Revue de presse du 6 avril 2004

20 fév 2009

Revue de presse du 6 avril 2004

La fusillade de lundi soir à Kisangani, l'ouverture de la session ordinaire du Parlement, la commémoration du 10e anniversaire du génocide au Rwanda, constituent l'essentiel de l'actualité dans la presse parue ce mardi à Kinshasa.
Fusillade hier soir à Kisangani, titre en première page LA REFERENCE PLUS. « Pendant plus d'une trentaine de minutes, des tirs d'armes ont retenti dans le chef-lieu de la Province Orientale, provoquant une panique indescriptible dans la ville », écrit le journal. Le bilan de la fusillade survenue aux environs de 18h30 serait d'un militaire tué à la résidence d'un colonel nommé Mongura. Le quotidien, qui cite des sources recoupées, précise que tout serait parti d'une décision prise à la réunion du Conseil de sécurité de la province, élargie aux représentants de la garde présidentielle en séjour à Kisangani, tenue vendredi dernier, de transférer des armes dans un autre dépôt, suite à la détérioration des conditions de conservation des munitions dans l'armurerie de la commune de Makiso. « Non informée de cette opération, la MONUC alertée, semble-t-il, par la population, se serait interposée ; d'où l'échange des tirs », souligne LA REFERENCE PLUS. « Les soldats onusiens, croyant à une opération irrégulière de circulation d'armes, auraient ouvert le feu sur l'un des camions et pris d'assaut la résidence du Colonel Mongura, tuant l'un de ses gardes du corps », ajoute le journal qui attend la version officielle « pour savoir ce qui s'est réellement passé dans cette ville ».

L'OBSERVATEUR annonce, quant à lui, l'Ouverture de la session ordinaire d'avril 2004. Selon le journal, le Président de l'Assemblée nationale, Olivier Kamitatu, a salué les huit mois d'intense et de dur labeur sans vacances parlementaires qui témoigne de la ferme volonté des parlementaires d'épuiser dans le délai leur agenda de travail de façon à doter la RDC de l'arsenal législatif dont elle a grandement besoin. « Nous ne devons pas oublier que la transition est à la fois un sprint et un marathon : un sprint vers les élections libres et un marathon qui nous conduit vers la démocratie et nous sommes les baliseurs du chemin à suivre », a indiqué M. Kamitatu dont le discours est intégralement publié par LE PALMARES. Sur les onze matières législatives retenues par le décret présidentiel, près de 80 % des textes disponibles ont été adoptés par la chambre basse du Parlement, indique l'OBSERVATEUR. Il ne reste que la loi sur la commission Vérité et Réconciliation, la loi sur l'Armée et celle sur l'Amnistie, note le journal. L'Assemblée nationale n'a enregistré aucune initiative de loi pour ce qui est de la loi sur la Décentralisation territoriale, rapporte encore le quotidien qui cite M. Kamitatu. Sur cette question, le Président du Sénat, Mgr Marini Bodho, craint que cela n'entraîne un grand retard dans l'élaboration des lois précitées. Par ailleurs, « le président de la chambre haute du Parlement a invité les institutions de la Transition à rester attentives aux cris de détresse de la population congolaise paupérisée jusqu'à la moelle épinière », écrit le journal.

LE POTENTIEL consacre sa Une à la commission d'enquête sur le patrimoine et la gestion de l'Assemblée Constituante et Législative-Parlement de Transition (ACL-PT), l'ancien parlement du régime Kabila et titre : Des Kabilistes humilient l'Assemblée nationale. La commission vient de remettre son rapport de mission à la chambre basse. « Mais plus que le rapport lui-même, ce sont les conditions dans lesquelles les dix députés qui la composaient ont travaillé qui suscitent beaucoup d'intérêt », écrit le journal. Il dénonce toutes les entraves et embûches sur le chemin de la commission et cite plusieurs personnalités qui ont, soit refusé de déposer leurs déclarations sur le sujet, soit annulé la réquisition des experts, soit rejeté carrément l'invitation de la commission à répondre à certaines questions. Le journal stigmatise aussi les déclarations incendiaires, les points de presse ou autres intimidations contre cette commission qualifiée par certains de « cabale contre le Katanga ». Pour le quotidien, le drame de cette commission a un nom : la politisation du problème. Son rapport ne fournit pas les grandes révélations attendues. Il redoute que le déroulement des travaux de la commission ne constitue une jurisprudence, de sorte que lorsqu'une quelconque chambre du Parlement initiera une commission d'enquête sur le massacre de Makobola au Sud-Kivu, des autorités de l'ex-mouvement rebelle, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), envoient d'abord enquêter sur le massacre d'Ankoro commis au Katanga par les anciennes Forces Armées Congolaises (FAC). « A désespérer de la transition... », conclut LE POTENTIEL.

Le même journal rapporte la visite en RDC et dans la sous-région des Grands Lacs du sous-secrétaire d'Etat américain chargé des affaires africaines, Donald Yamamoto. Il a été reçu en audience par le Vice-Président chargé de la commission Politique, Défense et Sécurité, Azarias Ruberwa. M. Yamamoto a émis le vœu de voir le peuple congolais travailler dans un esprit d'unité, de concorde, d'intégration et de réconcilation nationale pour la réussite de la transition, souligne LE POTENTIEL. Parlant de l'apport de Washington dans la quête de la stabilité dans les Grands Lacs, « il a fait savoir que son pays s'attèle à rapprocher les différents pays de la région en vue de recréer des relations de fraternité et de bon voisinage », écrit le journal qui explique ainsi la visite à Kigali et Bujumbura de l'homme d'Etat américain pour « aider à recréer cette confiance ».

LE PHARE estime que c'est sans doute pour « inaugurer une nouvelle ère de la reprise des relations normales avec un pays voisin dont les troupes ont eu à occuper durant plus de cinq ans une partie non négligeable du territoire national » qu'une représentation de la RDC au niveau le plus élevé de l'Etat se rend mercredi au Rwanda à l'occasion de la commémoration du dixième anniversaire du génocide. Ruberwa représente la RDC, titre le journal qui fait état de la présence du ministre des Affaires étrangères, des gouverneurs du Nord et du Sud-Kivu dans la délégation. « Tout porte à croire que dans les tout prochains jours, l'ambassade de la RDC, qui du reste n'a jamais été fermée tout au long de la guerre, aura l'honneur de recevoir ses nouveaux occupants chargés de concrétiser la reprise des relations normales et adultes », écrit le quotidien.

Dans son éditorial intitulé La France, coupable ou bouc émissaire, L'AVENIR dénonce les nombreuses accusations contre l'Hexagone pointée du doigt par les autorités rwandaises pour avoir protégé les génocidaires en 1994. « Le dossier du massacre des Hutu en RDC n'intéresse plus personne. La France qui en parle comme d'un contre génocide est accusée d'avoir pris une part active au génocide », déplore le journal.

Le même quotidien rapporte l'entretien, lundi, entre le Vice-président Jean-Pierre Bemba et le ministre Joseph Olengha Nkoy, suspendu pendant un mois pour avoir tenu des propos désobligeants à l'endroit de M. Bemba, et qui a repris son travail le 26 mars dernier. « Cet entretien a le mérite de dissiper tout malentendu entre les deux hommes », conclut le journal.