Revue de presse du 6 février 2006

24 fév 2009

Revue de presse du 6 février 2006

Les journaux kinois parus ce lundi, commentent la visite en RDC du ministre belge des Affaires étrangères. Ils rapportent aussi la tenue du congrès du PPRD, le parti présidentiel.
Du 1er au 6 février 2006, le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, à la tête d'une délégation forte de 70 personnes, parmi lesquelles des hommes politiques et des industriels de la Belgique, a effectué une visite en République Démocratique du Congo, rapporte LE POTENTIEL. Le chef de la diplomatie belge s'est rendu dans les provinces du Katanga, du Bandundu et du Bas-Congo « pour un tour économique en vue d'examiner et d'évaluer les possibilités d'investissement qui s'offrent aux industriels belges pour contribuer à la reconstruction de la RDC », écrit le quotidien, qui publie une interview exclusive du ministre belge sous le titre : Karel De Gucht : « la priorité, c'est le respect du calendrier électoral ».

M. De Gucht a rencontré le Chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila, et diverses autorités congolaises dont le président de la Commission Electorale Indépendante. Avec le président congolais, il a été question de « la situation sécuritaire à l'Est de la RDC, ses origines et les responsables de cette situation », ainsi que de la mise sur pied d'une armée nationale « qui est un problème de tout premier ordre et demeure étroitement lié avec ce qui se passe dans l'Est du Congo ». « Quand il y aura réellement une armée nationale, je pense que des prédateurs comme Nkunda, auront beaucoup moins de possibilités de brouiller le processus », a déclaré le ministre belge des Affaires étrangères au POTENTIEL.

Parlant du processus électoral et de l'implication, dans celui-ci, de l'opposant Etienne Tshisekedi de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social, (UDPS), Karel De Gucht a rappelé les accords de la transition qui fixent « très clairement » la fin du processus au 30 juin 2006. « Je pense qu'il est impossible de rouvrir les bureaux d'enrôlement, sinon, on prendra un retard dans le processus électoral. (...) C'est à la Commission Electorale de se décider. Il faut quand même observer que dès le début, l'enrôlement était ouvert à tout le monde. (...) La priorité à laquelle tout doit obéir, c'est le respect du calendrier électoral ». Karel De Gucht : « Vous n'avez pas une heure à perdre », titre dans la foulée LA REFERENCE PLUS.

Cette parution rapporte également la conférence de presse tenue à Kinshasa, par M. De Gucht, à l'issue de sa visite, conférence au cours de laquelle, il a mis l'accent sur le caractère irréversible du processus électoral en RDC. « Il n'y a plus rien qui est prévu après le 30 juin 2006, (...) d'autant plus que le pays sera dans un vide juridique », a expliqué le chef de la diplomatie belge, rapporte le journal. Ce qui inspire le titre en première page de L'AVENIR : Karel De Gucht : « On est sur la dernière ligne droite des élections en RDC ».

Quant au PHARE, il planche sur Les non-dits de Karel De Gucht. « En privilégiant le travail de terrain, Karel De Gucht a peut-être voulu parler au Congo profond, avec un message simple mais touchant, un message de solidarité », écrit le quotidien. « Mais comment le ministre belge pouvait-il détacher la misère qui s'est installée dans le Katanga et le Bas-Congo, tout comme la multiplication des épidémies dans le Bandundu de la mauvaise gouvernance devenue un fonds de commerce ? », s'interroge-t-il. Pour le journal, l'appel lancé pour un assainissement propice aux investissements par Karel De Gucht, face à l'effondrement du fleuron de l'économie congolaise, à la montée du chômage, à la criminalité, se voulait surtout « une condamnation implicite de ceux qui ont criminalisé l'économie congolaise et démantelé la Gécamines (Générale des carrières et des mines), avant de se distribuer ses concessions entre copains ».

Karel de Gucht recommande la bonne gouvernance des recettes minières, indique en Une L'OBSERVATEUR. Cette bonne gouvernance, a dit le ministre belge, « n'est pas un concept mobilisateur imposé de l'extérieur. Elle est plutôt synonyme d'une gouvernance efficace, c'est-à-dire, une façon de gérer les affaires publiques susceptibles de produire des résultats et de faire la différence pour les citoyens et capables de créer un environnement favorable, pour le développement ». Sans cela, a--il ajouté, « l'intérêt de la Communauté internationale s'émoussera ».

Selon LE PALMARES, Karel De Gucht a participé, à Lubumbashi, à une conférence sur le secteur minier ; à Kikwit, « il y a constaté l'état lamentable de la prison et de l'hôpital de référence ». Pour ce quotidien, la conclusion de l'homme d'Etat belge est qu'« il est important de descendre sur terrain afin de se rendre compte que c'est tout un Etat qu'il faut rétablir ». Ce lundi 6 février, le chef de la diplomatie belge se rend à Brazzaville où il va s'entretenir avec le président du Congo, Denis Sassou Nguesso.

Ce dernier, qui est aussi Président de l'Union Africaine, a reçu, vendredi, le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la RDC, William Lacy Swing, fait savoir L'AVENIR qui titre : Elections en RDC : Swing en parle avec Sassou. Le Chef de la MONUC a donné à M. Sassou, « des assurances sur la tenue des échéances électorales en RDC ». Rien, même pas les insurrections observées dans l'Est du pays, ne sauront perturber les prochains scrutins en RDC, a indiqué le patron de la Mission onusienne en RDC. Il a informé le Président Sassou des efforts actuellement déployés pour « d'une part, préparer ces élections, et de d'autre part, contrecarrer les actions des insurgés dans la partie Est de la RDC ». M. Swing a, par ailleurs, poursuit le journal, annoncé que les candidats à l'élection présidentielle, « seront soumis à un débat contradictoire ». La décision a été prise par les parlementaires congolais qui examinent, en ce moment, la loi électorale, souligne LE PALMARES. L'organisation de ce débat est confiée à la Haute Autorité des Médias, précise-t-il. « On peut déjà s'attendre à des débats houleux et à des déballages comme aux Etats-Unis ou en France », écrit le quotidien. « Le débat contradictoire pourrait faire éclater chez les présidentiables les insuffisances que certains parlementaires voulaient cacher en rejetant le critère de niveau d'études », estime LE PHARE.

Présidentielle : le PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie) plébiscite Kabila aujourd'hui, annonce FORUM DES AS qui rend compte de la tenue du congrès du parti présidentiel auquel participent une dizaine de partis venus d'Afrique du Sud, du Zimbabwe, du Gabon, du Congo Brazzaville, de l'Angola, la République Centrafricaine...Ce congrès se tient dans la foulée des assises similaires tenues par le MLC (Mouvement de Libération du Congo) et le RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie), rappelle LE POTENTIEL. Pour L'AVENIR qui titre Joseph Kabila, défi contre la pauvreté, il s'agira d'un « congrès de l'espoir ». Sur base « d'un bilan largement positif, il est appelé à poursuivre la lutte contre la pauvreté et gagner la bataille du développement. », écrit le journal.

D'un Congrès à l'autre, note LA REFERENCE PLUS dans son éditorial. Pour cette parution, le cérémonial semble le même à chaque occasion, avec quelques variantes. « D'une manière générale, la messe est souvent dite. Chez les uns et les autres, on retrouve un peu du déjà vu à l'époque du MPR (Mouvement Populaire de la Révolution, ex-parti Etat de l'ex-Zaïre) », écrit le quotidien. « Mobutu avait eu le temps d'épuiser toutes les formules. On tend à miner partiellement les habitudes léguées par le parti Etat », ironise le journal.