Revue de presse du jour

23 fév 2009

Revue de presse du jour

L'exclusion des Congolais de l'étranger aux prochaines élections, les déclarations (jugées déplacées par Kinshasa) du ministre belge des Affaires Etrangères, Karel De Gucht, sur la République Démocratique du Congo et la question du partage des entreprises publiques sont les principaux sujets évoqués par la presse kinoise de ce vendredi.
Elections : les Congolais de l'étranger exclus, titre en première page L'AVENIR. Le ministre de l'Intérieur, Théophile Mbemba Fundu, a présenté, jeudi au Parlement, l'économie du projet de loi sur le recensement, rapporte le journal. « Faute de moyens pour organiser le recensement général, la Commission Electorale Indépendante (CEI) a opté pour un recensement des électeurs. Une approche qui se limite seulement à identifier les nationaux et à enrôler les seuls Congolais en âge de prendre part au scrutin à partir de 18 ans. Le ministre a également indiqué que les Congolais vivant à l'étranger ne pourront pas prendre part au vote car le pays n'a pas réuni les moyens nécessaires pour ce faire », écrit le quotidien. Il précise, cependant, que les déplacés de guerre et les réfugiés congolais ayant regagné le pays voteront.

A en croire FORUM DES AS, le projet de loi relative au recensement laisse une ouverture aux Congolais de la diaspora. « Les Congolais se trouvant à l'étranger peuvent venir voter au pays s'ils remplissent la condition de durée de résidence d'au moins trois mois », a déclaré M. Mbemba, cité par le journal. 110 millions de dollars sont destinés au recensement des électeurs, précise L'OBSERVATEUR.

LE PHARE estime que les Congolais ne sont guère rassurés par la lenteur du processus électoral. « La psychose d'un scrutin non transparent s'installe progressivement dès lors que l'option d'un recensement général est abandonné au profit de celui du dénombrement des seuls électeurs », écrit ce quotidien qui titre : La CEI face à une lourde responsabilité. La crainte de la tricherie, à partir des listes électorales, habite nombre de candidats n'ayant pas les moyens d'influer sur les agents de la territoriale, souligne le journal. Le groupe des ex-belligérants fait peur aux autres car ils ont « tout à dire sur l'un ou l'autre membre de l'administration publique » et ils représentent, pense encore le quotidien, « un danger pour la régularité de cette phase du processus électoral ». LE PHARE souhaite voir la CEI « prendre les dispositions requises pour garantir aux fonctionnaires à associer au recensement partiel, une motivation financière et une protection juridique comme administrative suffisante pour leur permettre de résister aux intimidations ou offres alléchantes de toutes sortes ». Le journal tire les leçons des élections camerounaises et afghanes entachées de plusieurs irrégularités. « En RDC, l'homme de la rue attend de la CEI une prestation différente de celle vécue par les Camerounais et les Afghans », écrit le journal. Il propose deux précautions : prévoir la transformation automatique des bureaux de vote en bureaux de dépouillement, avec les délégués locaux de la CEI, les témoins des partis politiques et ceux des candidats indépendants ; puis communiquer aussitôt la fin des opérations de dépouillement par téléphone portable, les résultats certifiés à la CEI « par l'armada associée à leur supervision directe sur le terrain ». Cette transmission instantanée « éviterait toute manipulation des résultats par ceux qui seraient tentés de tricher. (') Les difficultés de transport étant ce qu'elles sont en RDC, ce serait risqué de rester prisonnier du transport aérien, fluvial ou ferroviaire des urnes », souligne le journal. L'avenir de la RDC serait sans garantie dans l'hypothèse de fraudes flagrantes dans le chef des candidats et des partis victorieux ; « chacun peut deviner les lendemains qui pourraient nous attendre dans une ambiance de constations généralisées », relève le quotidien.

S'il y a quelqu'un qui croit peu en la réussite du processus de Transition en RDC, c'est bien le ministre belge des Affaires Etrangères. Il évoque « un possible échec de la Transition », indique LE PHARE. Karel De Gucht persiste et signe devant la commission des Relations Extérieures du Parlement belge : « Il n'y a plus d'Etat en RDC », affirme aussi en première page LA REFERENCE PLUS. Ce journal rapporte les propos, tenus jeudi, par le Chef de la diplomatie belge qui n'a pas mâché ses mots : « Même un ''état'' en minuscule et entre guillemets serait déjà un grand progrès. (') La Transition échouera au Congo sans un effort accru de la Communauté internationale. (') J'ai rencontré au Congo peu de responsables politiques qui m'ont laissé une impression convaincante ». Karel De Gucht brandit un autre carton rouge aux dirigeants congolais, titre LE PALMARES à la Une. Pour le ministre belge de la Coopération, Armand De Decker, son collègue des Affaires Etrangères a fait « une erreur d'appréciation », fait savoir le quotidien. La réaction du Gouvernement congolais est musclée : L'Ambassadeur de la RDC à Bruxelles (a été ) rappelé en consultation à Kinshasa, annonce le journal.

Le ministre (congolais) des Affaires Etrangères (est) invité à vendre sans tarder l'image de la RDC à l'extérieur, souligne LA REFERENCE PLUS. Le journal relate les mésaventures d'un Congolais, leader d'un ministère chrétien qui a eu à participer à un séminaire de formation à Singapour, de septembre à octobre 2004, aux côtés de ses collègues venus du monde entier. D'abord, la nature de son passeport a été mis en doute dès son arrivée à l'aéroport par le service d'immigration qui, après moult explications, a fini par accepter qu'il s'agissait bel et bien d'un passeport de la RDC. Puis, à la cérémonie de clôture, chaque participant devait tenir en main le drapeau de son pays préparé par les organisateurs. « En lieu et place, notre compatriote a été obligé de tenir le drapeau de la République du Congo-Brazza, mieux connu là-bas que celui du Congo-Kinshasa », écrit le quotidien qui s'étonne que « la RDC demeure encore un territoire à découvrir ».

L'OBSERVATEUR annonce la tenue la semaine prochaine à Kigali, d'une Rencontre entre les ministres des Affaires Etrangères de la RDC, du Rwanda et de l'Ouganda. Il sera question des problèmes de sécurité. « En filigrane, il y a toujours ce passé d'affrontements entre les armées de trois pays et des accusations de soutien aux oppositions et rebelles formulées par les uns et les autres », écrit le journal. Citant l'AGENCE FRANCE PRESSE, LE POTENTIEL précise que cette réunion fera suite à une autre tripartite tenue en septembre à Washington. « Les trois pays avaient signé un protocole d'accord sur la mise en place de mécanismes pour résoudre ces problèmes de sécurité », a indiqué à l'AFP le chef de la diplomatie rwandaise, cité par le journal.

LA TEMPETE DES TROPIQUES revient sur la visite à Bukavu du Vice-président congolais en charge de la Commission Economico-financière. Jean-Pierre Bemba a appelé les Sud-Kivutiens au travail, titre le journal. Pour LE POTENTIEL, cette visite vise à « confirmer la réunification économique ». Pour se réconcilier avec les populations de l'Est, Jean-Pierre Bemba brandit les pygmées « mangés », présentés « à tort comme victimes de cannibalisme en Ituri et dont le témoignage a défrayé la chronique à Kinshasa », indique de son côté FORUM DES AS.

Sous le titre Il faut réformer les entreprises publiques avant de les partager, LA REFERENCE PLUS revient sur le partage des entreprises publiques qui suscite des remous au sein de la classe politique congolaise. Le journal cite des experts du secteur du Portefeuille. « A quoi cela sert-il en effet de changer les mandataires si les problèmes de fond auxquels ces entreprises font face subsistent ' La finalité est-elle de changer les équipes de direction ou plutôt de faire de ces entreprises des fer de lance de la résurrection économique de la République », s'interroge le journal.

Entreprises : la Société civile rejette aussi la politisation, indique en première page LA TEMPETE DES TROPIQUES. Selon le journal, la Société civile dit « non au partage des entreprises publiques selon les composantes et entités ». Le ''Comité Droit de l'Homme maintenant'' (par exemple) soutient la position du Chef de l'Etat, qui ne veut pas le partage entre composantes, note aussi à la Une L'AVENIR.