Revue de presse du jour

23 fév 2009

Revue de presse du jour

Plusieurs sujets font la Une des journaux parus à Kinshasa ce mercredi 3 novembre 2004 : le climat qui règne au sein de la classe politique congolaise tant au niveau de l'Exécutif que celui du Législatif, les affrontements à Minova entre les hommes de Laurent Nkunda et les Maï-Maï, la question du partage des postes dans les entreprises publiques entre les composantes et entités issues du Dialogue Intercongolais, etc.
« Dans les salons huppés de Kinshasa, des rumeurs sur l'imminence d'un coup d'Etat se répandent comme une traînée de poudre », écrit LE PALMARES sous le titre : Menaces de coup d'Etat à Kinshasa. Pour ce journal, la configuration s'y prête bien. Il cite le carton rouge brandi par la diplomatie belge à la classe dirigeante en RDC, « le Gouvernement qui s'encrasse dans une méfiance à couper au couteau, le Chef de l'Etat qui en rajoute à l'imbroglio à travers son refus de se soumettre à la logique du partage des entreprises suivant l'esprit de l'Acte global et inclusif ». Ce qui se raconte est tout sauf une invention de la radio-trottoir, affirme le quotidien qui cite « une source fiable ». Il en veut pour preuve que « l'un des dirigeants de la Transition vient d'arracher l'accord du Président d'un pays des Grands Lacs afin que ce dernier bénisse son putsch ». Sans épouser « l'optimisme à outrance de sa source », le journal reconnaît que « l'environnement politique a viré à la poisse, la misère du peuple a atteint la côte d'alerte tandis que l'Exécutif de la transition a encrassé une léthargie inqualifiable ».

LE PALMARES déplore également le temps qui passe sans que les objectifs de la Transition ne soient atteints, notamment l'organisation des élections. Il rappelle les récents propos de Joseph Kabila à la presse « qu'on lui opposera certainement dans les jours qui viennent » : « Si les élections ne sont pas organisées avant le 30 juin 2005, le Gouvernement devra démissionner ». Le journal évoque la politique du tube digestif des politiciens congolais « dont les intérêts matériels déterminent les comportements politiques » et qui ne peuvent que « peaufiner des stratégies pour ne pas être jetés dans la rue après la démission annoncée du Gouvernement ». Il rappelle aussi l'idée lancée par le parti d'opposition l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) « du leadership de sauvetage », concept qui implique, selon le quotidien, le changement de l'équipe qui aura échoué. Cette « nuée d'incertitude », la « misère au top », « l'insouciance cruelle des dirigeants » poussent le peuple congolais à ne se tourner que vers les Occidentaux et à se demander : « Où allons-nous » '

L'ambiance n'est guère meilleure au Parlement, estime L'AVENIR. Le journal indique que le Président de l'Assemblée nationale, Olivier Kamitatu (est) en colère au sujet de l'adoption du projet de loi sur la nationalité. « Il a manifesté sa colère dans la mesure où le texte harmonisé par la Commission paritaire mixte Sénat-Assemblée nationale a été adoptée en son absence », c'est-à-dire pendant son récent séjour aux Etats-Unis. « Olivier Kamitatu ne comprend pas comment une loi de cette importance peut être adoptée avec certaines irrégularités », ajoute le journal. Des députés accusent les membres de la Commission d'avoir inséré d'autres mots dans la confection des amendements, notamment le mot ascendant à l'article 6, note L'AVENIR, sans toutefois préciser de quels mots il s'agit. Le projet de loi sur la nationalité sera envoyé à la présidence de la République pour promulgation tel qu'adopté par la plénière, « dans la mesure où les avis individuels ne doivent pas prévaloir sur ceux de la plénière », explique L'AVENIR qui cite un membre du Bureau du Parlement, « comme pour dire que ceux qui dénoncent l'injection de tel ou tel autre mot dans le texte harmonisé n'ont pas raison ».

Nkundabatware attaque les Maï-Maï à Minova, titre encore le même quotidien qui parle d'une situation explosive dans cette localité du Sud-Kivu. Les combats auraient eu lieu de 9 h à 15h, note L'AVENIR. Les éléments Maï-Maï qui résistaient à l'agression se sont retrouvés à cours de munitions, ils ont dû appeler à leur rescousse la 10e région militaire basée à Bukavu, souligne le journal qui parle de trois bombes larguées sur la population par les éléments de Laurent Nkunda avant l'arrivée des renforts et de six bombes lancées contre ses hommes par les éléments de l'armée congolaise. Mais le quotidien, qui cite une source basée à Goma, ne donne aucun bilan de ces affrontements.

Dans un autre article intitulé Laurent Nkundabatware est un pasteur, le quotidien rapporte que le général dissident issu du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD)- qui avait occupé la ville de Bukavu du 2 au 9 juin 2004 ' n'est pas seulement un chef de guerre ou un vulgaire exploitant de ressources minérales. « Il est également un homme de Dieu, mieux, un pasteur d'une église de réveil », écrit le journal qui cite des nouvelles parvenues de Kisangani. Laurent Nkunda a son office appelé « Jésus est Seigneur (JSS) » ; il ne lésine pas sur les moyens, allant jusqu'à prendre en charge les frais de dot ou d'organisation de la fête de mariage de ses fidèles, précise le journal.

LE PHARE consacre sa Une à la question du partage des entreprises publiques et d'économie mixte sous le titre : 48 heures de sursis pour les PDG. Le journal rapporte la réunion, de plus de quatre heures, entre le Président congolais et les quatre Vice-présidents qui ont débattu sur l'épineuse question de la mise en place des mandataires de l'Etat. « Des divergences persistent entre les cinq membres de l'espace présidentiel (') Raison pour laquelle le Chef de l'Etat a demandé et obtenu un temps de réflexion supplémentaire pour pouvoir donner sa dernière position vendredi prochain », écrit le journal citant « des sources généralement bien informées ». « Sauf accident de dernière minute, le sort des mandataires sera réglé ce week-end », affirme le quotidien.

Le même journal souligne qu'en attendant, les membres de l'espace présidentiel vont se retrouver ce mercredi pour débattre des questions relatives aux services de sécurité, autre point de divergence « qui empoisonne le climat à travers le pays ».

A en croire L'OBSERVATEUR qui se réfère aux sources diplomatiques, Joseph Kabila (est) attendu au Japon et en Corée du Sud au début de l'année 2005, dans le cadre de la redynamisation de la coopération avec ces deux pays. « Le Chef de l'Etat pourrait même participer à l'exposition d'Aichi où le Congo va exposer un certain nombre de ses richesses et produits », écrit le journal. Il rend compte, par la même occasion de la conférence de la TICAD entre l'Asie et l'Afrique clôturée à Tokyo le 2 novembre. Cette conférence visait à identifier les mesures concrètes à prendre pour promouvoir le développement de l'Afrique à travers l'élargissement du commerce et de l'investissement Asie-Afrique, « afin de réaliser une croissance durable et autonome en Afrique ».