A quelques jours du 30 juillet 2006, la campagne électorale qui tire à sa fin continue de passionner la presse paraissant à Kinshasa. Celle de ce mardi 25 juillet 2006 ne déroge pas à la règle.

« Le CIAT invite les Congolais à aller voter massivement ce dimanche », informe en principale manchette L'Observateur. Soulignant que pour le Comité International d'Accompagnement de la Transition, le peuple congolais à « une chance historique de tourner la page », ce quotidien fait remarquer que ce message vient « à contre-pied de celui lancé par les évêques et prêtes de l'archidiocèse de Kinshasa dans lequel, ils expriment leurs inquiétudes sur l'organisation des élections ».

Le Potentiel, qui confirme que « le CIAT invite les Congolais à participer aux élections du 30 juillet », estime pour sa part que « le peuple congolais, qui a attendu ce moment crucial depuis plus de quatre décennies, aura à cette occasion son destin entre ses mains ». En effet, ajoute ce journal, « il devra choisir sur une liste de 33 candidats celui qui devra présider pendant cinq ans aux destinées du pays ».

A la vérité, avec ce message, le Comité International d'Accompagnement de la Transition tente « de contrer les effets dévastateurs et démobilisateurs du double message de l'église catholique », estime Le Phare. « La précipitation du CIAT à rendre public son communiqué, croit savoir ce quotidien, est le signe que la communauté internationale a été ébranlée par la prise de position de l'église catholique ». En effet, dans une déclaration spéciale, la Conférence Episcopale Nationale du Congo en date du 20 juillet avait « menacé de ne pas reconnaître la validité des scrutins du 30 juillet, si des correctifs ne sont apportés à toutes irrégularités dénoncées... », rappelle Le Phare.

Reste que la Conférence épiscopale nationale du Congo peut « multiplier les appels aux Congolais, elle n'est pas certaine que ses appels seront entendus », fait observer L'Avenir. Le plus choquant, juge ce quotidien, « c'est la manipulation de certains prêtes...avec l'utilisation du cadre de l'église qui bénéficie de la confiance aveugle de certains chrétiens ».

N'empêche, l'église catholique de Kinshasa se réunie aujourd'hui à l'Archidiocèse de la capitale. L'ordre du jour ? « Renouveler publiquement les critiques de l'église catholique sur le processus électoral », mais surtout prendre officiellement « ses distances vis-à-vis de l'abbé Malu Malu président de la CEI dont le comportement est jugé peu conforme aux enseignements de l'église universelle », renseigne Le Phare.

Invité hier de l'émission ''Vivement...les élections'' sur la chaîne publique la RTNC, l'Abbé Malu Malu a confirmé la date du 30 juillet 2006 pour la tenue des élections présidentielles et législatives sur l'ensemble du territoire national, rapporte de son côté La Référence Plus. Selon cette publication, le président de la Commission Electorale indépendante a profité de cette occasion pour inviter « quiconque voudrait voir le serveur central à passer au bureau national de la CEI à Kinshasa ». D'autre part, indique La Référence Plus, l'Abbé Malu Malu a annoncé que « la publication de la date du 2e tour de l'élection présidentielle, ainsi que celles des autres opérations électorales sera connue avant le 30 juillet ».

Pour l'heure, sur le terrain, La Référence Plus signale un affrontement entre les militants du PPRD et ceux du MLC dans la ville de Kinshasa. A en croire ce quotidien, deux caravanes motorisées de ces partis se sont télescopées le dimanche 23 juillet dernier vers le rond-point Ngaba. « La tension est montée d'un cran entre les deux camps... il s'en est suivi des jets de pierres », détaille La Référence Plus qui précise que « le pire a été évité de justesse grâce à l'intervention des policiers de la PIR ».

Informant que l'UDPS projette des marches à Kinshasa au cours de cette semaine, La Référence Plus note que pour la journée du 30 juillet, « dès 6 heures du matin, les militants de ce parti auront comme point de convergence les bureaux de vote, devant lesquels seront organisés des sit-in jusqu'à leur fermeture ».