Revue de presse MONUC du 29 mars 2005

23 fév 2009

Revue de presse MONUC du 29 mars 2005

Le droit de réponse de la MONUC au quotidien L'Avenir et la déclaration du Parti Lumumbiste Unifié (PALU) sur la fin de la transition sont les principaux sujets relevés dans la presse de Kinshasa.
«La MONUC plaide coupable», écrit en première page L'Avenir. Ce quotidien publie un droit de réponse de la Division de l'Information de la MONUC, en réaction à un article paru hier dans ce journal.
«Dans l'édition de votre journal, L'Avenir, en date du lundi 28 mars 2005, un article en page 2, reprend et développe les éléments de votre titre à la une «Dans un rapport interne : l'ONU crucifie William Swing». Nous protestons avec la plus grande fermeté contre cette tendance observée de votre journal à reprendre des informations publiées par d'autres médias, sans citer la source, puis à les amalgamer avec des interprétations fallacieuses dans le but évident de distordre les faits. Sans jamais citer le «Financial Times» qui a fourni la base de votre papier ni préciser que l'article se réfère à un rapport écrit par la MONUC elle-même, dans un esprit d'autocritique et aux fins de tirer des leçons du passé, votre journal se lance dans de longues tirades sur une mauvaise image de la MONUC. Ce style de «journalisme», plus proche de la presse à scandale de par son caractère virulent, que de l'analyse rationnelle et qui consiste, encore une fois, dans un article non signé, à publier des écrits où l'inexactitude le dispute à la mauvaise foi, ne fait rien pour améliorer la crédibilité de L'Avenir. Permettez-nous donc de vous éclairer sur les leçons tirées par la MONUC de ces «erreurs du passé» puisque vous avez insinué que «de nombreux compatriotes ne maîtrisent pas exactement les contours d'une telle mission»:
-Depuis le mois de janvier 2005, la situation dans l'Est du Congo a changé tant pour les forces onusiennes que pour leurs actions sur le terrain ;
-L'établissement d'une Division de l'Est, basée à Kisangani, permet de réduire les étapes du commandement, de ne pas avoir de décalage horaire, de diminuer les distances et de disposer de centres de décisions plus proches du théâtre des opérations ;
-L'augmentation des troupes de la MONUC, passée de 10.000 soldats environ à plus de 15.000 hommes, a favorisé un accroissement des moyens de transport et de riposte ainsi que la multiplication du nombre d'opérations militaires ;
-Le lancement, en Ituri, d'une nouvelle campagne d'opérations de bouclage, fouille et ratissage, a permis de mettre dos au mur les miliciens de ce district. Ces milices locales ont engagé une campagne d'atrocités contre les populations civiles qui a consisté à tuer des dizaines de personnes, à brûler des centaines de villages et provoqué le déplacement de près de 100.000 personnes à ce jour. Désormais, grâce aux casques bleus de la MONUC, que vous semblez si prompts à critiquer, les milices de l'Ituri, qui ont vu leurs sources d'approvisionnement en armes et munitions coupées et leurs sources illégales de revenus déstabilisées, commencent à affluer pour participer au programme de désarmement spécifique pour l'Ituri. A ce jour, plus de 5.700 combattants ont déjà déposé leurs armes en Ituri et de nombreux autres devront les rejoindre car ce programme expirera ce vendredi 1er avril 2005. C'est l'occasion pour nous de saluer, une fois de plus, le travail et le courage des troupes congolaises de la Brigade Intégrée des FARDC en Ituri, qui, bien que n'ayant pas été épargnées par les actes meurtriers des miliciens, se sont résolument engagées auprès de leurs camarades de la MONUC à contribuer à ramener la paix et rétablir l'autorité de l'Etat dans la région.
-La mobilisation de la MONUC, de la communauté internationale et du Conseil de Sécurité, a conduit à l'arrestation de nombreux chefs de milices responsables des violences en Ituri notamment Thomas Lubanga de l'UPC et Floribert Njabu du FNI.
La place ne nous permet pas d'établir ici une liste complète des actions positives de la MONUC qui, de manière surprenante, ne sont jamais mentionnées dans votre journal.
L'expression d'«agenda caché» dont votre publication semble si friande ne résumerait-elle pas ce qui semble tenir de ligne éditoriale pour L'Avenir» ' Rapporte entièrement L'Avenir.

Réagissant au droit de réponse de M. Kemal Saiki, Directeur de l'Information Publique de la MONUC, le quotidien L'Avenir estime « avoir exploité un rapport interne de la MONUC». La rédaction de ce journal soutient que « dans ce document, il est question d'une autocritique, certes, mais cela ne pouvait pas nous laisser indifférent dans la mesure où ce rapport conforte ce que nous avons toujours dit sur l'action de la MONUC. Nous serions seuls à le dire, on nous prêterait des intentions ; mais aujourd'hui, sauf volonté délibérée de taire la vérité, la MONUC, on en parle dans le monde entier. Et pas en termes élogieux». L'Avenir précise par ailleurs que « l'opinion se rendra compte que ce rapport existe et qu'il est très critique envers la MONUC accusée de lâcheté, d'irresponsabilité ». Ce quotidien conclu sa note de la rédaction en notant que « notre libre commentaire n'a été qu'un rappel des faits tels que reconnus par la MONUC elle-même».

«Le Palu exige l'élection du chef de l'Etat avant le 30 juin 2005», c'est avec ce titre que le quotidien Forum des As barre sa une. «Il apparaît maintenant à 3 mois de l'échéance du 30juin 2005 que pour certaines institutions étatiques que ce délai ne devrait pas être respecté. Ces institutions s'emploient à organiser de manière tacite et malicieuse un report des élections convenues pour être tenues dans le délai compris entre la date de l'installation du gouvernement et celle du 30 juin 2005 », écrit ce quotidien en publiant en intégralité la déclaration du Palu.

Sous le titre «report des élections, prolongation de la transition : le dernier rappel à l'ordre du Palu», le quotidien Le Phare, qui fait un autre décryptage de la déclaration politique du Palu souligne que « la déclaration politique du Palu a le mérite de faire remarquer que le gouvernement de transition mis en place depuis bientôt 23 mois avait entre autres comme mission principale de réaliser l'unification effective du pays déchiré par une guerre fracticide de cinq ans. Mais, hélas, on a constaté que l'action de ce gouvernement a été émaillée des disputes puériles, des annonces régulières des détournements des fonds publics, de longues périodes d'absences, des réunions de gouvernement, trains de vie luxueux, nombreux voyages aux retombées douteuses et pire encore la part allouée au processus électoral est d'une telle modicité que l'on se demande si l'on veut organiser et des élections dans le pays de Patrice Lumumba».

La Tempête des Tropiques reste dans la même tonalité en affichant que «face aux man'uvres destinées à reporter les élections : Antoine Gizenga met en garde». Pour sa part, Le Palmarès juge «étonnante la déclaration du gourou du Palu».

«Danger aux portes de Kinshasa», alerte à sa une L'Avenir en révélant que «des anciens soldats rebelles armés impayés sèment la terreur à 60 Km de la capitale». Ce journal souligne que «ces militaires ont vainement entendu le brassage et ont décidé de descendre à Kinshasa d'où peut venir le salut.