Revue de Presse MONUC du 15 septembre 2005

24 fév 2009

Revue de Presse MONUC du 15 septembre 2005

Le revirement du général dissident des forces armées congolaises, Laurent Nkunda, fait l'objet de larges commentaires dans la presse parue ce jeudi 15 septembre 2005 à Kinshasa. Les journaux de ce jour consacrent aussi quelques unes de leurs pages au point de presse hebdomadaire de la MONUC et aux suites de la grève des enseignants.
« Laurent Nkunda renonce à son projet de déstabiliser la RD Congo », informe L'Avenir.C'est que, « le général insoumis a signifié [dans une lettre] qu'il ne lui est jamais arrivé d'envisager de rallumer la guerre dans le pays, hormis en situation de légitime défense », explique cette publication. Aussi, « ceux qui pourraient prendre prétexte de mon document pour interrompre, torpiller ou biaiser le processus électoral en cours en agitant des épouvantails imaginaires seront seuls comptables de leurs actes devant l'opinion et devant l'histoire », avertit Le Potentiel, proche de l'opposition, reprenant un extrait du courrier du général déserteur. Un courrier qui, « intervient après le mandat d'arrêt international lancé contre lui par les autorités congolaises pour insurrection, crimes de guerre et contre l'humanité », rappelle L'Observateur. Pas de doute donc : « Nkunda [est] aux abois », estime ce quotidien proche du parti présidentiel. Reste que, « la grande question que l'on se pose est celle de savoir où se trouvent Laurent Nkunda et Jules Mutebusi », s'interroge L'Observateur. « Selon des sources militaires congolaises, Nkunda se trouverait toujours dans la province du Nord Kivu, dans le territoire du Masisi [où] de nombreux militaires d'expression rwandophones qui désertent les rangs des FARDC en refusant de se faire brasser s'apprêteraient à le rejoindre », répond Le Potentiel. Mais, « attention [à la] diversion », prévient L'Avenir [proche du PPRD] dans un éditorial, car « Laurent Nkunda (') tout comme Paul Kagamé, tout ce qu'ils savent faire, c'est entraîner quelques naïfs dans leur jeu. Faire croire qu'ils font amende honorable pour venir frapper de façon adéquate au moment où l'on s'y attend le moins ».

Diversion ou pas, au Nord Kivu « le 821e bataillon des FARDC [lui] ne répond plus », signale Le Phare. « Trois cent éléments basés à Rwindi, dans le territoire de Rutshuru ont quitté leur position le mardi 13 septembre autour de 20 heures. Ces déserteurs sont issus de l'ex-ANC. [Ils] se seraient dirigés vers Nyanzale », renseigne La Tempête des Tropiques. Dès lors au « Nord et Sud Kivu, la visibilité s'amincit », estime L'Observateur dans un éditorial, avec tous ces militaires qui prennent « la poudre d'escampette en suivant le même itinéraire qui (') conduit à la caverne de l'ex général ».

Pendant ce temps, à l'occasion du point de presse hebdomadaire de la MONUC, «Malu Malu [le président de la Commission électoral indépendante] annonce l'enrôlement de 10.206.824 électeurs par la CEI », informe Le Phare. C'est dire que « le processus électoral est incontournable », constate cette publication citant le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l'ONU en RDC, M. Ross Mountain, quoique « la commission électorale rencontre de sérieuses difficultés sur le terrain. [Notamment], le problème du déploiement du matériel dans les differents centre d'inscriptions », note Le Phare. Et qu'à « Boga et Tchabi en Ituri ainsi qu'à Mitwaba, Pweto et Malembankulu au Nord Katanga des groupes armés sèment la terreur », rapporte L'Observateur.

A Kinshasa, où les fonctionnaires ont entamé un mouvement de grève illimité, « le gouvernement panique », car « harcelé par les enseignants » relève pour sa part, L'Avenir. Résultat : « Jean Pierre Bemba a estimé courir à la rescousse de Ndom Nda Ombel, ministre de l'EPSP. Cette façon de marcher régulièrement sur les plates bandes de Z'Ahidi Ngoma traduit une certaines panique et une inharmonie entre les membres de l'exécutif », juge ce journal. Un exécutif, qui doit faire face à « l'entrée en grève des fonctionnaires de l'Etat ce jeudi », pour « protester contre la non prise en compte de leurs revendications sociales », annonce Le Potentiel. « Les choses s'annoncent difficiles pour le gouvernement au moment où le processus de transition vient de s'engager dans un tournant décisif », décrypte cette publication, observant que « des calculs politiciens ont détournés l'exécutif des questions essentielles ».