dénoncer toute entrée et toute sortie irrégulières. C'était, d'après le journal, lors d'un message adressé, la semaine dernière, à la population du Sud-Kivu et aux troupes régulières, suite à « la tentative de quatre éléments rwandais habillés en civil qui ont cherché à s'infiltrer dans la ville de Bukavu ».

Guerre de Bukavu : des sanctions vont tomber, prédit LE POTENTIEL. Il annonce l'intention du Conseil de Sécurité de doter la MONUC de capacités logistiques et humaines « à même, sinon d'anéantir, du moins de dissuader tous ceux qui tentent de troubler le processus de paix en RDC et dans les autres pays des Grands Lacs » et espère que des sanctions seront prises à l'endroit de ceux qui ont soutenu les dissidents congolais, « le Rwanda en l'occurrence, si sa culpabilité est formellement établie ». LE PALMARES salue la condamnation, par la Grande-Bretagne, du président Paul Kagame et de la présence des troupes rwandaises au Congo, exprimée par le Secrétaire d'Etat britannique au Développement International, Hilary Benn. C'était, selon le quotidien, « le 21 juillet 2004 au Royal Institute of International Affairs de Londres ».

LE POTENTIEL revient sur la question de nationalité discutée au Parlement. Double nationalité, s'intitule la rubrique Apostrophe du quotidien. « C'est garanti. Les joutes oratoires entre parlementaires auto-proclamés déclencheront des étincelles. Il faut surtout craindre l'incendie », écrit-il, qualifiant la loi sur la nationalité de « dynamite » dont certains voudraient se servir à des fins « pyromaniaques, ethnicides, Al-qaïdesques ». Le journal estime que « la cible » de la loi sur la nationalité n'est pas forcément le Tutsi ou le Hutu du Kivu ; « C'est plutôt toutes ces grosses gueules dont les conjoints et les enfants sont Canadiens, Van Trucs, Yankees ou Gaulois, s'ils ne sont pas tout simplement Ouestafs ».

Beaucoup de dirigeants congolais ont la double nationalité, renchérit LE PHARE à la Une. Alors que la nationalité congolaise est une et exclusive, « ils devraient même être poursuivis en justice pour avoir triché en matière de nationalité », pense le quotidien. « Ils ne sont plus Congolais. Et pourtant, ils dirigent les Congolais, eux qui avaient rejeté la nationalité congolaise », ajoute-t-il avant de conclure : « Il y a urgence à donner une réponse à leur situation plus qu'illégale ».

Une nouvelle crise aux portes du Gouvernement, titre encore le même journal qui annonce la tenue prochaine d'une réunion à Brazzaville entre producteurs de diamants en Afrique centrale, une idée qui a germé, précise LE PHARE, lors de la rencontre entre le Président congolais, Denis Sassou Nguesso et le Vice-président de la RDC en charge de la commission Economico-financière, Jean-Pierre Bemba. Le journal rappelle que depuis le 9 juillet 2004, il est interdit au Président Sassou d'exporter des diamants, suite à la plainte de Kinshasa déposée auprès de la présidence canadienne du processus de Kimberley contre Brazzaville accusée de favoriser le trafic illicite de son diamant. A en croire le journal, une mission d'experts a constaté, en mai dernier, que « le Congo-Brazzaville n'était pas en mesure de certifier l'origine des 4 à 5 millions de carats qu'il exportait annuellement, alors que sa production, de type artisanal, plafonne encore autour de 50.000 carats par an ». Le quotidien cite des « sources branchées » et indique que M. Sassou aurait manifesté son mécontentement face à l'embargo qui frappe les diamants de son pays et demandé que M. Bemba soit son fidèle interprète au sein de l'espace présidentiel 1+4 de la RDC. Les autorités du Congo-Brazza exigeraient « le limogeage du ministre des mines de la RDC, Eugène Diomi Ndongala, signataire officiel de la plainte à la base de leur malheur ». LE PHARE parle de « remake affaire Ghonda ». LA REFERENCE PLUS annonce déjà en première page : Jean-Pierre Bemba exige le départ de Diomi Ndongala et la TEMPETE DES TROPIQUES intitule sa Une : Jean-Pierre Bemba accuse Diomi auprès de Joseph Kabila et Arthur Z'Ahidi.