Revue de presse du jour

24 fév 2009

Revue de presse du jour

La presse parue ce mardi à Kinshasa rend compte du déroulement des premières opérations d'enrôlement et d'identification des électeurs démarrées lundi dans la capitale congolaise. Elle évoque également la manifestation organisée par des ressortissants Congolais à Bruxelles et la situation sécuritaire en Ituri et dans les Kivu.
Hier dans six communes, Les Kinois se sont enrôlés massivement, rapporte en première page L'AVENIR. Le coup d'envoi a été lancé au centre d'inscription du complexe scolaire du Saint-Esprit dans la commune de Barumbu à Kinshasa, en présence du ministre de l'Intérieur, du Représentant du PNUD ainsi que des membres de la Commission Electorale Indépendante (CEI). Le Président de cette commission, l'Abbé Malu Malu, a fait le tour de quelques centres et « d'une manière globale, l'opération s'est déroulée dans le calme. Les électeurs se sont alignés pour se faire enregistrer dans l'ordre et la sérénité », précise le quotidien. « Quoique dans une ambiance quasi morose et sans engouement, ceux et celles qui se sont présentés dans un centre d'inscription ont pu obtenir leur carte d'électeur », note pour sa part LE POTENTIEL. L'OBSERVATEUR déplore de son côté l'absence des présidents de centre et des opérateurs de saisie à certains endroits et la lenteur des opérateurs de saisie dans d'autres centres, « ce qui ne facilite pas l'opération ».

« De manière générale, les différents centres visités n'ont pas connu un engouement ni une ambiance particulière à la taille d'un si grand événement que sont les élections », écrit LE POTENTIEL. « Il y en a qui, jusque ce matin, n'avaient pas encore été informés de cette opération. Outre ce déficit, on a enregistré un grand retard dans le démarrage des opérations », poursuit le journal qui précise que le retard serait dû au manque de code et du mot de passe qu'on devrait donner à chaque opérateur de saisie avant le démarrage. Et puis, « c'est comme si ces opérateurs de saisie ne maîtrisent pas le fonctionnement des machines à leur disposition », a déclaré « une dame impatiente de se faire enregistrer », interrogée par le quotidien. Une autre difficulté épinglée par le journal, est relative au manque de pièces d'identité car « la majorité des Kinois n'ont que des attestations de perte de pièces,les cartes vertes laissées par la défunte administration Mobutu ayant été détruites par l'AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération de feu Laurent Désiré Kabila). D'autres n'ont carrément rien et ne devront recourir qu'aux témoignages (') Or, il est difficile de trouver cinq témoins déjà enrôlés au premier jour ». Ce que L'OBSERVATEUR qualifie de « parcours de combattant » et de « véritable obstacle », et, se faisant l'écho de la population, appelle la CEI à « chercher une autre démarche afin de permettre à tout le monde de s'enrôler ». Déjà informé de la situation, l'Abbé Malu Malu « préconise une démarche où les chefs de quartiers vont déployer des témoins dans les centres afin de témoigner », écrit le journal.

La même parution rapporte que la Maison des élections a sensibilisé la population kinoise, le week-end dernier, en lançant « la caravane des élections » en vue d'appeler la population à se faire enregistrer. Ainsi, pour la réussite de ces caravanes, la Maison associe des comédiens, des fanfares, des étudiants, la CEI et la Haute Autorité des Médias. « Des papiers et dépliants ont accompagné l'explication que les organisateurs donnaient à la foule », écrit L'OBSERVATEUR.

Pendant que les Congolais de Kinshasa se faisaient enrôler, ceux de Bruxelles manifestaient devant l'ambassade de la RDC dans la capitale belge. Des Congolais ont provoqué des émeutes hier à Bruxelles, titre LE PALMARES à la Une. Il s'agissait, indique le journal, d'une manifestation organisée par l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti de l'opposition radicale, pour « exiger la démission du gouvernement congolais de transition et la fin du système ''1+4'' ». Bilan : 11 Congolais arrêtés, 4 policiers belges blessés et de nombreux dégâts matériels, indique le journal. LE POTENTIEL parle d'une vingtaine de Congolais arrêtés, de quelques voitures brûlées et note que la manifestation, organisée par l'association '' Bana Congo'', regroupait entre 250 et 300 manifestants « représentant des partis politiques et des associations ». La « marche pacifique » a été troublée par « des policiers belges eux-mêmes qui se sont mis à lancer des gaz lacrymogènes pour empêcher les manifestants d'accéder aux locaux de l'ambassade congolaise », a indiqué le Vice-président de ''Bana Congo'', joint par le journal.

Mais à en croire LE PALMARES qui cite les services de renseignements belges, la manifestation a dégénéré lorsque la police a fait usage de bombes lacrymogènes parce qu'« un des manifestants a tenté de s'emparer de l'arme d'un policier ». « Il nous revient que des enfants ont été atteints par le gaz lacrymogène et conduits d'urgence à l'hôpital ('), ce qui aurait provoqué la colère des participants à cette manifestation », rapporte cette parution. Elle annonce que l'UDPS qui « n'entend pas s'arrêter en si bon chemin », prévoit une nouvelle marche à Bruxelles le 30 juin 2005. Selon un membre du parti, François Tshipampa cité par le journal, l'UDPS va se « réunir avec la police de Bruxelles afin de mieux organiser cette manifestation et d'éviter ainsi les incidents » tels ceux de lundi. A Paris aussi, annonce le quotidien, une association dénommée ''Toponi Congo'' entend organiser une manifestation similaire, le 30 juin, qui partira de Trocadéro pour se terminer à Alam Marceau.

La prolongation de la transition de six mois renouvelable une fois, décriée par l'UDPS, est saluée par le Commissaire au développement et à l'aide humanitaire, le belge Louis Michel. Il estime, selon LE PALMARES, qu'il s'agit là d'une décision « sage et parfaitement conforme aux accords issus du Dialogue Intercongolais ainsi qu'à la Constitution de la transition » et que « cela permettra de mettre en place les conditions techniques pour un bon déroulement du processus démocratique ». Selon le Porte-parole du Quai d'Orsay, cité par le journal, « la France appelle toutes les parties à respecter cette décision qui est conforme aux dispositions de l'accord de paix signée en décembre 2002 et doit permettre l'organisation des élections dans des conditions logistiques et sécuritaires satisfaisantes ».

La situation sécuritaire semble préoccupante en Ituri, Beni et Kivu, selon LA REFERENCE PLUS qui fait état de Bruits de bottes à l'Est du pays et pointe du doigt « deux groupes rebelles en gestation » : l'un appuyé par certains membres des milices en Ituri « se préparerait avec le concours de l'Ouganda, à lancer ses offensives » sur les axes Ituri et Beni , et l'autre serait constitué « des dissidents du RCD dont Laurent Nkunda, Bora Uzima, l'ancien gouverneur du Sud-Kivu, Xavier Chiribanya et autres ». Le « cerveau moteur » de ce groupe serait le colonel Kakolele, « ancien commandant des troupes du RCD-K/ML de Mbusa Nyamwisi », qui « présente un parcours de véritable professionnel de la rébellion », révèle le journal. Il aurait été « arrêté l'année dernière à Beni avec une dizaine de cadres du RCD-K/ML pour préparatifs avortés d'une attaque militaire contre le pays » mais aurait « réussi à s'échapper de la prison centrale de Makala » à Kinshasa, « après quelques mois de détention », poursuit LA REFERENCE PLUS. Cette situation préoccupe, selon le journal, les différents milieux politiques du pays, « au moment où les opérations électorales viennent de démarrer ». La situation est telle que le Chef de la MONUC en Ituri, Dominique McAdams, a tenu, lundi, une importante réunion avec l'ensemble des chefs coutumiers et des collectivités d'Irumu et Djugu, rapporte le quotidien qui conclut : « on en saura davantage dans les prochains jours ».