Revue de presse du 6 janvier 2006

24 fév 2009

Revue de presse du 6 janvier 2006

La décision de l'UDPS de s'impliquer dans le processus électoral continue de faire couler beaucoup d'encre dans la presse kinoise parue ce vendredi à Kinshasa.
« Les premiers éléments de la réponse du CIAT attendus ce vendredi à Kinshasa », écrit LE PHARE, parlant de la lettre de l'UDPS adressée au Comité International d'Accompagnement de la Transition (CIAT) au sujet de l'implication de ce parti dans le processus électoral. Cette parution annonce la tenue, ce jour, d'une réunion des membres du Comité, « des membres dont la plupart, parmi les Africains notamment, ne souhaitent pas l'avènement d'un leadership nationaliste et confirmé, dont l'action porterait très rapidement ombrage à leurs propres pays sur la scène internationale », lance le quotidien.

« L'implication de l'UDPS dans le processus électoral constitue une nouvelle donne qui, jusque là, n'était qu'hypothétique. Certes, il faudra attendre que le CIAT et la CEI (Commission Electorale Indépendante) réservent des réponses à ses requêtes », écrit pour sa part LE POTENTIEL. « Vraisemblablement, la réponse ne pourra qu'être positive. Ce qui place déjà le pays dans l'ambiance électorale, tant il est vrai que le paysage politique va subir des transformations », estime le journal.

Sous le titre Etienne Tshisekedi sème la panique dans les états-majors, le journal commente largement le discours de fin d'année du leader de l'UDPS et les lettres écrites par le parti, au CIAT et à la CEI, pour demander des assurances quant à la crédibilité et à l'équité du processus électoral. Pour le quotidien, l'option levée par l'UDPS a semé une véritable panique sur la scène politique, où « la plupart des compétiteurs avaient visiblement investi dans l'exclusion de ce parti et de son leader pour une conquête aisée du pouvoir lors des prochains scrutins ». Le journal relève un paradoxe : « cette mauvaise humeur, écrit-il, a été perçue même dans les rangs de ceux qui se faisaient forts d'accompagner l'UDPS, mais pour qui le radicalisme vrai ou supposé de la fille aînée de l'Opposition passait pour un fonds de commerce illimité ».

« Par cette annonce d'implication tardive, le leader de l'UDPS veut jouer au "deus ex machina" et démontrer qu'on l'aurait supplié pour venir crédibiliser le processus électoral », estime L'AVENIR. Tshisekedi : implication problématique, titre-t-il. Ce quotidien accuse l'UDPS d'avoir pourfendu le président de la CEI, exigeant son départ, d'avoir « démontré et crié sur tous les toits que le processus électoral était mal parti, qu'il y aurait eu des fraudes au niveau de l'identification et de l'enrôlement des électeurs ». L'implication actuelle de ce parti dans le processus électoral constitue, pour le journal, une reconnaissance implicite « qu'il avait fait de fausses accusations » La preuve pour le quotidien : « Tshisekedi devra aller se faire enrôler avec les mêmes kits sur lesquels on a dit beaucoup de mal. Il devra supporter également le président de la CEI qui serait, selon l'UDPS, à la solde du PPRD (parti de Joseph Kabila) ». Le journal épingle les échecs de l'homme de la 10e rue (M. Tshisekedi) : il avait appelé au boycott des opérations d'enrôlement, mais elles ont atteint un taux de participation approchant « 90% des projections » ; même le 18 décembre, au référendum, son mot d'ordre de boycott n'a pas été suivi, indique le quotidien. « L'UDPS n'avait plus le choix. Mais comment s'impliquer sans perdre la face ? C'est ici que les dirigeants de l'UDPS ont eu recours à leur qualité de clowns en transformant les ratés en victoire », souligne L'AVENIR, qui se demande si l'UDPS trouvera « une place dans les institutions », car celles-ci fonctionnent dans la logique des composantes et entités. Mais pour cette parution, « l'une des preuves du refus de s'impliquer (de l'UDPS), c'est le refus de négocier avec la composante Opposition politique. (...) Si l'UDPS ne fait pas la démarche dans ce sens, il va de soi qu'il n'obtiendra pas gain de cause ». Le journal rappelle le rejet par les autres composantes, « de toute idée d'une négociation extra cadre constitutionnel » et craint qu'un refus de l'UDPS de s'impliquer dans les mécanismes constitutionnels ne se traduise finalement par un refus de s'impliquer tout simplement dans le processus électoral. « Dans ce cas, sa déclaration ne serait qu'un ballon d'essai », estime le quotidien. Il soupçonne le parti de M. Tshisekedi de vouloir amener ses adversaires politiques « à la faute » et déplore la suffisance affichée par l'UDPS qui estime que son dirigeant est « le seul politicien congolais valable » ; qui pense « que les autres partis ne sont rien » ; que « toute victoire d'un autre parti que lui-même ne pourra être que le résultat de la fraude ». Le journal dénonce un « mythe né de fantasmes narcissiques » et appelle l'UDPS à se rendre aux élections pour « se désillusionner », car, « c'est ce qui fait peur à Tshisekedi qui se couvre derrière des subterfuges », souligne L'AVENIR.

Sous le titre : UDPS, PPRD, MLC, RCD...le temps des alliances, LE POTENTIEL rappelle les candidatures « poids lourds » à la présidentielle déjà connues, notamment celle d'Azarias Ruberwa du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), celle de Jean-Pierre Bemba du Mouvement de Libération du Congo (MLC), celle à venir de Joseph Kabila qui dirige le Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement (PPRD) car « on voit mal comment il pourrait résister à la pression toujours grandissante des militants du PPRD », lance le quotidien. Il cite aussi les candidats qui pourraient « surprendre », notamment Pierre Pay Pay de la Coalition des Démocrates Congolais (CODECO), Antoine Gizenga du Parti Lumumbiste Unifié (PALU), Nzanga Mobutu, fils de l'ex-président « qui pourrait drainer derrière-lui les fidèles du MPR » (Mouvement Populaire de la Révolution, ex-parti Etat de l'ex-Zaïre), etc. « L'arène est donc en train de se remplir des gladiateurs politiques ». D'après LE POTENTIEL, une première hypothèse des premiers sondages indiquent que certains partis politiques (UDPS, PPRD, MPR, PALU, RCD, MLC) ne seraient pas disposés à faire des alliances avant le premier tour du scrutin, tenant d'abord à « conserver leurs propres identités pour mieux apprécier leurs arguments au terme de la publication des premiers résultats ». Seconde hypothèse, poursuit le quotidien, « dans l'éventualité où le premier tour de la présidentielle aurait lieu le même jour que les législatives », plusieurs combinaisons sont possibles : « PPRD-MLC, afin de contrer l'UDPS, PPRD-M17, les patriotes kabilistes afin de créer une grande famille des Kabilistes ; MLC-MPR pour recréer l'unité des Mobutistes, UDPS-anciens partis de l'Opposition politique dans le but de ressusciter l'esprit de l'ancienne Union Sacrée ; UDPS-RCD-partis lumumbistes pour reconstituer l'ex-Alliance pour la Sauvegarde du Dialogue (ASD de Sun City); RCD - les anciens alliés dans le but de recréer l'unité d'avant Sun City ». Les alliances seraient inévitables dès l'annonce des résultats du deuxième tour, pense LE POTENTIEL. « La tension sera très forte et tout est possible en ces moments, au regard de la position qu'auront occupée certaines formations politiques », écrit-il, soulignant qu'à ce stade, certains partis pourraient jouer « un rôle déterminant » : les FONUS, le PALU, le MNC-L, le MPR, la Démocratie Chrétienne de Diomi Ndongala, le PDSC, l'UNADEF, le RCD-N, les Forces du futur... « Les départs de certaines personnalités d'un parti à un autre aura également une incidence si les partants ou les arrivants peuvent prétendre disposer d'une assise populaire », écrit le quotidien.

L'effet "UDPS" provoque des vagues, indique à la Une LA TEMPETE DES TROPIQUES. « Des défections sont annoncées pour renforcer les rangs du parti cher à Etienne Tshisekedi tandis que de nouvelles alliances sont en instance d'être conclues pour son soutien aux prochaines élections présidentielles », annonce cette parution.

LE PALMARES consacre sa première page à la Bagarre manquée hier au cours d'une réunion de l'UDPS. La tête du président du Conseil national de l'UDPS, Valentin Mubake, d'ethnie Rega du Sud-Kivu, précise-t-il, serait mise à prix. Il lui serait reproché d'être « en déphasage avec les options fondamentales du parti », d'avoir pris position contre le discours d'Etienne Tshisekedi, car ne voyant pas « pourquoi l'UDPS peut s'investir dans un processus teinté d'irrégularités » ; et même d'être « au service des Rwandais » car, selon des tracts tombés aux mains du reporter du PALMARES, « c'est lui qui a convaincu le président national de prendre position pour le boycott, facilitant ainsi la victoire du "oui", lors du dernier référendum ».