Revue de presse du jour

23 fév 2009

Revue de presse du jour

La presse parue à Kinshasa ce jeudi planche sur l?insécurité qui prévaut dans le Kivu et sur les inquiétudes de la MONUC à ce sujet.
Des attaques font trois morts et plusieurs blessés dans les quartiers de la ville de Goma, titre LE POTENTIEL qui cite RADIO OKAPI. Selon des témoignages recueillis au quartier Birere Mapendo, souligne le journal, la population, alertée par un habitant menacé de pillage par des hommes en uniforme, a mis la main sur un des militaires et lui a ravi son arme. « C'est alors que l'autre complice a ouvert le feu pour disperser les gens. Plusieurs personnes ont été atteintes », rapporte le quotidien. Il précise que l'arme saisie a été remise à la Task Force One de la MONUC. Pour LE PALMARES, les habitants de Goma sont dans une insécurité grandissante. Il appelle les autorités militaires et civiles en poste dans la ville, à « prendre toutes les mesures pour mettre fin à ce type de banditisme » et ajoute : « Il faut d'abord neutraliser le général Nkunda et sa bande ».

Le même journal revient sur « l'exfiltration du général Nkunda du territoire national pour un exil doré au Nigeria ou pour une formation dans une académie militaire ». LE PALMARES considère le départ du général Nkunda comme un aveu d'impuissance pour le Gouvernement qu'il qualifie d'« Exécutif nonchalant ». « Dans quel pays du monde, est-ce qu'un officier général qui a marché contre le code de justice militaire, peut se pavaner, humant l'air frais comme d'honnêtes citoyens ' Dans quel pays du monde peut-on se permettre d'envoyer à la rencontre d'un tel individu, un gouverneur qui est, en fait, le Président de l'Exécutif provincial ' » s'interroge le journal. Il craint « le piège de la jurisprudence » dans « ce pays atypique qu'est la RDC où il faut absolument s'attendre à tout ». En attendant que se terminent les tractations sur le départ de Nkunda, « l'homme fort effectue des va-et-vient entre Goma et Minova. Car pour lui, celui qui osera l'arrêter, n'est pas encore né' », conclut le quotidien.

L'OBSERVATEUR qui rend compte de la conférence de presse hebdomadaire de la MONUC, fait état de mouvements de troupes à l'Est du pays et d'accrochages entre les troupes régulières et les hommes de Laurent Nkunda. La MONUC exprime ses vives inquiétudes, titre le journal. « La situation demeure tendue dans l'Est de la République Démocratique du Congo », a déclaré le Porte-parole de la mission onusienne, cité par le journal. Il a qualifié la situation de « pas rassurante pour le processus de transition », rapporte le quotidien.

LE PHARE rend également compte de la même conférence de presse et évoque l'évasion de 27 éléments des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), pourtant arrêtés par les Forces Armées de la République Démocratiques du Congo (FARDC). A en croire le Porte-parole de la MONUC cité par le journal, la Mission a été informée par les FARDC de l'arrestation de ces éléments ; elle a été invitée à les voir dans un camp où ils étaient encerclés par des militaires congolais. « La MONUC devrait ensuite procéder à une deuxième visite. Celle-ci n'a pas eu lieu. Les Casques bleus ont été empêchés de se rendre dans le camp de détention des éléments des FDLR par, semble-t-il, des Maï-Maï. En un mot, la MONUC n'est liée ni de loin, ni de près à la fuite des 27 éléments FDLR », écrit le journal.

Selon LE POTENTIEL, « la MONUC n'a pas réussi à dissuader ces combattants Hutu, désormais retranchés dans les collines du Sud-Kivu, à souscrire à son programme volontaire de désarmement et de rapatriement en cours depuis 2002 ». L'évasion des éléments FDLR aurait été facilitée par des officiers issus de l'entité Maï-Maï, précise le journal qui cite des sources militaires proches de la 10e région. Des enquêtes sont en cours, a indiqué le Porte-parole de la 10e région militaire, cité par le journal. « Des mesures seront prises à l'endroit de ceux qui seraient reconnus coupables de cette évasion », a-t-il souligné.

Parlant également de la conférence de presse de la MONUC, LA TEMPETE DES TROPIQUES annonce le début d'un séminaire, du 9 au 13 août, à l'intention de la police nationale congolaise. Session décisive sur les réformes sécuritaires en RDC, annonce le journal. Plus de 90 participants prendront part à ces assises, précise L'AVENIR.

Toujours sous les armes : le recrutement d'enfants soldats continue en RDC, titre LE POTENTIEL en première page, rapportant les accusations d'Amnesty International. « La création d'une armée nationale unifiée de la RDC ainsi que le désarmement, la démobilisation et la réintégration (DDR) dans la ville civile de dizaines de milliers de combattants inutiles est une des réformes fondamentales dont le pays a besoin (') La libération des enfants soldats par les différentes forces armées ne devrait pas dépendre de la réforme de l'armée », écrit le journal.

Pontien Tshisungu suspendu pour une durée indéterminée, indique LE PHARE. C'est pour avoir diffusé un extrait de la conférence de presse tenue le 2 août dernier par le Vice-président de la République et leader du RCD, Azarias Ruberwa, à l'occasion du 6e anniversaire de son parti, que ce journaliste de la Radio-Télévision Nationale Congolaise (RTNC) a été sanctionné, explique le journal. Pour le quotidien, cette mesure disciplinaire « rappelle l'époque révolue de régimes politiques de type stalinien ». Modeste Mutinga (président de la Haute Autorité des Médias) sermonne l'ADG de la RTNC, titre LA REFERENCE PLUS. M. Mutinga accuse la RTNC de rétention de l'information et de volonté délibérée de barrer l'accès aux médias publics à d'autres partis politiques. « L'embargo aurait été ordonné par le ministre de l'Information et Presse, Mova Sakanyi », écrit le journal. Dans une lettre adressée au patron de la RTNC, Modeste Mutinga estime que cela « viole l'esprit et la lettre de l'Accord global et inclusif ».