Revue de Presse MONUC-11 juillet 2006

25 fév 2009

Revue de Presse MONUC-11 juillet 2006

La presse parue ce mardi 11 juillet 2006 à Kinshasa titre exclusivement sur la campagne électorale.
Deux semaines ou presque après son lancement, la campagne électorale se poursuit. Toutefois, « l'enthousiasme et l'euphorie ayant régné au déclenchement de ce processus se transforment de plus en plus en amertume chez de nombreux candidats », fait observer L'Observateur [pro PPRD, parti présidentiel]. En effet, ces derniers, rapporte ce quotidien dans son éditorial, se rendent « bien compte maintenant qu'il ne suffit pas d'appartenir à un parti politique ou à une organisation citoyenne, d'être né dans un quartier ou dans un village, d'avoir un diplôme... pour affronter les électeurs ». L'Observateur constate que dix jours après le lancement de la campagne électorale, « la plupart des candidats devant se rendre en provinces traînent encore à Kinshasa », et fait remarquer que même dans la capitale, on voit « des banderoles et des photos, mais très de peu de propriétaires ».

Pour sa part, Le Phare [proche de l'UDPS, opposition politique] informe que le cartel des 19 présidentiables qui réclament les négociations politiques préalables avant l'entrée de la RDC dans une nouvelle transition et le Front pour la Défense du Congo regroupant plusieurs partis de l'opposition non institutionnelle organise une marche ce matin à Kinshasa. Ce journal, citant un des organisateurs, éclaire que cette marche vise à « dénoncer le surplus de 7,5 millions de bulletins de vote dans le stock disponible à la CEI et exiger la publication des listes définitives des électeurs ».

Consacrant son éditorial à cette marche, La Tempête des Tropiques [proche de l'opposition] écrit que les Congolais exprimeront pour « la énième fois leur volonté inébranlable, maintes fois réitérée, d'aller aux élections libres, transparentes et démocratiques ». Et cette publication de prévenir par ailleurs que « la tenue, d'un simulacre électoral, sous le diktat des prédateurs de la communauté internationale, est un risque à ne pas prendre. « La conflagration congolaise, consumera les Congolais et le Congo et non la Belgique ou les Belges, ni non plus les Français et la France, conclut La Tempête des Tropiques.

Cependant, il est étonnant que ce soit à « 20 jours de la tenue des scrutins qu'intervient la revendication pour le nouveau dialogue », mentionne de son côté L'Avenir [pro PPRD], avant d'observer que « ces mêmes candidats ''revendicateurs'' qui battent campagne avec la main droite, utilisent l'autre main pour réclamer le gel de la même campagne ». Aussi, pour L'Avenir, c'est une « ambiguïté qui cache mal quelque chose ».

En tout état de cause, « jamais élection ne s'était déroulée sous une si haute surveillance militaire », souligne Le Potentiel [pro opposition]. Et, même si le danger pourrait venir de ce «vide» ou «ce flou» contenu dans les mandats respectifs de différentes missions militaires expédiées en RDC, ce journal fait savoir qu'« en Afghanistan et en Irak, les élections se sont déroulées sous haute surveillance militaire pour permettre à ces Etats de recouvrer les équilibres fondamentaux ».

Sur le terrain proprement dit, La Tempête des Tropiques rapporte que la campagne électorale est très tendue à Kabare au Sud Kivu. En effet, détaille ce journal, deux candidats, Mudumbi et Bahati, ont été tout simplement empêchés de faire campagne. A en croire, La Tempête des Tropiques, il est reproché au premier son passage au RCD et au second de n'avoir pas fait sortir son village de l'archaïsme.

Situation quasi identique à Kananga, dans le Kasaï occidentale où, « l'intolérance monte en flèche avec des prises de bec entre sympathisants, des affiches arrachées, déchirées, voire même brûlées... », signale Le Potentiel.

N'empêche qu'en visite en Allemagne, le Secrétaire général des Nations unies exhorte l'Europe à avoir une stratégie post élection en RDC, rapporte L'Observateur dans ses colonnes. C'est que, « de nombreux échecs ont été enregistrés dans de nombreuses réponses internationales à des situations post conflit, échecs causés par le manque de fonds, l'absence de coordination et une course pour s'en aller le plus vite possible », explique ce journal en citant Kofi Annan.