La présentation par le Gouvernement d'un groupe de 32 mercenaires fait la une de tous les journaux parus ce matin à Kinshasa

«Le Ministre de l'intérieur, décentralisation et sécurité a présenté à la presse hier mardi 23 mai à l'inspection provinciale de la Police 32 mercenaires qui se sont introduits en RDC à travers la société de gardiennage dénommée Omega», écrit L'Observateur.

Selon ce journal qui cite le Ministre de l'Intérieur, «la société Omega a amené en RDC des étrangers militaires de formation et de métier pour le compte d'une société d'intelligence et d'investigation américaine». La mission de ces personnes devrait prendre fin le 30 juin précise L'Observateur.

Le Palmarès affirme qu'un «candidat à la Présidence de la République est impliqué dans ce dossier». Et le journal précise que ce candidat a la nationalité américaine et qu'il est rentré de France le 13 mai dernier.

Le Phare s'interroge sur «les dessous de cartes». Ce journal qui ne fait pas foi aux propos du Ministre, se demande s'il ne s'agit pas d'un «énième complot qui sera sans conclusion», comme on en a l'habitude dans le pays. Pour ce journal, il n'est pas à exclure qu'il s'agisse d'un coup soit, économique dirigé contre une société de gardiennage qui gênerait une autre, soit un coup politique destiné à «écarter un candidat de la course pour le fauteuil du Président de la République».

Pour L'Avenir qui ne doute guère des objectifs de ces 32 mercenaires, leur action n'est pas à isoler du contexte politique général dans le pays. «Ceux qui parlaient de l'Irakisation et de l'afganisation du pays ne parlaient pas en l'air». Ce journal s'attend à ce que les complices de l'Intérieur «crient à la cabale».

Pour sa part, Le Potentiel, quelque peu sceptique, recommande que le «Ministre de l'Intérieur apporte plus d'éclaircissements» d'autant plus qu'il (le ministre) reconnaît et «s'inquiète de la montée de la tension politique à Kinshasa».

S'agissant de cette montée de tension, L'Avenir estime que l'Archevêque de Kisangani et Président de la Conférence Episcopale nationale du Congo accentue la crise par ses sorties médiatiques dont la dernière est une interview dans La Libre Belgique. «Mgr Monsengwo doit savoir que ces propos engendrent le contraire de ce qu'il veut combattre à savoir la violence et les troubles pendant les élections».

Comparant les propos du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la RDC et ceux du Président de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, Le Potentiel titre : «Monsengwo-Swing : des convergences parallèles.» Les deux personnalités reconnaissent la nécessité et l'utilité des élections, mais ne s'accordent pas sur la manière, conclut Le Potentiel.