Revue de presse du jour

24 fév 2009

Revue de presse du jour

Le début des opérations d'identification et d'enrôlement et la prolongation de la Transition font la Une de la plupart des quotidiens parus à Kinshasa ce lundi.
« Plus de doute possible, le train électoral vient d'être lancé. La République Démocratique du Congo vibre à partir de ce jour au rythme du processus électoral », écrit L'AVENIR qui titre en première page : Elections : tout commence aujourd'hui. L'opération d'identification et d'enrôlement démarre ce lundi à Kinshasa à travers six communes : « aussitôt après, les autres communes suivront », indique le journal qui affirme qu'« au fur et à mesure que les jours passent, les incertitudes se dissipent l'une après l'autre. Les preuves que l'on est dans le bon (sens) sont là ». Le quotidien annonce l'arrivée depuis vendredi, des kits pour l'opération. Selon L'OBSERVATEUR, il s'agit de 2800 kits digitaux. D'autres accessoires sont arrivés samedi et dimanche en vue du démarrage effectif des opérations.

Kofi Annan salue le lancement de l'enrôlement des électeurs, rapporte ce quotidien. Le Secrétaire Général des Nations Unies s'est réjoui de l'adoption par le Parlement congolais du projet de constitution et de la loi référendaire ainsi que le démarrage, le 20 juin, des opérations d'enrôlement et d'enregistrement des électeurs qui constituent, « des signes qui montrent bel et bien que la RDC est sur la bonne voie, vers les élections », souligne L'OBSERVATEUR. Le patron de l'ONU a, selon le journal, « appelé les Congolais à soutenir le processus électoral en cours qui doit aboutir à l'organisation des élections libres, transparentes et démocratiques en RDC » et réaffirmé la prorogation de la MONUC pour une nouvelle période d'un an allant jusqu'au 31 mars 2006. La contribution de la MONUC se fera en trois axes, précise LA REFERENCE PLUS qui cite le Représentant spécial du Secrétaire Général, William Lacy Swing : le déploiement en provinces par la MONUC des experts en matière d'éducation civique, la production de spots publicitaires en langues nationales par la Division de l'information publique de la MONUC et la diffusion, par Radio Okapi, la radio de la MONUC, de deux heures par jour d'émissions sur les élections.

LA TEMPETE DES TROPIQUES rappelle la décision prise vendredi par les deux chambres du Parlement, de prolonger la transition en RDC de 6 mois renouvelable une fois sur proposition de la Commission Electorale Indépendante (CEI), conformément à l'article 196 de la Constitution de la Transition. Le journal s'interroge sur la validité des raisons avancées par la CEI et répond : « Nous disons non ». Il pointe du doigt la classe dirigeante « et particulièrement les ex-belligérants », les accusant de « mauvaise foi manifeste », déplore « le manque de volonté politique ». Le quotidien dénonce le temps pris par le Parlement ' 9 mois ' pour adopter la loi portant organisation et fonctionnement de la CEI « alors que l'organisation des élections constituent la priorité des priorités de la Transition en RDC ».

Sous le titre Elections présidentielles dans 9 mois, cette même parution publie le calendrier prévisionnel de scrutins combinés présenté vendredi par le Président de la CEI,l'Abbé Apollinaire Malu Malu : l'enrôlement des électeurs débute le 20 juin 2005, le référendum constitutionnel aura lieu le 27 novembre 2005, le premier scrutin combiné le 22 mars 2006, le deuxième scrutin pour la présidentielle et les sénatoriales le 30 avril 2006 ; la proclamation des résultats interviendra le 30 avril 2006. « Un calendrier qui, d'après Malu Malu, est réaliste pour la réalisation des élections libres, démocratiques et transparentes », rapporte LA TEMPETE DES TROPIQUES.

Pour LE PHARE, « la transparence (des élections est déjà) hypothéquée en RDC ». Il dénonce à la Une l'Exclusion suspecte des journalistes. Les parlementaires ont décidé de « les éliminer au moment crucial : celui du comptage des voix ». « Quel danger représente la presse par rapport aux représentants des partis politiques, des institutions publiques, de la Société Civile, des ONG et de la Communauté Internationale ' », s'interroge le journal qui estime que « dans la mesure où tout le monde soupçonne tout le monde de vouloir truquer les résultats électoraux, les professionnels des médias paraissent comme les garde-fous les plus solides et fiables contre les manipulations ». Le quotidien accuse les députés actuels qui ont pris la décision d'exclure la presse d'avoir « peur des journalistes » et aussi « du verdict des urnes car la sanction populaire sera sans appel dans les mois à venir ». Il annonce aussi la constitution d'un front commun de toute la corporation pour revendiquer « ce droit acquis » et la remise, par la Haute Autorité des Médias d'une lettre de protestation au Chef de l'Etat. Dans son éditorial intitulé Tricherie, LE POTENTIEL affirme qu'« un réel triomphe de la démocratie exige la couverture des opérations électorales par la presse en vue d'en assurer la transparence et d'écarter la tricherie qui s'annonce en filigrane ».

Selon ce journal qui cite le Secrétaire national du parti d'Etienne Tshisekedi en charge de la communication, l'UDPS dénonce la prolongation automatique de la Transition. Selon lui, cette décision est « nulle et de nul effet ». « M. Bomanza trouve que le Parlement est allé contre les intérêts du peuple congolais », rapporte le journal.

« Le 30 juin 2005 marque la fin du temps imparti à la Transition », stipule le communiqué de l'UDPS publié par LE PALMARES qui, sous le titre Etienne Tshisekedi a éventré le boa sur le chaos que prépare le pouvoir, rend compte d'une conférence de presse tenue samedi par un autre Secrétaire Général de ce parti, Remy Massamba. Il a annoncé la tenue d'une marche pacifique « du peuple congolais pour consacrer la fin officielle d'une Transition qui aura accentué sa misère et sa souffrance ». Tout en réaffirmant que l'UDPS est un parti adepte de la non violence, selon le journal, il a accusé le pouvoir en place d'être responsable de l'insécurité que connaît la ville de Kinshasa (vols à mains armées, assassinats sauvages avec mutilations, arrestations, détentions arbitraires, de monter et de mettre en série des actes de violence pour les manifestations du 30 juin 2005. M. Massamba cite aussi « l'opération d'achat de machettes de marque ''tramontina'' par le pouvoir pour justifier des commandes massives d'armes et engins pour mater les manifestations populaires, l'impression en grand nombre de polos et tissus à l'effigie du Président Tshisekedi destinés à être portés par des hommes du pouvoir pendant les pillages du 30 juin 2005 dans la perspective de piller et provoquer un désordre généralisé à mettre au compte des combattants de l'UDPS », etc. Le communiqué de l'UDPS accuse aussi le Comité International d'Accompagnement de la Transition (CIAT) d'appuyer le gouvernement en soutenant la prolongation automatique de la transition et en menaçant de sanctions tout Congolais qui oserait manifester son désaveu aux autorités en place du 30 juin 2005. Pour conclure, le parti du sphinx de Limete confirme la tenue de la marche du 30 juin et appelle « son peuple » à faire échec à la mascarade de l'opération d'identification et d'enrôlement du 20 juin. « L'UDPS rendra le CIAT entièrement responsable pour complicité et non assistance au peuple congolais en danger face au génocide qui se trame », stipule encore le document.

Face à la psychose du 30 juin, Tous d'accord pour négocier, indique le titre qui barre la Une du POTENTIEL. Le journal rapporte une déclaration faite par le directeur de campagne de M. Tshisekedi sur une chaîne de télévision locale : « l'UDPS soutient que la transition s'arrête le 30 juin mais reste ouverte aux négociations autour d'une table à laquelle seront invitées des personnalités choisies au sein de tous les courants politiques annonce une déclaration, cette semaine du chef de l'UDPS ». Les membres des autres courants politiques également sur le plateau, avaient exprimé les mêmes préoccupations concernant les négociations politiques, note le quotidien. Il annonce par la même occasion une déclaration d'Etienne Tshisekedi cette semaine. Que dira-t-il dans son adresse, se demande le journal qui répond : « ceux qui le connaissent et apprécient sa constance savent qu'il ne se dédiera point. Il confirmera la manifestation pacifique du 30 juin'mais ne manquera pas non plus d'évoquer l'éventualité de négociations ».