Un seul sujet barre la une des journaux parus ce mardi 08 août 2006 à Kinshasa: le point de presse animé par l'Abbé Malu Malu, président de la Commission Electorale Indépendante pour démentir l'information selon laquelle les résultats partiels de la présidentielle devaient être publiés hier par la CEI.

Contrairement à ce qui avait été annoncé par l'ensemble de la presse, la publication des résultats partiels n'a pas été effective hier. Au cours d'un point de presse tenu hier à Kinshasa, l'Abbé Malu Malu a tout simplement démenti l'information et « renvoyé la presse aux centres de compilation», rapporte Le Phare. Ce journal, qui rend compte comme ses autres confrères de la rencontre du président de la CEI avec les journalistes, explique que le « moment n'est pas venu de parler de la publication des résultats électoraux par l'institution qu'il préside ». Précisant qu'il y a quatre étapes à franchir avant la proclamation des résultats provisoires, Le Phare indique que pour l'heure, « la Commission Electorale Indépendante en est à la seconde, celle de l'affichage des résultats dans les différents centres de vote ».

En tout état de cause, affirme Le Palmarès, la publication des résultats « aura lieu au plus tard le 20 août comme prévu », en citant le président la Commission Electorale Indépendante. « Le report des premiers résultats de compilation d'hier, rassure notamment ce journal, ne peut en aucun cas remettre en cause le calendrier de la CEI en ce qui concerne la publication des résultats ».

Mieux, renchérit Le Potentiel, cette publication se fera « dans la transparence, devant tout le monde, sans aucune confidence et selon les règles de la loi électorale ».

A la vérité, hier, « Malu Malu a hésité à publier les résultats qui risquent d'irriter la population congolaise décidée à imposer un changement au sommet de l'Etat », croit savoir pour sa part La Tempête des Tropiques. Ce journal ajoute que face à la presse, le président de la CEI s'est contenté de « s'appesantir sur autre chose que ce à quoi on s'attendait ». Et le journal de souligner que plus d'un observateur se demande « si cette hésitation n'a pas de rapport avec la ronde qu'effectuent ces derniers temps le Comité International d'Accompagnement de la Transition, le corps diplomatique et d'autres émissaires occidentaux auprès des candidats Président de la République en vue de les supplier d'accepter les choses telles que les présentera la CEI ». En clair, Malu Malu préfère « tergiverser un moment, le temps que le CIAT fasse son travail avant de lâcher la bombe qui risque de l'inclure aussi parmi les victimes », conclut La Tempête des Tropiques.

Pour l'heure et selon La Référence Plus, « malgré les précautions prises par la CEI pour calmer le jeu, quelques politiques n'ont pas arrêté de s'agiter inutilement ». Renseignant qu'un « document publié sur Internet tend à faire croire qu'il s'agit d'une correspondance adressée par le président de la CEI aux représentants de Kofi Annan et de l'Union européenne les informant de l'inévitabilité d'un deuxième tour... », cette publication invite la Commission Electorale Indépendante à « couper l'herbe sous le pied des oiseaux de mauvais augure en autorisant dès aujourd'hui la publication des vrais résultats des centres locaux de compilation ». C'est le seul moyen, estime ce quotidien, de mettre fin « à la spéculation, à la surenchère politique et à l'intoxication... ». Dans le cas contraire, écrit La Référence Plus, « de petits malins vont continuer à vendre du vent, des résultats sur photocopies et, sur Internet d'autres vont inventer des correspondances qui peuvent mettre le feu au pays et provoquer des crises cardiaques ».

Heureusement que «onze centres locaux de compilation des résultats, affichent à partir d'aujourd'hui les scores de l'élection présidentielle », informe Le Potentiel. Il s'agit, d'après ce journal des centres de Boma, Songololo et Moanda dans le Bas-Congo ; Gbadolite dans la province de l'Equateur ; les villes de Kayilo et Kindu au Maniema ; Kolwezi, Musthatsha, Kalemie au Katanga et la ville de Goma au Kivu.