Revue de Presse MONUC du 11 novembre 2005

24 fév 2009

Revue de Presse MONUC du 11 novembre 2005

La tournée de la délégation du Conseil de Sécurité dans la région des Grands Lacs conduite par l'Ambassadeur Jean Marc de la Sablière fait l'objet encore de larges commentaires dans la presse parue à Kinshasa ce vendredi 11 novembre 2005.
La délégation du Conseil de Sécurité en mission dans la région des Grands Lacs a achevé sa tournée par Dar es Salam, la capitale tanzanienne. En cinq jours, « cette délégation a évalué le travail accompli et à accomplir par la Mission de paix en République Démocratique du Congo, la fin de la transition au Burundi et au delà soupeser les chances de la restauration de la paix et le bon déroulement du processus de démocratisation dans la région des grands lacs », fait savoir Le Potentiel. Concernant la RD Congo, concrètement, « Paul Kagamé est appelé à contribuer à la paix pendant et après la période électorale, en s'abstenant de menaces militaires ou autres au processus de stabilisation dans lequel est engagé ce pays (') à son homologue ougandais [Yoweri Museveni] il a été demandé également de faire figure de pacificateur », renseigne La Tempête des Tropiques. En d'autres termes, c'est une « sévère mise en garde du Conseil de Sécurité de l'ONU contre Kagamé et Museveni, d'autant plus que ces derniers ont alimenté, même après la mise en place du gouvernement et d'autres institutions à Kinshasa, les conflits interethniques et les violences dans la région du Kivu et dans le district de l'Ituri, à l'Est du Congo », rappelle La Tempête des Tropiques. Toute chose prouvant que « le cri de souffrance du peuple congolais a enfin été entendu, après tant de misère », juge Le Palmarès, estimant par ailleurs que « les problèmes qui se posent à la RDC ne peuvent être résolus qu'avec le concours de ses voisins ». Quoiqu'il en soit pour les Congolais, il n'y a pas « d'autres alternatives aux élections qui doivent se tenir avant le 30 juin 2006 [sans] exclusion, ni d'auto exclusion ('). Les dés sont jetés. Le compte à rebours pour la fin de la transition a effectivement commencé. Trêve donc de rêve et de chantage », prévient Le Potentiel.

Ceci étant clair, « ce qui est maintenant intéressant, c'est la suite des événements, après ce que tout le monde préfère désormais qualifier de la dernière balade du Conseil de Sécurité dans la région des Grands Lacs », observe Le Potentiel. A l'évidence, il serait difficile de comprendre qu'après avoir « distribué des cartons jaunes à tous les pays visités que les membres de cette instance des Nations Unies se complaisent dans du dubitatif. L'heure est au suivi des injonctions et des sanctions à prendre », estime Le Potentiel. D'autant plus qu' « il existe dans cette région des dirigeants qui ont de la paix et de la guerre et sans aucun doute du voisinage un entendement qui leur est particulier. La paix rimera avec la guerre puisque bon an, mal an, celle-ci étant l'état l'idéal pour la réalisation de tous leurs desseins », analyse L'Observateur, qui éditorialise sur le sujet sous le titre « Grands Lacs : paix rime avec guerre ».

Le processus électoral en RD Congo, pendant ce temps, suit son cours normal quoiqu' « à la date du 8 novembre 2005, plus de 200 centres ne soient pas encore ouverts [dans le Bandundu] et que la plupart du matériel envoyé dans les centres est vétuste et sujet à des pannes fréquentes », rapporte L'Avenir. En raison de ces difficultés, à ce jour, seulement « 800.000 électeurs ont été enrôlés contre 3.000.000 attendus par la commission électorale indépendante, sur une population évaluée à 9.000.000 d'habitants », chiffre L'Observateur. C'est pourquoi, « le gouverneur du Bandundu [demande] une prolongation utile des opérations d'enrôlement », informe L'Avenir.

Reste que c'est en principe « le 13 novembre 2005, que l'opération d'identification et enrôlement [qui a débuté le 20 juin 2005] doit prendre fin sur toute l'étendue du territoire de la République Démocratique du Congo», avertit Le Potentiel, s'interrogeant sur l'éventualité d' « une prolongation spéciale pour tous les derniers retardataires et autres boudeurs ». Une possibilité à envisager d'autant que « personne ne peut exclure personne et personne ne peut s'auto-exlure du processus en cours », fait remarquer Le Potentiel, citant l'Ambassadeur Jean Marc de la Sablière, lors du passage du Conseil de Sécurité à Kinshasa. De toutes façons, « ce ne sera pas la première fois que la CEI reporte la fin des opérations ('). Elle devait s'achever initialement le 31 octobre 2005 », note cette publication.