Revue de presse du 3 décembre 2004

23 fév 2009

Revue de presse du 3 décembre 2004

Les journaux parus à Kinshasa ce vendredi 3 décembre 2004 commentent la première réaction officielle du Chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila, suite à des informations faisant état de la présence des soldats rwandais en territoire congolais.
Sous le titre : Kabila décrète l'alerte générale des FARDC, LE POTENTIEL se fait l'écho du message adressé, jeudi, à la Nation congolaise, par le Président de la République, Joseph Kabila, en rapport avec ''l'agression du Rwanda contre la RDC''. Le journal rappelle que le Rwanda avait tenu des propos va-t-en guerre contre la RDC, menaçant d'intervenir en territoire congolais pour neutraliser les FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda). Il souligne que la présence des soldats rwandais en territoire congolais est désormais une réalité. C'est ainsi que le Chef de l'Etat a décidé de s'appuyer sur tous les moyens pour préserver l'intégrité territoriale, indique le quotidien, précisant que Joseph Kabila a assuré que ''l'armée est en alerte et ses unités sont en cours de déploiement en vue de renforcer la défense du Territoire à l'Est, bouter les forces d'agression hors de nos frontières, faire face aux groupes armés présents sur notre territoire et assurer la sécurité des personnes et des biens''.

Joseph Kabila contre-attaque, titre, pour sa part, L'AVENIR, soulignant que ''l'heure est grave, voire très grave''. Le message du chef de l'Etat est sans équivoque, note le quotidien, précisant ''qu'en lieu et place des jérémiades ou des lamentations, il s'agit de recourir au langage que comprend facilement le provocateur de Kagame, à savoir le langage de la force''. Et dans cette épreuve, poursuit le quotidien, Joseph Kabila avertit que : '' Nous ne recoulerons devant rien''. Il est convaincu que ''la justesse de notre cause nous mènera à la victoire finale''. Le quotidien relève, par ailleurs, la mauvaise foi du Rwanda au sujet du traitement de la question des Interahamwe. Citant le chef de l'Etat, il relève que ''le comportement du Rwanda ne peut étonner ceux qui ont suivi le processus dans les Grands Lacs, et qui ont constaté que chaque fois qu'on faisait un pas en avant, Kigali faisait tout pour torpiller le processus''.

Pour L'OBSERVATEUR, c'est déjà la guerre entre le Rwanda et la RDC. Il rappelle que ''Joseph Kabila a annoncé officiellement hier jeudi 2 décembre que les troupes de l'armée rwandaise sont entrées en territoire congolais, non pas pour y chasser du gibier à manger, mais pour nous faire la guerre dans l'intention de nous soumettre à leur hégémonie, en continuant, au passage, à piller les richesses du sol et du sous-sol congolais''. Ce quotidien estime que l'invasion de la RDC par les troupes rwandaises pose le problème de la lecture que la Communauté internationale fait de sa mission en RDC. Le journal se demande ''comment, en effet, des militaires rwandais peuvent, en violation de tous les accords et de toutes les chartes de l'ONU et de l'Union africaine, et au su et au vu de la Monuc, pénétrer en RDC sans que cette dernière fasse le travail pour lequel elle est ici, c'est-à-dire sécuriser aussi bien les frontières congolaises que celles des voisins de l'Est''.

La présence des troupes rwandaises en RDC aurait été également confirmée par la Monuc, selon LA TEMPETE DES TROPIQUES. Le quotidien cite le Porte-parole de la Mission onusienne, Mamadou Bah, qui a déclaré que la Monuc avait ''de plus en plus d'indications corroborées tendant à établir la présence de troupes rwandaises au Congo''. Il s'agit de photos aériennes de camps de militaires à bord de véhicules neufs, précise le quotidien.

Le même journal signale, par ailleurs, des affrontements entre les FDLR et des troupes non identifiées, près du parc de Virunga au Nord- Kivu. D'autres part, les populations se déplacent déjà en masse pour fuir les combats, indique le quotidien, notant que près de 400 familles auraient quitté Lubero pour Mikiri.

LA REFERENCE PLUS propose une interview de Mme Justine M'poyo Kasa-Vubu, présidente du Mouvement des Démocrates et présidente de la Fondation président Joseph Kasa-Vubu. Dans cette interview, elle exige la démission du Président Joseph Kabila et des Vice-présidents, pour leur ''complicité dans le drame qui se passe à l'Est du pays'', et se dit ''prête à diriger le pays et à lui redonner sa dignité perdue''. Mme M'poyo Kasa-Vubu s'interroge également sur le rôle de la Monuc qui, ''tantôt constate qu'il y a des soldats rwandais, tantôt qu'il n'y a pas de Rwandais''.

Dans un autre développement, L'AVENIR annonce l'imminence d'un remaniement du Gouvernement, suite à la suspension de six ministres compromis dans la mégestion des entreprises publiques. Le quotidien révèle que, selon des sources bien informées, le Président Joseph Kabila vient d'adresser une correspondance aux quatre Vice-présidents pour qu'ils lui proposent les noms d'autres candidats ministres en remplacement de ceux qui sont sous le coup de la mesure de suspension.