Revue de presse du 30 décembre 2005

24 fév 2009

Revue de presse du 30 décembre 2005

L'examen de la loi électorale à l'Assemblée nationale, l'arrestation du partisan du "non" au dernier référendum constitutionnel, le pasteur Théodore Ngoy, le dernier discours de l'année à la Nation du président Congolais, sont les différents sujets à la Une des journaux parus ce vendredi à Kinshasa
Les députés se sont retrouvés jeudi au siège du Parlement, au Palais du peuple de Kinshasa, pour examiner le projet de loi portant organisation des élections en RDC, indique LE POTENTIEL sous le titre Loi électorale : la confrontation. A l'ordre du jour également, le projet de loi financière pour l'exercice 2006. Le journal rapporte la position des députés du Parti Lumumbiste Unifié (PALU) qui posent la question de savoir sur la base de quelle constitution la loi électorale devra être adoptée, celle de la transition ou celle adoptée par référendum, après promulgation ? Ces députés partent de deux constats : d'abord, le projet de constitution soumis au référendum, le18 décembre prévoit à son article 222 relatif aux dispositions transitoires et finales que « les institutions de la transition restent en fonction jusqu'à l'installation effective des institutions correspondantes, prévues par la nouvelle Constitution mais (...) exercent leurs attributions conformément à la Constitution de la transition ». Deuxième constat : les articles 222 et 229 stipulent en substance que la Constitution de la transition est abrogée dès la promulgation de la nouvelle Constitution. Ce qui signifie pour ces parlementaires, fait savoir LE POTENTIEL, que « même après la promulgation de la nouvelle Constitution, le pouvoir des institutions politiques de la transition qui vont rester en fonction sera toujours organisé par la Constitution de la transition et celles-ci vont donc exercer leurs attributions, non pas conformément à la nouvelle Constitution, mais plutôt conformément à celle de la transition ». Les députés du PALU tirent, entres autres, comme conséquence juridique majeure de cette situation qu'« au lendemain de la promulgation de la nouvelle Constitution, le pays se trouvera devant un gouvernement, un parlement et un président de la République de facto, dépourvus de tout cadre juridique devant expédier les affaires courantes (...) sans texte de base pour légiférer et gérer l'Etat », note le quotidien.

Ces députés se sont également prononcés sur la caution non remboursable exigée des partis politiques, et à verser au Trésor public, comme condition pour leur admission participation aux scrutins. Pour eux, cette disposition n'est rien qu'une exclusion des élections « pour motif de pauvreté financière (...des) Congolais qui, dans leur histoire politique, auront commis le péché de ne pas mettre la main dans les caisses de l'Etat pour vendre leur âme à ceux qui, par la force des armes et de la malice, contrôlent les richesses du pays ». Ils appellent, souligne LE POTENTIEL, à la suppression de « cette disposition anti-démocratique ». LA REFERENCE PLUS, de son côté, s'interroge dans son éditorial : « faut-il un scrutin ouvert à tous ? Si oui, ne faudrait-il pas réduire davantage la caution à payer pour la députation et d'autres postes subalternes ? Que pensent députés et sénateurs de cette question ? Vont-ils imiter servilement ce qui se fait ailleurs ? ». « Le bon sens, devrait les pousser à se battre pour un scrutin à caution symbolique pour la députation. Ainsi, des élites crédibles auraient la chance de postuler et figurer dans les prochaines institutions », note le quotidien.

« La crédibilité des (prochains) scrutins tient d'abord à la qualité de la loi électorale qui doit être exempte de tout favoritisme », écrit LA TEMPETE DES TROPIQUES. Sous le titre « Après un référendum au résultat contesté », La CEI face au défi des élections crédibles en 2006, cette parution appelle la Commission à « éviter les erreurs du référendum ». « Le souhait des Congolais et des amis de la RDC, écrit le journal, est d'assister à l'organisation, l'an prochain, des élections crédibles et exemptes de toute contestation ». Titrant également sur Le danger du mélange des présidentielles et des législatives, le même quotidien demande aux députés et sénateurs congolais à ne pas « avaliser, sans modifications le calendrier électoral proposé par la CEI car il y va de leur propre intérêt et de celui de la nation tout entière ».

Le CIAT tire une grande fierté du dernier référendum, indique en première page LE PALMARES qui publie un communiqué du Comité International d'Accompagnement de la Transition. « Le CIAT exprime sa profonde admiration aux Congolais qui ont su remplir, avec sérénité, leur devoir et droit civique en se rendant aux urnes en grand nombre. (...Il) félicite la CEI et l'ensemble de son personnel, ainsi que les autres institutions de la transition impliquées pour le travail considérable mené avec le soutien de la Communauté internationale, à travers toute l'étendue du pays afin d'assurer le bon déroulement du scrutin », stipule ce communiqué.

Le Pasteur Théodore Ngoy enlevé une fois de plus, par une trentaine de militaires, titre encore le même journal. Dans une lettre adressée au Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la RDC, le président du parti Congo pour la Justice (C. Just) et porte-parole du Rassemblement Pour le Non (RPN), M. Ngoy, qualifie son arrestation d'illégale et irrégulière et accuse les ministres de l'Intérieur, de la Justice, le colonel Raïs, le Conseiller spécial du Chef de l'Etat et même le président congolais, d'en être les instigateurs. Il s'agirait, selon lui, rapporte LE PALMARES, d'une réaction à la requête du RPN introduite auprès de la Cour suprême de justice pour l'annulation des résultats du référendum constitutionnel. Le pasteur Ngoy « déclare avoir été frappé et menotté sans aucune considération », écrit pour sa part LE PHARE. « Les agents de la MONUC qui lui ont rendu visite ont été brutalisés », poursuit le journal qui se demande « comment la campagne électorale peut avoir lieu dans un climat de menace et d'intimidation aux opposants ». Au journal de conclure : « Une question à poser au CIAT ».

L'évolution du processus électoral sera au centre du message de fin d'année à la nation du Chef de l'Etat congolais, croit savoir le même quotidien. Sous le titre Message de vœux : un défi pour Kabila, LE PHARE appelle le président congolais à « rompre avec cette stratégie contre-productive qu'il avait adoptée pendant la campagne référendaire où il avait pris fait et cause pour le camp du "oui" en s'aliénant radicalement les faveurs des partisans du "non" ». Pour le quotidien, « ce 31 décembre, le Chef de l'Etat devra donc, s'il tient encore à son statut de rassembleur, opérer un revirement total en rapport avec ses récentes prestations », en se détachant des « turpitudes de sa mouvance politique » et en s'attaquant courageusement aux vrais problèmes des Congolais.

Un autre message de vœux attendu, celui du leader de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), l'opposant Etienne Tshisekedi, indique la même parution. A en croire LE PHARE qui titre UDPS : le long suspense, les Congolais s'interrogent sur le contenu du message de vœux de M. Tshisekedi qui avait appelé au boycott du référendum constitutionnel du 18 décembre dernier et dont le parti est absent du processus électoral en cours. Selon certains collaborateurs de l'opposant, cité par le quotidien, « tout en se montrant ouvert au dialogue, le président national de l'UDPS devrait rester ferme sur les principes, notamment en ce qui concerne les dossiers tels que l'agrément du parti, l'enrôlement des retardataires dans le temps et dans l'espace pour absorber le flux des demandeurs, la crédibilisation et la sécurisation du processus par la Communauté internationale, la requalification des méthodes de travail de la CEI ». Etienne Tshisekedi devrait annoncer des décisions historiques, tracer la voie et responsabiliser le Congolais, estiment les mêmes sources. « L'heure de relancer la croisade du changement a sonné. L'instant de vérité aussi », conclut LE PHARE.

Fêtes de fin d'année obligent, la plupart des journaux prennent congé des lecteurs jusqu'à la fin de la semaine prochaine, pour certains. « Meilleurs vœux de bonheur, de santé et de prospérité à tous pour l'année 2006 !», lance L'AVENIR.