Revue de presse du jour

23 fév 2009

Revue de presse du jour

Le regain de violence à l'Est de la République Démocratique du Congo et le massacre de 14 personnes en Ituri, constituent les points forts de l'actualité vue par la presse mardi à Kinshasa.
Sous le titre Massacre à Lengabo près de Bunia, L'OBSERVATEUR, citant la porte-parole de la MONUC à Bunia, Rachel Eklou, fait état de 14 personnes tuées dans la nuit du dimanche à lundi dans un village non loin du chef-lieu de l'Ituri. « Environ 300 hommes armés et bien organisés ont attaqué le village de Lengabo, à moins de 10 kilomètres de Bunia, en brûlant 91 maisons vers 2 heures du matin », a expliqué la porte-parole à l'AGENCE MISNA, reprise par le journal. « A en croire cette source, hier matin, une mission de la MONUC comprenant des experts en droits de l'Homme, de la Police civile, du Vice-procureur de la République à Bunia et de 150 casques bleus, est descendue sur le site du drame. Selon le témoignage fait par la porte-parole de la MONUC, il y a eu 14 cadavres, dont dix brûlés dans l'incendie de deux maisons et quatre personnes assassinées à coups d'arme à feu », écrit le quotidien qui précise, en citant toujours la même source, que les assaillants sont des « Nghiti (Lendu du Sud) », tandis que les victimes sont des « Bira ('), le troisième groupe de la mosaïque ethnique de l'Ituri ».

Pour LE PHARE, il s'agit de l'attaque la plus sanglante jamais rapportée par une source indépendante depuis onze mois en Ituri, région en proie à des violences interethniques depuis 1999. LE POTENTIEL rapporte la réaction de la Directrice du Bureau de la MONUC à Bunia. Choquée, Dominique MacAdams estime « inadmissible que, malgré la présence de la Communauté internationale, le lancement du programme de désarmement en Ituri et la préparation des élections, en RDC, certains se croient encore permis de continuer l''uvre de déshumanisation dont l'Ituri a récemment été victime ». Elle a promis, selon le quotidien, que ni la MONUC, ni la justice congolaise ne resteront les bras croisés. « Sitôt l'enquête terminée et les responsabilités établies, la MONUC et les autorités congolaises prendront les mesures qui s'imposent », a déclaré Mme Mac Adams. Le journal souligne que cette attaque survient au moment où tous les groupes armés de l'Ituri viennent de déposer les listes de leurs combattants déclarés volontaires au programme de Désarmement et Réinsertion Communautaire (DRC), « à l'exception du Front de Résistance Patriotique pour l'Ituri (FRPI) qui contrôle la communauté Ngiti accusée par les rescapés d'être responsable de ce massacre ».

LA TEMPETE DES TROPIQUES estime que l'Est de la RDC est de nouveau embrasé et parle d'affrontements sanglants à Bunia, au Sud-Kivu et au Nord-Kivu. En plus du massacre de Lengabo, le journal rapporte d'autres affrontements à Butembo entre les Maï-Maï et les FARDC. « Aucun bilan n'est avancé », écrit le journal. Il fait aussi état d'autres attaques à Numbi où « trois bataillons non identifiés ont pris d'assaut hier, vers 5 heures du matin, les positions de la 10e région militaire, au Sud-Kivu ». Aucun bilan n'est disponible non plus, indique le quotidien Le Colonel Ngizo de cette région militaire interrogé par Radio Okapi et cité par le journal, parle d'assaillants venus « du Nord-Kivu ». L'AVENIR précise qu'ils seraient venus de Masisi et que Numbi « est une localité jadis occupée par les hommes de Nkundabatware », (un dissident des FARDC) à l'instar de Minova, Dutu et Nyabibwe. « Ce dernier avait trouvé refuge avec ses hommes dans ces localités après leur déroute de la ville de Bukavu où ils avaient été délogés par les militaires de l'armée régulière », écrit le journal.

Pour le journal, les violents combats dans le Sud-Kivu constituent Une vengeance contre Mbuja Mabe, le commandant de la 10e région militaire, « qui avait été accusé de génocide pour le besoin de la cause, juste afin d'obtenir qu'il parte de cette grande région militaire ». Le journal le considère comme « l'homme qui fait plus peur » et qui met fin aux ambitions des hommes de Laurent Nkunda « d'exploiter illégalement les ressources naturelles du Congo ».

LE PALMARES révèle la mission confiée au Commandant de la 8e région militaire, le Général Obed : celle d'arrêter Laurent Nkunda. « Cette situation met le général Obed en difficulté étant donné que le général recherché et ses hommes sont venus justement de la 8e région militaire pour aller à la rescousse du colonel Mutebutsi dont les hommes se trouvaient aux prises avec les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) », écrit le journal.

Sur un autre registre, le même quotidien indique à la Une que Joseph Kabila est à New York avec trois jokers pour affronter Kagame. Il cite dans la suite du Chef de l'Etat congolais, le ministre des Affaires Etrangères, Ramazani Baya et deux ambassadeurs itinérants, Léonard She Okitundu et Antoine Ghonda, tous deux anciens chefs de la diplomatie congolaise. Le journal prévoit des face-à-face houleux, entre Paul Kagame et Joseph Kabila sous la médiation du Secrétaire Général de l'ONU d'une part, et le président américain, George Bush, et les chefs d'Etat des pays des Grands Lacs, d'autre part.

« Avec le démarrage des travaux ce mardi à New York », la RDC au menu de la 60e session des Nations Unies, note FORUM DES AS. Le président congolais, Joseph Kabila « envisage un tête-à-tête avec ses homologues des Grands lacs », souligne le journal.

Au sujet de l'enregistrement des parties politiques, LA REFERENCE PLUS, qui cite le ministre congolais de l'Intérieur, Théophile Mbemba, annonce que 129 partis ont été enregistrés et 120 dissous. Quant à l'UDPS, le MPR, le MNCL'ils ont des dossiers incomplets, titre à la Une LE POTENTIEL. Ces partis tombent sous le cas d'homonymie de sigles, souligne le journal. Pour LE PHARE, le ministre Mbemba entretient la confusion, en ce qui concerne l'UDPS. A en croire ce quotidien, M. Mbemba aurait adressé une lettre de reconnaissance à la fois à l'UDPS d'Etienne Tshisekedi et à l'UPDS de Kibassa Maliba. « D'où vient alors que le dossier de l'UDPS soit incomplet aujourd'hui et de quelle UDPS s'agit-il ' », s'interroge le journal qui redoute qu'au moment des élections, aucune UDPS ne soit reconnue, surtout que le ministre parle de « liste à transmettre à la CEI (Commission Electorale Indépendante), et qui ne concernera que les partis politiques en règle ». Le quotidien pense que l'Etat devait tenir compte du principe d'antériorité des actes. Il en appelle au Comité International d'Accompagnement de la Transition (CIAT) pour résoudre la question dans le sens de la lecture normale des dispositions de la loi sur les partis politiques.

La Fondation Mgr Kataliko Actions pour l'Afrique (KAF) fustige la manière caporaliste de la MONUC, titre LA REFERENCE PLUS. Selon le journal, cette fondation condamne la manière dont la MONUC a transféré de Bunia à Kinshasa, le 15 septembre dernier, 18 détenus. « Par la simple volonté de la MONUC, des hommes déjà acquittés et libérés aient été amenés à Kinshasa à la place des présumés malfaiteurs. La FAK s'étonne que 18 personnes ont été amenées à Kinshasa alors que la lettre de transfert du Parquet Général de la République ne comportait que 4 noms », écrit le journal.