La presse parue ce mercredi 05 juillet 2006 à Kinshasa fait abondamment écho de la déclaration de 19 candidats à la présidentielle, qui exigent le gel de la campagne électorale.

A travers une déclaration rendue publique hier, 19 des 33 candidats à la présidentielle du 30 juillet prochain demandent une suspension de la campagne électorale. Le gel de celle-ci, éclaire Le Potentiel permettra de « vider le processus électoral de toutes les irrégularités constatées et dénoncées ». Les irrégularités ? « l'impression de 5 millions de bulletin supplémentaires reconnue par la CEI et la délocalisation du serveur central dans un pays d'Europe occidentale. Sans oublier l'enrôlement frauduleux de nombreux étrangers estimé à 60 mille », répond ce quotidien, avant de se demander si ces candidats « seront attendus ? ».

Difficile d'y répondre. Toutefois, pour l'Ambassadeur des Etats-Unis en RDC, « le temps des délais supplémentaires est révolu », fait savoir Le Potentiel. Le temps, selon ce quotidien qui, cite toujours le diplomate américain est maintenant venu « de fournir des résultats, de clore le chapitre de la transition et de procéder à des élections libres et équitables ». Véritablement, estime pour sa part, La Référence Plus, il est temps pour « le peuple congolais de se prendre en charge par la voie des urnes », en citant également l'Ambassadeur Roger Meece.

Décryptant la déclaration des 19 candidats, L'Avenir, estime que celle-ci « traduit tout simplement la peur bleue que ces derniers ont des élections parce qu'ils sont impopulaires et incapables d'organiser une campagne à l'échelle nationale ». Les signataires de cette déclaration, juge ce quotidien versent dans « le populisme pour se faire adopter par l'UDPS qui n'a jamais voulu des élections ».Et, ce quotidien de prévenir que « cette manœuvre est une fuite en avant qui prépare la contestation des résultats électoraux dès qu'ils auront été publiés ».

En tout état de cause, « les élections sont un rendez vous avec l'histoire à ne pas manquer pour le peuple congolais », indique Le Potentiel. Soulignant que ces propos ont été tenus par Azarias Ruberwa, lors du lancement de sa campagne, cette publication, averti que son parti [le RCD] ne veut « nullement d'élections truquées ». Aller, aux élections, précise Le Potentiel, est une chose, mais faut-il « qu'elles soient libres, démocratiques et transparentes », en citant le vice président Ruberwa.

Reste qu'à en croire Le Phare, selon William Swing, il n'y a pas « d'argent pour le second tour de la présidentielle et les provinciales ». Ce journal qui, rend compte du premier séminaire organisé par la Division de l'Information de la MONUC à l'intention des journalistes, renseigne qu'il manque encore un financement de l'ordre de 46 millions de dollars.

Joseph Kabila « convoque une réunion extraordinaire du gouvernement ce week-end à la cité de l'Union africaine », annonce de son côté La Tempête des Tropiques. L'objet de cette réunion, développe ce journal « viserait à réglementer tous les déplacements des membres du gouvernements qui sont candidats aux élections présidentielles et législatives ». Reste qu'il y a lieu de se demander si « l'espace présidentiel sera au grand complet », s'interroge La Tempête des Tropiques. En effet, les vices présidents Azarias Ruberwa, Jean Pierre Bemba et Arthur Z'Ahidi Ngoma, fait remarquer ce quotidien, ont « encore en mémoire ce qu'ils ont qualifié de sabotage du chef de l'Etat, quand ce dernier n'a pas pris part aux concertations politiques initiées le 30 juin dernier au ministère des affaires étrangères ».

Ailleurs et sur un tout autre registre, « plus de 400 soldats de la 81e brigade disent non à Laurent Nkunda, en abondanant leurs positions dans le territoire de Masisi dans le Nord Kivu », informe Le Potentiel. Cependant, éditorialisant, sur le sujet, ce quotidien estime que « la menace Nkunda est toujours présente et mérite que l'on s'y penche ».