Les principales manchettes des journaux parus ce vendredi 07 juillet 2006 à Kinshasa sont essentiellement consacrées à la campagne électorale en cours.

Après sept jours d'observation et donc de campagne, « la vraie campagne commence la semaine prochaine », annonce Le Potentiel. Sept jours d'observation, explique ce journal, « pour ceux qui continuaient à croire qu'il y aurait un report des élections ». Rappelant que le Président de la Commission Electorale Indépendante, Apollinaire Malu Malu, soutenu par les partenaires extérieurs, n'a pas changé d'avis, Le Potentiel, conclut que dès la semaine prochaine, « la campagne électorale s'enfoncera davantage dans cette quête de séduction pour convaincre un électorat qui risque de surprendre ».

Estimant, par ailleurs que la pression sera forte, Le Potentiel avertit que la MONUC a déjà mis en garde tous les candidats contre « un langage pervers et la violence ». « Ceux qui se rendront coupables de ces faits, ne bénéficieront pas du soutien de la communauté internationale », écrit cette publication avant de juger que c'est « un avertissement sévère et qui ne prête à confusion ».

Toutefois, Le Potentiel fait observer qu'il reste encore des questions sans réponses. La première, indique ce journal, est liée à la sécurité des candidats. Et, Le Potentiel d'ajouter qu'il y a aussi l'Ituri et le Kivu, où « la violence et la mort demeurent au quotidien ». Deuxième question qui, reste en suspens, toujours selon Le Potentiel, la gestion de l'Etat pendant cette période électorale. En effet, « les principaux animateurs des institutions de la transition n'ont pas encore répondu à l'urgence d'un « gouvernement de technocrates ». Pourtant, estime ce quotidien, « cette question est d'une importance capitale, et ce pour plusieurs raisons. Les candidats ne peuvent être à la fois juge et partie ; il y a risque de détourner des biens publics ».

Le Phare qui, se demande qui va sécuriser les candidats moins nantis, rapporte que des jeunes, des vendeurs et de simples passants ont été interpellés par les forces de l'ordre au marché Mariano (à Kinshasa) pour sabotage d'un portrait de Joseph Kabila. Cependant, s'il faut « condamner l'acte posé par les inciviques contre le portrait d'un candidat, il ne faut non plus oublier que ces genres d'actes de vandalisme sont courants même dans les pays de vielle démocratie », souligne Le Phare. Par conséquent, estime ce quotidien, cela ne devrait pas être l'occasion « pour les forces de l'ordre d'afficher leur penchant sous peine de déséquilibrer la campagne et mettre les concurrents dans l'insécurité ». Et, Le Phare, de penser que « cet activisme bruyant des forces de l'ordre au profit d'un seul candidat relance le débat sur la sécurisation du processus électoral ».

Pour sa part, La Référence Plus note que le début de la campagne électorale est « marqué par la corruption des électeurs, les pressions sur les institutions réputées indépendantes, le débauchage et la répression contre les contradicteurs ». Selon ce journal, ce sont « des signes qui marquent un retour en force des pratiques propres au régime Mobutu ».

De son côté, La Tempête des Tropiques estime que pour éclairer les Congolais dans leur choix pendant la campagne électorale en cours, « les journalistes doivent interroger les candidats sur leur passé ». Car, explique, ce journal, « très peu de gens savent quelque chose sur les qualités et les défauts des candidats qui viennent solliciter leurs suffrages ». Tout simplement parce que « ces derniers se cachent derrière des slogans qui ne donnent aucune indication sur le cours réel de leur vie en tant qu'hommes et citoyens », fait remarquer La Tempête des Tropiques.

Sur un tout autre registre, toute la presse parue ce jour, rapporte qu'un hélicoptère de la MONUC a essuyé des tirs de miliciens en Ituri. Le pilote, « un Bangladais a été atteint d'une balle à la cuisse... l'hélicoptère effectuait une mission de sensibilisation au désarmement avec sept personnes à bord », détaille Le Palmarès.