Revue de presse du jour

23 fév 2009

Revue de presse du jour

Les manchettes de la presse kinoise de ce mardi 9 novembre 2004 évoquent les difficultés qui entravent le processus de Transition en RDC au niveau du Parlement et du Gouvernement. Elles rapportent également la marche de protestation des habitants de Goma contre l'insécurité ainsi que la tenue, à Kampala, de la 3e réunion préparatoire de la Conférence pour la paix, la sécurité et le développement dans la sous-région des Grands Lacs.
« Chaque jour qui passe démontre le degré d'inconscience des animateurs des institutions de la Transition dans leur gestion des affaires publiques », écrit en première page LE POTENTIEL dans son article intitulé : Cinq lois essentielles attendues au Parlement. Un mois après l'ouverture de la session parlementaire d'octobre, indique le journal, les lois dites essentielles, à savoir les lois référendaire et électorale, la Constitution de la 3e république, la loi sur le recensement et la loi budgétaire « ne sont localisées nulle part au parlement », tandis que les lois sur l'armée et l'amnistie et la nationalité « peinent pour leur promulgation ». De plus, « Qui acceptera d'assumer la responsabilité du préjudiciable retard ' », s'interroge le quotidien. « Craignant de porter le chapeau le moment venu, le Gouvernement allègue, par la voix du président de la République qu'il a déjà transmis différents projets de lois au Parlement. Lequel soutient n'en avoir reçu qu'une partie. Qui dit vrai ' », se demande encore le journal qui estime qu'à sept mois de la fin de la Transition, les principaux animateurs des institutions du pays ne rassurent ni la Communauté internationale, ni les partenaires extérieurs de la RDC. Avec la publication de la « Feuille de route ''harmonisée'' » par le Gouvernement, « on avait cru apercevoir la volonté politique des dirigeants de s'engager effectivement en faveur de la fin de la Transition », mais au regard de toutes les tergiversations, « le peuple peut aujourd'hui déchanter », souligne LE POTENTIEL pour qui « les acteurs politiques congolais ne voient la fin de la Transition que sous le prisme de la rallonge de '' deux fois six mois'' consignée dans la Constitution et ils travaillent dans cette perspective ».

Sous le titre Pillage : la Transition au banc des accusés, LE PHARE n'est guère plus tendre à l'égard des animateurs de la Transition. Le journal voit se profiler à l'horizon « un très gros point d'interrogation » quant à la tenue des élections, au regard du comportement affiché par les principaux protagonistes. « Des fonds prêtés au titre de l'assistance budgétaire en faveur des institutions de la Transition disparaissent comme neige au soleil », écrit ce journal qui rapporte des indiscrétions dans les chancelleries critiquant « la multiplication des associations bidons et la politique des dons semés, dit-on, comme les cailloux du Petit Poucet » ainsi que la multiplication des missions tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, « dans l'unique but d'opérer des ponctions sur le Trésor public ». Les détournements de fonds auraient donc atteint des proportions inégalées, provoquant ainsi la lassitude et l'agacement au sein de la Communauté internationale, estime le journal.

LE PALMARES consacre sa Une aux dissensions au sein de l'espace présidentiel. Sous le titre : Joseph Kabila ' Jean-Pierre Bemba : le bras de fer au top, le journal rappelle le limogeage de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Antoine Ghonda, issu du Mouvement de Libération du Congo (MLC) de M. Bemba, devenu par la suite ambassadeur itinérant de M. Kabila. Il rappelle aussi le récent voyage du Chef de l'Etat congolais à Kisangani ainsi que ses étapes de Kindu, Bukavu et Goma, annulées « pour des raisons sécuritaires ». « Avec une promptitude et un opportunisme désarçonnants, Jean-Pierre Bemba saute sur l'occasion démontrant qu'il est capable de triompher là où Joseph Kabila et les siens sont gagnés par la trouille », souligne le quotidien, interprétant ainsi le dernier voyage du Vice-président Bemba à Goma et Bukavu. Il voit dans la visite, à Mbandaka et Gemena, du chef du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), Vital Kamerhe, une revanche « pour équilibrer la balance » et pour mettre « le MLC à genoux dans son fief de l'Equateur ». LE PHARE parle de Démonstration de force de Vital Kamerhe à Gemena. Après Mbandaka, Gemena conquis par le PPRD, titre aussi FORUM DES AS. Pour LE PALMARES, les membres du parti de Joseph Kabila font, depuis dimanche dernier, « une cueillette trop osée dans le jardin de l'ennemi » car Mbandaka et Gemena « sont sous leurs bottes ». Le journal s'interroge : « Qu'on se le dise : depuis quand la campagne électorale a-t-elle débuté ' ». Le quotidien appelle la Commission Electorale Indépendante à rappeler à l'ordre « ceux qui se sont précipités de prendre l'ascenseur avant les autres ».

Kamel Morjane : « les élections au Congo seront un grand moment pour l'Afrique », titre L'OBSERVATEUR, qui rapporte un entretien de son envoyé spécial à Tokyo, avec le tout premier Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la RDC, en marge de la Conférence de TICAD II. « Je reste optimiste quant à l'issue de la Transition en RDC », a déclaré à l'envoyé spécial du journal l'ancien Chef de la MONUC qui a salué la détermination du peuple congolais à s'investir pour que cette transition aboutisse à l'organisation des élections libres et transparentes. M. Morjane a félicité la MONUC qui « ne lésine pas sur les moyens pour veiller au bon déroulement de la Transition en RDC », écrit le quotidien.

L'AVENIR se réfère à la crise ivoirienne pour faire une comparaison entre le Chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila, et son homologue ivoirien, Laurent Gbagbo. Sous le titre : L'anachronisme « gbagboien », le journal estime dans son éditorial que « le chaos ivoirien est un langage qui met à nu la grandeur d'esprit et le patriotisme du président congolais ». Il rappelle les nombreuses rébellions matées au Biafra, au Soudan, au Congo-Brazza, en Somalie, en Ethiopie. « On ne connaît pas de cas où les rebelles ont été mis au pouvoir, voire ces rebelles négocier d'égal à égal avec le gouvernement légal ». Pourtant, la rébellion qui n'a pas renversé le régime de Kinshasa, a eu droit de se mettre à la même table de négociation avec le gouvernement en place et il y a eu partage du pouvoir, relève le journal. « Quels que soient les problèmes rencontrés, le régime de Kinshasa tenant à la paix, a tenu bon. On n'est pas encore sorti de l'auberge, certes, mais personne ne s'attend à ce que le Chef de l'Etat envoie des troupes attaquer les positions du RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie), par exemple, qui continue à s'opposer à la réunification du pays », écrit le journal qui déplore les méthodes archaïques de M. Gbagbo, qualifié au passage de « déphasé », pour se maintenir au pouvoir auquel il a été « porté par la violence ». « L'agitation de Gbagbo démontre comment Joseph Kabila est grand, parce que lui, il est allé jusqu'au bout de l'Accord de Sun City », alors que le Président ivoirien « n'a même pas appliqué la moitié de l'Accord de Marcoussis ».

Une marche à Goma pour le départ du Général Obeid, annonce également le même journal. A travers cette marche pacifique tenue hier, la population de Goma « proteste contre la montée de l'insécurité dans cette ville ainsi que dans le reste de la province » et estime que le commandant de la 8e région militaire « ne fait quasiment rien pour que la situation s'améliore », rapporte L'AVENIR.

A en croire LA TEMPETE DES TROPIQUES, les commandants de la 4e brigade (sont) incarcérés à Goma. Les autorités de la 8e région militaire leur reprochent d'avoir refusé d'obéir à l'appel de leur chef direct, le Général Obeid Rwibasira, et d'avoir pris en otage trois officiers.

L'OBSERVATEUR évoque l'Ouverture, hier à Kampala, des travaux préparatoires de la Conférence des Grands Lacs sur la paix, la sécurité et le développement. Ces assises préparent la rencontre de Dar-Es-Salaam et la Communauté internationale a débloqué près d'un million de dollars pour la tenue de la Conférence prévue du 19 au 20 novembre 2004 dans la capitale tanzanienne, affirme le journal. Cette réunion préparatoire, la 3e du genre, planche sur le projet de la Déclaration de Dar Es-Salaam qui devra être soumise aux chefs d'Etat, précise LE POTENTIEL.