La publication des résultats des élections du 30 juillet 2006 par les centres de compilation passionne encore ce matin les journaux paraissant à Kinshasa.

Débutée mardi, la publication des résultats dans les différents centres de vote se poursuit. Pour l'instant et selon L'Observateur, « Joseph Kabila mène Jean Pierre Bemba ». En effet, le président sortant, recueille « 395.672 voix contre 71.617 pour le second », chiffre ce journal.

Toutefois, il convient de « tempérer ces chiffres dans la mesure où quatre des centres ayant déjà affiché leurs résultats se trouvent dans l'Est, réputés favorable à Kabila contre trois dans l'Ouest », fait remarquer Le Palmarès.

L'Ouest, où, à en croire Le Potentiel, Jean-Pierre Bemba a eu « un bon comportement dans certaines circonscriptions électorales ». Se fiant à des informations en sa possession, cette publication croit savoir que le leader du MLC arrive « en première position dans les centres de compilation de Boma, Songololo, dans la province du Bas-Congo, et Mbandaka, chef-lieu de la province de l'Equateur où il a réalisé un ras de marée ». Il est également en bonne position, ajoute Le Potentiel, dans « les centres de Kasangulu, Madimba et Luozi », avant de détailler qu'à Boma, selon les chiffres transmis à la CEI, « Bemba a récolté 30.018 voix contre 11.111 à Joseph Kabila. A Songololo, 28.234 voix contre 7. 173 à Kabila. Et, à Mbandaka, il recueille plus de 80% des suffrages exprimés ».

Reste que pour Le Phare, «les Congolais [eux] ne sont toujours pas correctement servis dans leur soif de connaître la vérité des chiffres des urnes ». Ce journal s'inquiète de «la cadence d'affichage des résultats dans les centres de compilation censés vérifier simplement la régularité des résultats consignés dans les procès verbaux émanant des centres de dépouillement étonne...», et souligne que « les temps morts, qui marquent la procédure, suscitent pas mal de suspicions et poussent certains électeurs à penser à la manipulation ».

Fort heureusement, « la Monuc [vient de] conseiller à la CEI d'informer régulièrement la population sur le déroulement des opérations pour éviter la rumeur », rapporte de son coté La Tempête des tropiques, en citant le porte-parole adjoint de la Mission des Nations Unies en RDC. Par ailleurs, ce journal, qui rappelle que la CEI n'a que « neuf jours pour réunir toutes les données et publier les résultats provisoires de l'élection présidentielle », renseigne qu'à « moins d'un passage en force de l'un des deux [Kabila et Bemba] au premier tour, ces deux candidats se disputeront le fauteuil présidentiel au second tour... »

Toutefois, « ce second tour de la présidentielle est hypothétique », fait savoir La Référence Plus. D'après ce journal, qui cite un diplomate qui a « requis l'anonymat », la communauté internationale qui a « financé la transition et les élections ne semble pas d'accord avec toute hypothèse de second tour ». « La victoire de Kabila au premier tour, écrit ce quotidien, est « très attendue par la communauté des bailleurs de fonds de la RDC », en se faisant l'écho d'autres propos de « ce diplomate membre du CIAT ».

A propos toujours du Comité International d'Accompagnement de la Transition CIAT, Le Potentiel mentionne qu'il « déploie une intense activité diplomatique auprès des membres de l'espace présidentiel... ».Objectif ? « Sauver le processus électorale et remettre la RDC sur les rails », répond ce quotidien.

Ailleurs et au cours d'un meeting à Nyamitaba dans l'Est de la RDC, « Laurent N'Kunda déclare la guerre à la RDC », titre sur un tout autre registre L'Avenir. Selon ce journal, le général dissident a notamment appelé « la population à constituer un front commun pour lutter contre l'armée gouvernementale et ses milices alliées ».