Le débat sur l'opportunité d'un dialogue (nouveau) entre les différents acteurs politiques congolais avant la date du 30 juin 2006 fait encore les gros titres de la presse parue ce vendredi 05 mai à Kinshasa.

Lundi dernier, lors d'une conférence de presse, le président de la Conférence épiscopale du Congo, Monseigneur Monsengwo invitait la classe politique à des négociations politiques avant le 30 juin 2006. «Sans ambages, le prélat a surtout dénoncé la manière cavalière dont le président de la Commission Electorale Indépendante avait fixé le récent calendrier électoral, désormais définitif jusqu'à preuve de contraire", écrit Le Potentiel.

Tout comme le prélat, L'UDPS, vient de «proposer une médiation de l'Union africaine pour la tenue avant le 30 juin 2006, de concertations politiques en vue d'un consensus de la classe politique congolaise autour d'une nouvelle prolongation liée à l'organisation des élections, selon le calendrier aménagé de la CEI, à partir du 30 juillet prochain», ajoute ce quotidien, citant le président du Comité national de ce parti.

Reste désormais à savoir ce qu'il «adviendrait si jamais les négociations tant réclamées n'avaient pas lieu avant le 30 juin 2006» s'interroge Le Potentiel.

Enumérant, plusieurs hypothèses, cette publication écrit que «ne trouvant pas son compte dans le processus en cours, la majorité silencieuse pourrait réagir démocratiquement dans la rue, en se réfugiant derrière le dernier discours de la conférence épiscopale du Congo pour exprimer son ras-le bol et désavouer la classe politique». Toute situation qui, pourrait «profiter à un illuminé capable de surprendre tout le monde», prévient Le Potentiel, qui recommande ainsi d'éviter «tout élan anticipé de triomphalisme exécrable».

Pour sa part, L'Union Européenne sera «intransigeante avec tout débordement ou tentative de sabotage du processus», avertit L'Observateur. Selon ce quotidien qui se fait l'écho d'une déclaration de Louis Michel, Commissaire européen au développement et à l'aide humanitaire suite à la publication du calendrier électoral, «tous les efforts doivent maintenant être rassemblés pour que cette date soit respectée et que les élections se déroulent dans la transparence et dans le respect absolu de la liberté d'expression».

Par cette déclaration, l'Union Européenne fait «semblant d'ignorer toutes les critiques émises contre le processus et corroborées par les récentes affaires d'enrôlements frauduleux et d'absence de neutralité face au contentieux électoral de la cour suprême de justice», retient de son côté Le Phare. A en croire cette publication, «beaucoup de Congolais sont convaincus à tort ou à raison que l'Union Européenne est parmi les principaux partenaires de la RDC qui sont généralement restés sourds aux revendications exprimées par de nombreux acteurs politiques congolais pour une meilleure sécurisation et une crédibilisation du processus électoral».

"La vie du cardinal Etsou serait en danger" alerte pour sa part La Tempête des Tropiques. Ce journal, se fiant «à de sources dignes de foi», détaille qu'il est «reproché au prélat son sermon du week-end dernier au cours duquel, il a invité les Congolais à se mettre ensemble pour barrer la route aux solutions sans lendemains que les puissances étrangères viennent leur imposer en ces temps critiques où des profondes mutations politiques doivent être opérées dans le pays».