Revue de presse du jour

20 fév 2009

Revue de presse du jour

Le recensement en vue des élections prochaines prévues en juin 2005, de la reprise des hostilités à Bukavu, de « l'affaire Diomi Ndongala », le ministre congolais des Mines menacé de limogeage, sont les points saillants de l'actualité dans la presse kinoise de ce lundi.
« La tenue des élections provoquera à coup sûr des conflits », estime LE POTENTIEL qui titre en première page : Enrôlement : couac entre le ministère de l'Intérieur et la CEI (Commission Electorale Indépendante). « En l'absence du recensement, (le ministre) Théophile Mbemba affirme que c'est le Gouvernement qui organisera l'enrôlement des électeurs. Pourtant la loi portant organisation et fonctionnement de la CEI donne cette compétence à l'institution d'appui à la démocratie », écrit le journal. « La CEI organisera juste l'enrôlement des électeurs sur fichiers informatisés. Un plan méthodologique a déjà été adopté à la CEI pour le recensement électoral », ajoute le quotidien pour qui, le ministre de l'Intérieur doit faire preuve de compréhension et « battre honorablement en retraite ».

Le même journal note une reprise de combats à Bukavu entre les soldats des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les hommes du dissident Laurent Nkunda. Il fait état de 5 soldats tués et de 9 blessés dans les rangs des FARDC, citant le Porte-parole de la MONUC à Bukavu. Ces affrontements ont fait 30.000 déplacés dans la zone de Kahele et sur la péninsule, selon le journal. LE PHARE cite la même source et parle de 36.000 personnes déplacées.

LE POTENTIEL estime par ailleurs que le Commandant des FARDC à Goma, le Général Obed, qui «n'a jamais manifesté un quelconque empressement pour rétablir la discipline militaire dans sa circonscription », est celui « par qui tout pourrait arriver ». A en croire le journal, le Général Obed et le dissident Nkunda auraient un lien de parenté. De plus, il déplore son absence à la réunion des commandants de région militaires convoquée il y a plus d'une semaine par la hiérarchie militaire à Kinshasa, sur la situation sécuritaire du pays. Le quotidien craint que le général Obed, qui « visiblement échappe au contrôle de Kinshasa », ne serve « d'appât dans la perspective de relance de la guerre au Kivu si les FARDC prenaient le risque de le neutraliser ». Le quotidien s'inquiète aussi du silence du Gouvernement sur la question et l'accuse d'être incapable d'imposer l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du pays. « C'est comme si Goma n'était plus une ville congolaise », écrit le journal.

L'OBSERVATEUR revient sur « l'affaire Diomi » sous le titre : Diomi Ndongala dans le collimateur de Jean-Pierre Bemba. Le Vice-président de la République en charge de la Commission Economico-financière « voit d'un très mauvais 'il le nombre important d'arrêtés signés par le ministre des Mines en une année de fonction », rapporte le journal. Il souligne que le nombre d'arrêtés signés en principe par un ministre des Mines « avoisine environ le chiffre 200 en faveur, entre autres, de comptoirs d'achats de diamants agréés ». Il peut atteindre 300 lorsque le ministre délivre un arrêté pour chaque acheteur de diamants au niveau des comptoirs et que « certains comptoirs utilisent une vingtaine d'acheteurs ». Or, « le ministre Diomi n'a signé que 103 arrêtés », explique le quotidien. Mais LA REFERENCE PLUS parle plutôt de « 400 arrêtés signés en 12 mois, dont 139 ont trait aux concessions minières ».

L'OBSERVATEUR croit savoir que Diomi Ndongala est aussi victime de ses efforts qui ont permis au processus de Kimberley d'exclure le Congo/Brazza du marché mondial du diamant. Le journal parle de diamants produits dans les provinces Orientale et de l'Equateur qui transitaient par Brazzaville « par le biais des hommes bénéficiant de la protection du pouvoir de Brazzaville et du MLC de Jean-Pierre Bemba ». Les démentis apportés par le Vice-président « n'ont pas convaincu tout le monde, surtout après sa visite éclair à Brazza où il a pris langue avec le président Sassou Nguesso », écrit le quotidien. Brazzaville va perdre beaucoup de millions dollars à cause de son exclusion du processus de Kimberley, précise encore le journal. Le Chef de l'Etat congolais, Sassou Nguesso, a mis à contribution ses bonnes relations avec le numéro un du MLC pour « punir » le ministre des Mines, ajoute le journal. « L'on s'interroge dans l'opinion si Eugène Diomi va, lui aussi, après Antoine Ghonda dont la tête a été exigée par le président ougandais, perde son poste », écrit-il.

La menace de limogeage qui pèse sur le ministre des Mines provoque une vive réaction des originaires du Bas-Congo dont est issu M. Diomi. Les Bakongo en colère, titre FORUM DES AS. Le CIAT (Comité International d'Accompagnement de la Transition) saisi du « cas » Eugène Diomi, indique en première page LA REFERENCE PLUS. L'AVENIR parle de déséquilibre du Gouvernement et indique à la Une que les parlementaires Kongo saisissent le CIAT. « Après le limogeage de Roger Nimy et Antoine Ghonda, les Bakongo n'entendent pas voir Diomi Ndongala quitter le Gouvernement et le ministère des Mines », écrit LA REFERENCE PLUS. « Nous tenons à signaler ici que la réserve et/ou le silence habituellement reconnus aux Kongo ne seront plus de mise en ce qui concerne l'acharnement et les menaces qui pèsent sur eux au sein du Gouvernement, dans la mesure où ils se sentent tous frustrés et humiliés », ont déclaré à M. Swing, les députés et sénateurs Kongo dont la lettre est publiée par L'OBSERVATEUR. Ils attendent du Chef de la MONUC qui convoque les réunions du CIAT, qu'il obtienne du Président de la République et des parties concernées dans cette affaire, « le maintien des équilibres des institutions mises en place pour la période de la transition aux prix des mille efforts et maints sacrifices », note le journal.

Deux proches de Joseph Kabila aux arrêts, titre LA TEMPETE DES TROPIQUES. Le journal précise que ces parents du Chef de l'Etat congolais « détenaient par dévers eux des armes de guerre et des munitions ». Selon le chef de la maison civile du Président de la République, cité par le quotidien, « les membres de la famille présidentielle ne devraient pas bénéficier de traitements de faveur ». Pour le journal, avec ces arrestations, « le Chef de l'Etat veut se démarquer du régime de la deuxième République caractérisé par le népotisme ».