Revue de presse du jour

23 fév 2009

Revue de presse du jour

Le massacre des réfugiés congolais Banyamulenge au camp de Gatumba au Burundi constitue l'essentiel de l'actualité parue ce lundi dans la presse kinoise.
« Ce qui s'est passé le vendredi 13 août 2004 dernier entre 22h et minuit dans le camp des réfugiés Tutsi congolais (Banyamulenge) de Gatumba au Burundi (à 4km de la frontière congolaise vers Uvira), est une nouvelle manifestation de la cruauté humaine dans la région des Grands Lacs africains », écrit LA TEMPETE DES TROPIQUES. Le journal rapporte l'attaque du camp par « des hommes fortement armés » qui ont tué « avec des fusils et des couteaux » et brûlé des cases et des tentes. « Ils nous ont attaqués avec des armes à feu et brûlé nos tentes : j'ai vu des personnes fuir et de nombreux morts », déclare un rescapé à l'agence MISNA et cité par LA REFERENCE PLUS. LA TEMPETE DES TROPIQUES fait état d'un bilan provisoire de 200 morts dont des femmes qui allaitaient leurs bébés. L'AVENIR parle de 180 morts et souligne qu'ils seront inhumés ce lundi. « Les Chefs d'Etat et de gouvernement de la CEEAC (Communauté économique des Etats d'Afrique Centrale) exigent une enquête internationale », rapporte le même journal. Le Président et le Gouvernement condamnent et exigent une commission internationale d'enquête, souligne LA REFERENCE PLUS. Le Gouvernement et le CIAT (Comité International d'Accompagnement de la Transition) exigent une enquête indépendante, titre aussi L'OBSERVATEUR.

« Il y a des signes et des indices qui permettent d'expliquer les motivations d'un acte cruel », note LA TEMPETE DES TROPIQUES qui titre : Massacre de Gatumba : ce qui est à la base. Il estime que le massacre aurait un rapport avec les récentes déclarations du Vice-président congolais de la République en charge de la Commission Politique, Défense et Sécurité, Azarias Ruberwa, « lui-même Tutsi du Sud-Kivu » qui avait réclamé le changement du mandat de la MONUC pour lui permettre « de traquer, d'arrêter, de désarmer et de rapatrier par la force au Burundi » des combattants Hutu Interahamwe et ex-Forces Armées Rwandaises (ex-FAR). « Les Interahamwe, les ex-FAR et leurs alliés burundais n'ont certainement pas apprécié une telle démarche de la part de Ruberwa. Ils ont attaqué le camp de Gatumba le même jour où Ruberwa y est passé pour réconforter ses compatriotes », souligne le journal. Citant des témoins, il indique que les assaillants n'ont pas attaqué les cases et les tentes des réfugiés congolais de l'ethnie Bafulero à quelques mètres du lieu de massacres. « Il s'agit d'une tuerie ciblée », affirme LA TEMPETE DES TROPIQUES.

Le Burundi accuse les Maï-Maï et ferme sa frontière avec la RDC, annonce LE PHARE. Les Maï-Maï se disent non concernés, titre encore LA TEMPETE DES TROPIQUES. Ces « intrépides guerriers » sont « cités parmi les commanditaires de l'acte barbare sur l'un des trois sites des réfugiés congolais au Burundi », précise le journal qui relève au passage la responsabilité du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés. « Le Chef des Maï-Maï indexés, le major Ekofo, a passé la nuit du vendredi fatidique à Sange, accompagné du Colonel Namushevua, adjoint de Patrick Masunzu, le chef des Banyamulenge en rébellion contre le RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie)». « Le comité de médiation des Maï-Maï qui livre ce détail, reste d'avis que les auteurs de ce crime odieux sont ailleurs », écrit-il. L'AVENIR rappelle la revendication du massacre par les rebelles burundais des Forces Nationales de Libération (FNL). « Mais il y a des gens qui refusent de le croire. Peut-être en connaissent-ils les tenants et les aboutissants ' Pourtant, les méthodes utilisées ne sont pas le propre des Congolais », écrit le journal qui affirme que La déstabilisation de la RDC est en marche.

LA REFERENCE PLUS rapporte la déclaration politique du RCD qui accuse les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo). Le Secrétaire général et le 1er Vice-président de ce parti parlent de « deux compagnies des FARDC basées aux secteurs 6 et 7 de Kiliba et commandées par le major Ekofo, adjoint du colonel Nakabaka, commandant de la brigade d'Uvira qui ont encerclé le camp, y ont mis le feu et tué les réfugiés. Ces deux compagnies ont rejoint en territoire burundais une compagnie des FNL ». Toujours selon le RCD, note le journal, « cet acte de génocide a été récemment planifié à Walungu au cours d'une réunion secrète présidée par le général Félix Mbuja Mabe, commandant de la 10e région militaire du Sud-Kivu ».

Un massacre pour diaboliser Mbuja Mabe et les Maï-Maï, titre FORUM DES AS qui crie à la « manipulation ». « Sans diligenter la moindre enquête, les commanditaires de ces actes de barbarie condamnent directement les Maï-Maï appartenant à la 10e région militaire, dirigée par le général Mbuja Mabe, rumeurs malheureusement relayées par les médias occidentaux, sans vérification aucune, de soldats parlant le kirundi et le lingala », écrit le journal qui estime que c'est « une manière facile de mettre en cause les militaires venus de Kinshasa, sous la conduite du général Mbuja Mabe, qui a réussi à gêner les projets des Tutsi dans la région ».

« Les Maï-Maï ne sont en guerre ni contre les Rwandais, ni contre les Burundais, ni contre les autres populations Tutsi dites Banyamulenge, depuis l'Accord global et inclusif. Les Maï-Maï n'ont jamais attaqué un pays voisin depuis le début de l'agression », écrit LA REFERENCE PLUS qui publie une déclaration de l'entité Maï-Maï. Les Maï-Maï accablent Ruberwa, indique à la Une le journal. « Tout observateur de la scène politique congolaise aura constaté qu'à chaque déplacement du Vice-président Ruberwa à l'Est, il y a de graves incidents qui surviennent au Kivu », note le quotidien. Il cite entre autres la tentative d'assassinat du Général Nabiolwa (ex-commandant de la 10e région militaire) « et toute l'épopée Mutebutsi », la tentative de prise en otage de la délégation gouvernementale par les militaires de la 8e région militaire à Goma, etc. « Drôle de coïncidence : tout arrive quand le Vice-président Ruberwa séjourne à l'Est », affirme aussi L'AVENIR. FORUM DES AS se souvient que malgré la présence d'Azarias Ruberwa fin mai dans l'Est du pays, « Nkundabatware et Mutebutsi n'ont pas hésité à perpétrer leurs massacres à Bukavu ». Le journal s'interroge : « Pourquoi les Rwandais et les Banyamulenge n'attendent que son passage pour radicaliser leurs revendications ' Son leadership serait-il bafoué ou a-t-il encore le contrôle de la base de son parti ' ».

LE PALMARES parle de « chamailleries peu honorables dans l'espace présidentiel » au sujet de l'Affaire Nkunda : Azarias Ruberwa répond à Joseph Kabila, titre-t-il. Le journal rappelle que le Vice-président avait « proposé qu'on le (le dissident Laurent Nkunda) presse tout bonnement à quitter le pays pour aller poursuivre ses études dans une académie militaire ». Il rapporte la réaction du Président congolais par l'entremise de son Porte-parole le 13 août dernier : « Joseph Kabila refuse à quiconque de négocier avec Nkunda ou Mutebutsi au nom du pays ». Le quotidien rappelle aussi la réunion du 18 juin au cours de laquelle il avait été décidé « de la prise de sanctions sévères à l'endroit de tous les auteurs de massacres, vols, pillages et autres exactions commises sur la population de Bukavu et d'ailleurs ». Selon le journal, M. Ruberwa condamne avec la dernière énergie la méthode utilisée par le Chef de l'Etat congolais « pour dire son désaveu ». Il estime qu'il « aurait dû (') réunir tous les membres de l'espace présidentiel » et accuse M. Kabila « d'avoir manifestement violé la Constitution et l'Accord global et inclusif », souligne le quotidien. Kabila-Ruberwa : une cacophonie troublante, déplore à la Une LE PHARE. « On peut s'attendre à des discussions orageuses au sein de l'espace présidentiel », redoute-t-il.

Théodore Ngoy arrêté, titre encore le même journal qui évoque l'enlèvement du pasteur, avocat et président de l'ONG « Christ pour la Justice ». A en croire LE PALMARES, il a été arrêté « à cause de ses opinions sur la nationalité et le projet de loi y relatif en discussion au Parlement ».