Revue de presse du jour

24 fév 2009

Revue de presse du jour

La hantise du 30 juin continue de faire couler beaucoup d'encre dans la presse kinoise. Les journaux planchent aussi sur la poursuite de l'opération d'enrôlement et d'identification des électeurs qui a démarré lundi à Kinshasa ainsi que sur la visite dans la capitale congolaise du ministre rwandais des Affaires Etrangères.
Suite à la décision du Parlement congolais de prolonger la période de transition de six mois à partir du 1er juillet 2005, la Belgique s'est prononcée « par la voix du ministre belge des Affaires étrangères sur les appréhensions que les uns et les autres ont à propos du 30 juin 2005 en appelant les Congolais au calme et au dialogue », écrit LA REFERENCE PLUS qui rapporte un communiqué de la diplomatie belge. Karel De Gucht invite « tous les responsables des partis politiques, de tous bords, à inciter la population à participer à l'enregistrement et au processus électoral ». Pour le journal, le message du chef de la diplomatie belge apparaît comme dirigé vers deux cibles : Etienne Tshisekedi « à qui Bruxelles ne reconnaît que la seule possibilité de dialoguer avec les tenants actuels du pouvoir » et les animateurs des institutions de la transition « à qui elle recommande vivement d' ''d'intensifier la communication avec la population et de fournir les preuves concrètes du progrès du processus électoral ''». Cette parution observe que malgré l'appel de l'UDPS, lancé à ses partisans pour qu'ils ne se fassent pas enrôler, « les Congolais répondent massivement à l'appel de la CEI (Commission Electorale Indépendante)». « L'UDPS estime ne pas être concernée par les opérations d'enrôlement en cours parce que selon Maître Mukendi Wa Mulumba (Conseiller politique d'Etienne Tshisekedi), ce parti n'est pas repris sur la liste du ministère de l'Intérieur».

« Pourquoi l'UDPS a-t-elle choisi d'être seule contre tous en ce moment précis ' La réponse résiderait peut-être dans la déclaration faite mardi au POTENTIEL par Me Mukendi Wa Mulumba » : « L'UDPS se sent exclue du processus électoral », écrit ce journal. « C'est ce qui justifie la décision de l'UDPS de boycotter les opérations préélectorales en cours, invitant ses membres à dire non au projet de constitution de la troisième république lors du référendum », poursuit le quotidien. Tout est parti, explique LE POTENTIEL, de la publication, par La CEI, des partis enregistrés au ministère de l'Intérieur. 221 partis ont été repris et classés selon 7 rubriques reprenant le numéro d'ordre, le sigle, la dénomination, l'arrêté d'enregistrement, la lettre d'autorisation, l'adresse du siège et les noms des dirigeants du parti. « La lecture analytique du document renseigne que l'UDPS se trouve à la 189e position selon l'ordre alphabétique », écrit le journal qui souligne que c'est au niveau de la 3e rubrique que les choses se compliquent : le numéro 189 reprend l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) comme sigle mais avec trois arrêtés d'enregistrement, trois lettres d'autorisation, trois sièges et trois dirigeants, notamment pour ce dernier point Edmond Moukendy, Etienne Tshisekedi et Augustin Kibassa. « Ce qui rentre en contradiction avec les dispositions de l'article 7 de la loi portant organisation et fonctionnement des partis politiques qui stipule qu'aucun parti politique ne peut adopter la dénomination, le sigle, les symboles et autres signes distinctifs d'un autre parti déjà enregistré ». Mais selon l'article 35 de la loi du 15 mars 2004, les partis politiques et les ex-mouvements rebelles signataires de l'Accord global et inclusif ayant déclaré leur existence au ministère de l'Intérieur jouissent de la personnalité juridique et continuent à fonctionner dans le cadre de la présente loi. Seule l'UDPS d'Etienne Tshisekedi est signataire de l'Accord global et inclusif pour avoir pris part au Dialogue Intercongolais à Sun City, et la législation et la légitimité des institutions de la République actuelles en RDC tirent leur soubassement juridique de l'Accord global et inclusif, précise le journal. Donc, l'UDPS accuse le ministre de l'Intérieur de violer l'Accord global et inclusif, rapporte le quotidien qui appelle ledit ministre à « clarifier cette situation de doublure avant les opérations électorales (') en vue d'éviter une tension inutile au sein d'une frange de la population qui ne serait pas contente de voir leur leader exclu de ce processus électoral qualifié de tous les enjeux » ; alors que, conclut LE POTENTIEL, « nombre de Congolais ne sont pas encore départis de la psychose du 30 juin ».

30 juin, la crise n'est toujours pas désamorcée, titre LE PHARE qui commente la réaction de la Belgique et de la Communauté Internationale à la prolongation de la transition. Dans la foulée, L'AVENIR publie le communiqué du Comité International d'Accompagnement de la Transition (CIAT) qui prend acte de la prolongation de la transition par le Parlement congolais, se félicite du lancement de l'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs, appelle les Congolais à y prendre part et lance un appel au calme et à la sérénité. Pour LE PHARE, « saluer la prolongation de la transition tout en sachant qu'elle entraînera inévitablement une période d'instabilité dans le pays, n'est sans doute pas la meilleure façon d'aider la RDC à sortir de la crise ». Le quotidien estime qu'« un alignement de la Communauté internationale sur les positions défendues par Kinshasa, risque d'être à l'origine d'une série de comportements incontrôlables aux conséquences incalculables ». Il se dit persuadé que « la question de la capacité des institutions de la transition et de la Communauté internationale à désamorcer la crise demeure entière ».

« Qu'est-ce qui va se passer le 30 juin prochain ' », s'interroge LE PALMARES qui répond : « Nous ne savons pas. Mais pour l'UDPS d'Etienne Tshisekedi, le 30 juin marquant la fin de la transition instaurée sous la férule du système 1+4, le gouvernement sera démissionnaire tandis que pour les gouvernants, ce sera une occasion rêvée de mettre à genoux l'homme de Limete ».

Le même journal parle du « bouclage malin de la résidence de Tshitshi » et titre : 30 juin : des centaines de policiers près de la résidence de Tshisekedi. « C'est pour assurer sa sécurité, soutient le pouvoir. Furieux et méfiants, les combattants de l'UDPS préfèrent assurer eux-mêmes la sécurité de leur leader », écrit le journal. Il cite le gouverneur de la ville de Kinshasa qui a voulu anticiper en envoyant des troupes à la résidence de M. Tshisekedi, « car, on ne sait jamais, un élément incontrôlé peut pousser le cynisme jusqu'à attenter à la vie du leader maximo ». « Ne dit-on pas que gouverner, c'est prévoir ' », conclut le quotidien.

LA TEMPETE DES TROPIQUES consacre sa Une aux opérations électorales et dénonce : Enrôlement : plusieurs défaillances. Le journal cite le Réseau National pour l'Observation et la Surveillance des Elections (RENOSEC) qui demande à la CEI, entres autres, de recycler les opérateurs de saisie qui n'arrivent pas à se familiariser avec le matériel informatique, d'équiper les centres d'inscription en groupes électrogènes, de motiver les agents de l'ordre affectés aux divers centres d'inscription, psychologiquement et matériellement en leur fournissant régulièrement leur collation ainsi que des repas. LE PHARE, de son côté, donne la « preuve supplémentaire des difficultés de démarrage de l'opération d'identification » : 1531 électeurs seulement ont été enrôlés lundi.

Sur un autre registre, L'OBSERVATEUR annonce la visite à Kinshasa du ministre rwandais des Affaires étrangères. Le Rwanda sollicite le soutien de la RDC pour l'élection de son candidat à la BAD (Banque Africaine de Développement), titre le journal.